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La semaine en bref – du 10 au 16 Juin 2019

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Ultimatum de 72 heures à Jovenel Moïse

Jean-Charles Moïse, Secrétaire général et leader de la Plateforme de l’opposition Pitit Desalin, a lancé un ultimatum de 72 heures à Jovenel Moïse pour qu’il se mette à la disposition de la justice. Jean-Charles Moïse estime que le Chef de l’État n’est plus en droit de diriger la Nation et appelle à une mobilisation générale à partir du dimanche 9 juin, pour forcer le départ de ce dernier.

 

Mobilisation à Petit-Goâve

La journée de manifestation à l’échelle nationale, lancée par l’opposition contre le Président Jovenel Moïse, a été respectée à Petit-Goâve. Toutefois, contrairement à ce qui s’est passé dans la capitale, les manifestations se sont déroulées «relativement» dans le calme. Très tôt, la route Nationale #2 a été bloquée au niveau de «Marché Seradòt» par des jeunes en colère et très motivés. Certains manifestaient contre la cherté de la vie alors que d’autres réclamaient la démission du Chef de l’État. Les manifestants, dont quelques-uns étaient armés de machettes, interdisaient la circulation à tous les véhicules. Les membres de la branche locale de l’opposition ont marché sur le béton, passant tout près des résidences privées de militants du PHTK. Aucun incident n’a été rapporté lors de cette marche. Cependant, nous avons appris que le militant Acao Rilnor a été agressé par des individus se déclarant de l’opposition et n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention rapide de la Police Nationale d’Haïti. Les agresseurs accusaient Acao Rilnor d’avoir utilisé l’opposition, comme moyen pour gagner de l’argent à la Capitale.

 

Religions pour la Paix: Me André Michel réagit

Me André Michel, leader de l’opposition radicale du secteur dit « démocratique et populaire », rejette d’un revers de main la proposition de l’organisme Religions pour la Paix, de servir d’intermédiaire entre les différents secteurs du pays, dans la recherche d’une sortie de crise. Il estime qu’il s’agit d’une tentative de conserver Jovenel Moïse au pouvoir, alors que la Cour des comptes allègue une implication du Chef de l’État dans « un stratagème de détournement de fonds ». «C’est une position immorale», affirme André Michel qui exige la démission du Président de la République.

 

Des défenseurs de Jovenel Moïse, sans vergogne

Le rapport final d’audit (Volume II) de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur la gestion du fonds PetroCaribe cite le Président Jovenel Moïse dans ce qui serait «un stratagème de détournement de fonds», selon le rapport. Guichard Doré, Conseiller en matière politique du Chef de l’État, a qualifié ces informations de «machination politique», sur les ondes d’une radio de la capitale, accusant la CSC/CA d’avoir «manipulé les chiffres et les données» lorsqu’il accuse le Président, d’avoir utilisé le même matricule fiscal pour au moins deux compagnies, afin d’obtenir plusieurs contrats pour la réhabilitation du tronçon de route Borgne – Petit Bourg de Borgne. Doré dément que la compagnie BETEX S.A. soit la propriété du Chef de l’État et qu’elle possède le même numéro d’immatriculation fiscale, affirmant que dans cette affaire, AGRITRANS n’a reçu que 43% du financement mais a réalisé 80% des travaux. Ce démenti est conforté par celui de la Direction Générale des Impôts dont le directeur général, Miradin Morlan, affirme que les compagnies AGRITRANS et BETEX S.A, qui ont bénéficié chacun d’un contrat, disposent chacune de leur propre Carte d’identification fiscale, contrairement à ce qu’affirme le rapport de la CSC/CA. Guichard Doré ne nie pas l’existence de ces deux contrats mais précise que ceux-ci concernaient des travaux différents (ce que ne reflète pas le rapport de la Cour Supérieure). Enfin, il se demande qu’elle était l’intention de la Cour Supérieure en transmettant son rapport à des médias internationaux, avant de le remettre entre les mains des Présidents des deux Chambres du Parlement. Par ailleurs, au Sénat, la remise du rapport d’audit final (Volume II) de la CSC/CA sur la gestion du fonds PetroCaribe et la présence du nom du Chef de l’État dans un possible détournement de fonds, n’ont fait que renforcer la radicalisation des 4 sénateurs de l’opposition. Le Sénateur Antonio Chéramy alias «Don Kato», l’un des 4 sénateurs responsables du vandalisme au Sénat, le 30 mai dernier, et du blocage de 2 séances de ratification, le dimanche 12 mai et le mardi 14 mai, affirme que lui et ses 3 autres collègues s’opposeront dorénavant à toute ratification d’un Premier Ministre issu d’un Gouvernement impliqué dans des détournements de fonds du programme PetroCaribe, mais qu’ils attendent à la place la lettre de démission du Chef de l’État, affirmant: «tout gouvernement émanant du Président Jovenel Moïse sera un gouvernement inculpé», incluant tous les sénateurs du bloc majoritaire au Sénat à titre de complices.

