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Tout le pays est en proie à une grande insécurité

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Un homme d’affaires a été tué par balles, le jeudi 11 avril, à Port-au-Prince. À l’angle de la ruelle Chavannes et de la rue Magloire Ambroise à Port-au-Prince, des individus armés, non identifiés, à bord d’une motocyclette, ont abattu Dupré Dérifonce, un homme d’affaires propriétaire d’une station-service au centre ville et du Club «Casa Blanca», dans le quartier de Juvénat à Pétion-ville. Les meurtriers ont pris la fuite après leur crime, sans être inquiétés. Transporté d’urgence à l’hôpital, l’homme d’affaires est décédé des suites de ses blessures.

Dans le département du Nord, notamment au Cap-Haïtien, des individus armés, roulant à moto, ont assassinés deux cambistes: Josny Edmond et Éderne Moïse. L’incident s’est produit à la rue 14, au centre-ville du Cap-Haïtien, le mercredi 10 avril 2019. Les bandits ont emporté avec eux l’argent des victimes. «C’est du jamais vu, au moins 7 personnes ont été assassinées en 3 mois seulement», a dénoncé Jean Delavoix, un citoyen de la ville du Cap-Haïtien. Ces derniers jours, des citoyens dans la ville du Cap-Haïtien ont fait part de leur mécontentement face aux autorités policières et judiciaires de la ville qui, selon leurs dires, sont très passives face à la remontée de l’insécurité dans la commune. En plus, le député de la circonscription du Cap-Haïtien, Jean Étienne, a exprimé ses vives préoccupations à la suite des attaques des présumés bandits armés sur des citoyens et qui sèment le deuil dans la population Capoise. «Braquages à main armée contre rançon sur des petits détaillants du secteur informel et des passants, assassinats, tentatives d’assassinat, pillages des maisons d’échanges sont, entre autres, des actions criminelles posées par les malfrats», a dénoncé le représentant de la deuxième ville du pays à la 50ème Législature. Il s’agit du quatrième homme d’affaires tué en Haïti pour l’année 2019. Le 16 janvier 2019, des individus non identifiés ont assassiné le propriétaire de «Centrale Bank Borlette», Michel Cabrera Gabriel (Papito), au Cap-Haïtien (Nord), à l’intérieur de son véhicule, à la rue 15 L. Le mardi 8 janvier, Patrick Narah, propriétaire de «Paryaj Pam» a été descendu. Le mardi 15 janvier, Rony Sénatus, dit Roro, a été assassiné aux Gonaïves, alors qu’il était devant l’entrée de son entreprise 18-19, à la rue Saint-Charles.

Le jeune rappeur Roody Roodboy
Le jeune rappeur Roody Roodboy

L’artiste haïtien très connu du public, Roody Roodboy, de son vrai nom Roody Pétuel Dauphin a été braqué, le mardi 9 avril 2019, à Delmas. Selon des informations, l’incident s’est produit après que l’artiste a eu réalisé une transaction bancaire dans la commune de Delmas. Trois (3) hommes armés, notamment de pistolets, ont pointé leur arme sur lui, après avoir exigé à l’artiste de leur refiler le pognon qu’il venait de retirer à la banque. Les individus armés ont eu le temps d’emporter notamment le téléphone portable de l’artiste, son portefeuille ainsi que ceux de sa femme. En plus, DJ Roger, présent sur les lieux, a également été victime de ces individus armés.

La PNH ne peut garantir seule la sécurité a dit le Dr Yves Cadet. Le spécialiste en matière de sécurité, lors d’un entretien sur les ondes d’une radio de la capitale, a dénoncé, cette semaine, le nombre important de gangs armés sur le territoire national, face à l’indifférence de l’État, devant l’urgence d’adopter une politique publique de sécurité. Refusant de commenter dans les détails, le dernier échec de la police dans l’Artibonite, le spécialiste a affirmé que la PNH, à elle-seule, ne saurait garantir la sécurité de la population face à une industrie criminelle très organisée qui entretient ces gangs armés avec de gros moyens.

Le vendredi 12 avril, le député Lemaire Pierre (Cité-Soleil) a tenu une importante réunion avec les représentants de plusieurs organisations de base de la commune de Cité-Soleil, en vue de trouver une solution pouvant favoriser le retour de la paix. À l’issue de cette première rencontre, une commission de conciliation a été formée dont la mission consiste à entamer des pourparlers avec les différents groupes rivaux, à rétablir la confiance et à favoriser le retour au calme dans le plus grand bidonville d’Haïti.

Par ailleurs, quelques jours après, des informations laissant croire que des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) avaient déjoué une attaque à mains armées à l’angle des rues des Miracles et Montalais, le 6 avril 2019 à Port-au-Prince, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a révélé que le citoyen, Jacky Miracle, présenté par la police comme un braqueur, a été sommairement exécuté par la police. Dans un communiqué en date du 10 avril 2019, le RNDDH a fait part des conclusions d’une enquête qu’il avait initiée à l’issue d’une plainte relative aux circonstances entourant la mort de Jacky Miracle. L’organisme de défense des droits humains pointe du doigt, les agents de police qui se sont rendus sur les lieux, au moment où des individus armés, circulant à bord de motocyclettes, tentaient de braquer un minibus assurant le trajet Clercine/Portail Léogâne. Selon le rapport du RNDDH, Jacky Miracle, 29 ans, et deux (2) autres personnes étaient montés à bord d’une motocyclette et revenaient de la rue des Miracles, lorsqu’ils ont été surpris par l’intervention policière. Ils ont reçu plusieurs balles et ont dû abandonner la moto pour se planquer derrière des véhicules stationnés dans la zone, explique le RNDDH dans son communiqué ajoutant que par la suite, ces personnes ont tenté de présenter leurs pièces d’identité aux policiers qui leur ont intimé l’ordre de coucher par terre. Et c’est ainsi que l’un des agents de la police, affirma à haute voix que c’est l’individu vêtu du maillot bleu qui tiraient en direction de la population et de la patrouille policière. Ainsi, Jacky Miracle a-t-il été achevé, en dépit du fait qu’il était allongé par terre, grièvement blessé et dans l’incapacité de bouger. «Dans une photo prise de la victime, on peut remarquer ses tripes répandues sur le sol», a révélé le RNDDH citant notamment des riverains et les deux (2) autres personnes qui accompagnaient la victime. À rappeler que 13 policiers ont été abattus par des bandits, de janvier à mars 2019, selon un bilan de la PNH.

Emmanuel Saintus

 

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