La saison des ouragans dans le nord de l’Atlantique a repris officiellement, le vendredi 1er juin 2018, et prendra fin le 30 novembre, comme tous les ans, alors que les cicatrices des tempêtes des dernières années sont encore visibles. Si en Haïti c’est le calme plat et que qu’aucune activité n’est encore prévue, toutefois, la tempête Alberto a provoqué des inondations mortelles en remontant les États-Unis, mais aucun autre ouragan n’est prévu dans les prochains jours. Heureusement pour les habitants des Florida Keys, un archipel d’îles touristiques reliées entre elles par 42 ponts et qui s’étendent sur 180 km de longueur, au sud de la Floride. Exposées aux éléments, elles avaient été dévastées par l’ouragan Irma en septembre 2017. «Si une tempête arrive, on est foutu, nos maisons ne sont pas encore prêtes», dit Cindy, une serveuse de 48 ans qui habite l’une des îles. Plus de huit mois après, les canaux des Keys restent encombrés de débris. Dans les quartiers les moins aisés, des maisons détruites sont encore visibles, et certains habitants vivent dans des tentes plantées dans leur jardin. « On s’occupe des gens jusqu’à un certain point», dit Martin Senterfitt, directeur des services d’urgence du comté de Monroe. « Mais il y a un moment où les gens doivent se prendre en main », lâche-t-il. En soufflant à plus de 200 km/h, Irma et un autre ouragan, Maria, ont amplifié les problèmes latents des régions exposées aux tempêtes tropicales. Sur les 55 000 maisons des Keys, plus de 1 000 ont été rasées et 3 000 autres ont été lourdement endommagées. Plus de 1 000 ‘’mobile homes’’ et maisons préfabriquées ont aussi été détruites. Les maisons les plus cossues ont été épargnées par Irma, surtout à Key West, la dernière île de la chaîne. Les serveurs, jardiniers, ouvriers du bâtiment et autres travailleurs aux revenus modestes ont été relativement plus frappés. Quand leurs logements ont été endommagés, beaucoup sont partis, faute de logements au loyer abordable sur les îles, ce qui a créé une pénurie de main-d’œuvre. Beaucoup d’entreprises et de commerces ont aujourd’hui des affichettes «Help Wanted» (On recrute) sur leurs devantures. « La demande de travail est très importante mais on n’a pas d’offre », a déploré Diane Eliopoulos, responsable de marketing du Hard Rock Cafe de Key West, lors d’une réunion récente avec des élus locaux. « J’ai beaucoup de candidatures, mais personne du coin. Je leur dis de vérifier s’ils peuvent trouver un logement avant de décider de venir et, après cela, ils ne rappellent jamais », a-t-elle raconté. À Porto Rico, c’est l’ouragan Maria qui a démontré la vétusté des infrastructures locales, à commencer par le réseau électrique. En frappant l’île américaine le 20 septembre, l’ouragan a mis dans le noir la quasi-totalité du territoire. Il a fallu des mois pour rebrancher le courant partout, et jusqu’en avril, il y avait encore des coupures régulières. À ce jour, 60 000 habitants sur 3,3 millions, n’ont toujours pas d’électricité. Dans un message vidéo publié ce matin sur la page Facebook de la Direction de la Protection civile, le Secrétariat permanent de gestion des risques et désastres (SPGRD) invite la population haïtienne à la vigilance. Pendant cette période, de nombreux phénomènes naturels dont : les cyclones, les inondations, restent possibles, dit-il. Ainsi, « nous devons rester prudents et prendre des précautions en vue de protéger nos vies », conseille le SPGRD. Pour ce faire, « suivez les conseils de la météo et ceux des autorités […] », conclut-il. Le 28 mai, le Premier Ministre, Jack Guy Lafontant, a procédé au lancement des préparatifs pour la saison cyclonique 2018-2019, au cours d’un point de presse, à la Primature. Le chef du Gouvernement demande aux organisations concernées de continuer à sensibiliser la population aux éventuelles menaces que porteront les six (6) prochains mois pour leur sécurité personnelle et pour leurs biens. Il a aussi rassuré qu’ « aujourd’hui, le pays dispose d’un vaste réseau qui a été tissé de manière inlassable depuis près de 20 ans.

Altidor Jean Hervé