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Situation chaotique de l’économie haïtienne

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Si Haïti, grâce à quelques avancées sur certaines réformes de ses finances publiques, a pu bénéficier par le passé d’une première phase d’appui budgétaire de l’Union Européenne, il n’en sera pas de même pour la prochaine phase qui doit rentrer en ligne de compte, prévient, d’entrée de jeu, Vincent Degert, l’ambassadeur de l’Union Européenne en Haïti. «Cet appui budgétaire ne peut se faire qu’à partir du moment où il y a un cadre macroéconomique qui « rassure » sur une gestion bon père de famille des ressources de l’État», rappelle l’ambassadeur européen, lors d’une interview exclusive, accordée à Le Nouvelliste. Ainsi, le diplomate précise avoir suivi avec attention la négociation du précédent gouvernement avec le Fonds Monétaire International (FMI), autour d’un accord renfermant un certain nombre de principes macroéconomiques que Bruxelles, dit-il, partage, « d’une manière très claire », avec l’institution de Bretton Woods. Au début du mois de mars, Port-au-Prince est arrivée à un accord « ad referendum » avec le FMI pour un appui au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), qui devrait couvrir les trois prochaines années. «Nous attendons évidemment que cet accord avec le FMI puisse se matérialiser», renchérit Vincent Degert, affirmant que l’UE reste très attachée à la réforme des finances publiques haïtiennes qui, pour l’instant, au dire de ce dernier, ne serait pas finalisée. Par ailleurs, en attendant qu’un nouveau gouvernement soit mis en place, Vincent Degert plaide pour le respect des termes de l’accord de «cash management» signé entre le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et la Banque de la République d’Haïti (BRH), visant à assurer la maîtrise du déficit public, et qui, selon lui, devrait faciliter, le moment venu, la ratification de l’accord avec le FMI.

Au milieu de tout cela, la gourde continue de plonger sur le marché des changes. Ce n’est plus qu’une affaire de centimes pour que le billet vert ne s’échange en Haïti contre 90 gourdes. Ce nouveau palier et ses conséquences sur les prix des produits que les Haïtiens consomment ne semblent inquiéter personne. Résignés, fatalistes, désarmés, ni les autorités ni les hommes d’affaires ne s’émeuvent de la débandade. C’est comme ça, et on s’y fait. La diaspora qui envoie des milliards en Haïti et les millions d’Haïtiens qui reçoivent des transferts ne s’inquiètent pas non plus de cette situation. Pour eux, il s’agit plutôt d’une appréciation de leur argent. Les Haïtiens de l’étranger peuvent envoyer de plus petits transferts pour régler des dépenses qui n’augmentent pas aussi vite que le change. Les bénéficiaires ont plus de gourdes à chaque transfert. Chacun y gagne, au moins, l’impression de dépenser moins ou d’avoir plus. Les commerçants, petits et gros, ajustent leurs prix comme bon leur semble. Ils anticipent les hausses, gagnent à tous les coups. Ils ne sont pas à plaindre ni ne se plaignent. Eux non plus n’ont pas de problème avec le change. Si les quantités baissent, le chiffre d’affaires reste à flot. La décroissance de l’économie, on l’évaluera plus tard. L’État haïtien non plus ne s’en inquiète. Ses recettes douanières et les taxes liées au commerce augmentent avec le taux de change. Mécaniquement, l’État devient plus riche, grâce au dollar fort et à la gourde faible, sauf quand la facture pétrolière lui joue des tours, à cause de son incapacité à ajuster les prix de l’essence à la pompe.

Altidor Jean Hervé

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