 

2 policiers abattus

Le jeudi 6 juin, des individus non identifiés, circulant à bord d’une motocyclette, ont abattu de plusieurs balles un policier (Rood Jean Féra) qui circulait également en moto à Maïs-Gâté, non loin de Gérald-Bataille. Atteint mortellement, le policier est décédé à l’hôpital des suites de ses blessures. Le même jour, dans l’après-midi, un policier en civil a été abattu sur la place Hugo Chavez, près de l’aéroport international Toussaint Louverture.

 

«Qui dirige ce foutu pays ?» dixit Pierre Adler

Le jeudi 6 juin, Pierre Adler, Assistant et Chef de Communication du Président du Sénat, Dr Carl Murat Cantave, a déclaré sans retenue: « Qui dirige ce foutu pays ? Si on peut l’appeler ainsi. Le taux d’inflation atteint 17,7%. Le dollar US se vend à 95 gourdes. Pas de PM depuis plus de 2 mois. L’insécurité et le chômage augmentent. Et personne ne dit rien pour freiner cette machine? On est où, là ?»

 

Des partis se préparent

Des partis politiques de l’opposition, entre autres: Fusion, l’OPL et KONTRAPEPLA, sont en concertation depuis lundi pour préparer l’après-Jovenel Moïse et présenter une alternative viable et s’entendre sur le choix du successeur du Chef de l’État.

 

Sit-in et exposition de photos des présumés dilapidateurs

Le vendredi 7 juin 2019, un sit-in et une exposition de photos ont été organisés, devant l’ancien site du Rex Théâtre, au Champ-de-Mars (principale place publique de la capitale, Port-au-Prince), en vue de dénoncer les personnes qui seraient impliquées dans la dilapidation des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti. Ils étaient des dizaines de protestataires à brandir, au passage des passantes et passants, des photos de hauts fonctionnaires de l’État, indexés dans le deuxième rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur l’utilisation des fonds PetroCaribe. Plusieurs photos, dont celles du président Jovenel Moïse, de l’ancien président Joseph Michel Martelly, d’anciens premiers ministres et ministres, pointés du doigt dans le gaspillage de ces fonds publics, sont placardées sur les murs-vestiges du Rex Théâtre. Les protestataires reprochent à ces personnalités d’avoir trompé la population sur la promesse de réhabilitation du Rex Théâtre. Après sa destruction lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Rex Théâtre figurait parmi les sites, qui devraient être rénovés par l’administration d’alors, de Joseph Michel Martelly et du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.

Un ultimatum d’un mois au président Jovenel Moïse pour démissionner

Plusieurs citoyennes et citoyens, regroupés au sein de la structure «Nou p ap konplis» donnent un mois comme ultimatum à Jovenel Moïse pour démissionner de la présidence politique en Haïti. Il y a près d’un an, les vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 juillet 2018, la population s’était violemment élevée contre la décision du régime Tèt Kale au pouvoir, d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national. L’étincelle, prévisible, avait été carrément ignorée par l’équipe du premier ministre Jack Guy Lafontant, forcé à la démission le samedi 14 juillet 2018. Des barricades ont été érigées en signe de protestation par plusieurs résidents, dans différents quartiers, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale. Comme un symbole, en 2019, les Petrochallenger appellent, de nouveau, à doter le pays d’une nouvelle transition, capable d’organiser un procès sur la dilapidation des fonds du programme PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, ont-ils préconisé, en conférence de presse, ce jeudi 6 juin 2019. «Jovenel Moïse doit démissionner et se mettre à (la) disposition de la justice », souhaite Ricardo Fleuridor, porte-parole du groupe des Petrochallenger, «Nou p ap konplis». Ce groupe demande aux parlementaires d’acheminer, au plus vite, le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif au cabinet d’instruction, pour les suites nécessaires.

 

L’OCNH appuie tous les appels à la mobilisation contre la corruption

L’Organisation des Citoyennes et Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) dit soutenir les différents appels à la mobilisation citoyenne pacifique, notamment contre la corruption en Haïti. L’OCNH s’exprime ainsi, après la publication, le vendredi 31 mai 2019, du deuxième rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur la gestion des fonds PetroCaribe. Ce deuxième rapport d’audit de la CSC/CA, qui suit le premier rendu public le 31 janvier 2019, indexe Jovenel Moïse, soupçonné d’utilisation de stratagèmes de détournements de fonds, à travers sa firme dénommée AGRITRANS. Il épingle également de hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de construction qui sont aussi indexés dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains de ces fonds publics, tirés du programme PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.

 

Des zones de tension, dans plusieurs endroits de Port-au-Prince

Le vendredi 7 juin, la tension a monté dans plusieurs endroits de la capitale, à deux jours de la grande mobilisation contre la corruption, prévue dans plusieurs grandes villes du pays. Plusieurs coins de la capitale se sont réveillés sous tension ce vendredi 7 juin, soit 48 heures avant une journée de mobilisation annoncée par la structure de Petrochallengers: #NouPapDomi, et appuyée par plusieurs secteurs de la vie nationale. Des pneus enflammés et des barricades ont été érigées sur la route de Babiole, à la rue Capois, ainsi que sur celle de Nazon, non loin du local du ministère de l’Éducation. Selon nos informations, certains employés du ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) seraient les auteurs des actes de protestation constatés à Nazon. Les protestataires réclament, selon nos sources, plusieurs mois d’arriérés de salaires et un ajustement salarial pour faire face à la cherté de la vie.

 

Attaque sur un ancien responsable de la BLTS

Le commissaire Joris Mergélus, de la Direction des renseignements généraux, ancien responsable de la Brigade de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS), a expliqué comment il a échappé, le mardi 21 mai, de justesse à une tentative d’assassinat, en regagnant sa demeure. «Il était 20h40 environ, quand des individus lourdement armés, en embuscade, ont criblé de balles ma voiture, sous le pas de ma barrière », a raconté, la voix tremblotante, le commissaire Mergélus, père de trois enfants. «J’ai sauté de la voiture par réflexe pour entrer dans la cour de ma maison. Heureusement, je n’ai pas été touché par ces projectiles», a témoigné l’ancien responsable du BLTS, qui traquait les trafiquants de drogue. «Ce n’est pas la première fois que j’ai subi une attaque dans l’exercice de mes fonctions», a avancé le commissaire Mergélus, avant de confier que toute sa famille est traumatisée, surtout avec cette vague de policiers tués par balle. À ses yeux, il semble s’agir d’une chasse aux policiers par les bandits pour essayer de déstabiliser davantage l’institution policière, en attaquant ses agents.

 

L’insécurité envahit l’Artibonite

Des bandits armés ont attaqué, le week-end écoulé, un groupe de religieux dont le spiritain, Arsène Ngandé, de nationalité camerounaise, sur la Nationale #1, à l’entrée principale de Bocozèle, cinquième section communale de Saint-Marc. Le groupe se dirigeait vers Pont-Sondé, lorsqu’il a été pris pour cible par des bandits armés qui ont atteint le véhicule de plusieurs projectiles. L’un des occupants du véhicule a dû se rendre à l’hôpital de Deschapelles pour recevoir des soins de santé. Le spiritain, arrivé en Haïti en novembre 2018, a expliqué qu’il revenait de Bocozèle, en compagnie de trois jeunes et, au moment de quitter la voiture, des tirs se sont abattus sur le véhicule sans qu’on ait eu le temps d’identifier les assaillants. Quelques instants plus tard, des plaintes ont été déposées au sous-commissariat de Pont-Sondé par le prêtre contre les auteurs de ces attaques violentes et, à date, aucune arrestation ni dispositions de sécurité n’ont été prises. Ces attaques armées sont perpétrées dans diverses régions de la Vallée de l’Artibonite, sous le regard passif d’une unité spécialisée de la PNH. Ces agents, entretemps, passaient à tabac l’un des médecins résidents de l’hôpital Charles Colimon, à Petite-Rivière-de-l’Artibonite, qui examinait un prisonnier. Des habitants de la Vallée de l’Artibonite continuent de vivre dans la crainte, à cause des actes d’insécurité qui se répètent quotidiennement par des bandits armés, opérant à Savien, première section communale de Petite-Rivière-de-l’Artibonite et à Poste Pierrot, quatrième section communale de Marchand-Dessalines, sous les ordres des deux chefs de gang: Odma, ainsi connu, et Arnel Joseph.

 

Rood Jean Féra, un agent UDMO, assassiné

Rood Jean Féra a été assassiné alors qu’il se trouvait à Maïs-Gâté. Selon le porte-parole de l’institution policière, cet agent de la 22e promotion, affecté à l’Unité Départementale pour le Maintien de l’Ordre (UDMO), a reçu plusieurs projectiles. «Il a été attaqué par des bandits circulant à moto. Transporté d’urgence à un centre hospitalier, il a rendu son dernier souffle », a déclaré le commissaire Michel-Ange Louis-Jeune. Des témoins rapportent que les malfrats n’ont pas eu le temps de prendre l’arme de service de la victime qui était en civil. Une photo de l’agent, gisant au sol, corrobore ce témoignage. Rood Jean Féra rejoint la longue liste de policiers assassinés au cours de l’année 2019. En conférence de presse le 28 mai dernier, Gary Desrosiers, porte-parole adjoint de la PNH, avait condamné les attaques perpétrées contre les forces de l’ordre. Il a également promis que les auteurs de ces actes seront traqués et traduits en justice

 

Le frère de la ministre du Tourisme, assassiné

Le jeudi 6 juin, le corps sans vie de Jean-Marc Stephenson, frère de la ministre du Tourisme, Marie Christine Stephenson, a été retrouvé à Thomassin 23 (dans les hauteurs de Pétion-Ville). Selon les informations disponibles, Jean-Marc Stephenson aurait été tué à l’arme blanche.

L’ancienne porte-parole du Chef de l’État, attaquée

Le vendredi 7 juin, en marge des mouvements de tension dans plusieurs coins de la capitale, Martine Denis Chandler, ancienne porte-parole du Président Jovenel Moïse, a été attaquée par des individus non identifiés, au moment où elle allait récupérer son fils à l’école. Ces agresseurs ont jeté des pierres sur son véhicule avant de l’incendier…

5 policiers tués en mai

5 policiers ont été tués en devoir, durant le mois de mai, selon l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH). Ce nombre risque d’être encore plus important en juin.

Altidor Jean Hervé

 

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