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Le Covid-19 menace la croissance économique mondiale

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Comme on pouvait s’y attendre, la crise sanitaire, provoquée par l’épidémie de coronavirus, Covid-19, dans le monde, va avoir de graves répercussions économiques, avec un manque à gagner mondial s’élevant à environ 2 000 milliards de dollars, dont 220 milliards pour les pays en développement, selon un des scénarios pessimistes, présenté par la CNUCED, à Genève, le lundi 9 mars. Pour la CNUCED, la propagation du coronavirus est, certes, avant tout, une urgence de santé publique. Mais c’est aussi «une menace économique dramatique». Le Covid-19 provoquera, cette année, une récession économique dans certains pays et fera baisser la croissance annuelle mondiale en dessous de 2,5%, le seuil de récession de l’économie mondiale. En cause, la perte de confiance des consommateurs et des investisseurs qui est un des «signes les plus immédiats de la propagation de la contagion», selon l’étude. Les économies les plus touchées seront les pays exportateurs de pétrole, mais aussi les autres exportateurs de matières premières. Ces derniers risquent de perdre plus, d’un point de vue de pourcentage de croissance, ainsi que ceux qui ont des liens commerciaux étroits avec les économies initialement touchées. À cet égard, la CNUCED a tenu à rappeler que la crise financière asiatique, de la fin des années 1990, présente certains parallèles avec la situation actuelle. Sauf que la crise d’aujourd’hui s’est produite avant que «la Chine ne donne à la région une empreinte économique mondiale beaucoup plus importante et lorsque les économies avancées étaient en assez bonne santé économique», a relevé la CNUCED qui croit que «ce n’est plus le cas aujourd’hui». Des ralentissements de la croissance entre 0,9 et 0,7% sont susceptibles de se produire dans des pays tels que le Canada, le Mexique et les pays de la région de l’Amérique centrale. Ce sont des pays «profondément insérés dans les chaînes de valeur mondiales» de l’Asie de l’Est et du Sud, et des pays dans l’urgence de l’Union européenne. Néanmoins, la menace tant redoutée par les économistes de la CNUCED, c’est le fait que, dans de nombreux pays en développement, les niveaux d’endettement global public et privé arrivent déjà «à des niveaux de détresse culminants et, dans plusieurs cas, aigus». De Buenos Aires à Beyrouth, et de Maputo à Islamabad, les pays en développement, qui dépendent de catégories distinctes de revenus et présentent des caractéristiques structurelles très diverses, sont aux prises avec «un fardeau de la dette insupportable». Presque la moitié des économies les plus pauvres, éligibles à son Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), ont été estimées par le Fonds monétaire international (FMI) comme exposant un risque élevé de surendettement extérieur ou déjà surendetté à la fin de 2019. En 2018, la dette totale des pays en développement – privée, publique, intérieure et extérieure – avait atteint 191% de leur PIB combiné, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré, a précisé la CNUCED. Or, «les pays en développement sont confrontés à une série de vulnérabilités financières et d’endettement qui s’aggravent rapidement et qui ne présagent rien de bon pour leur capacité à résister à un autre choc extérieur», a déclaré le Directeur de la division Mondialisation de la CNUCED, Richard Kozul-Wright, cité dans le communiqué. Les données de près de 117 pays en développement présentent qu’environ un cinquième de ces économies sont très vulnérables aux impacts directs du choc Covid-19, en raison d’une combinaison de la détérioration de la viabilité de la dette avec une forte exposition de leurs économies, au commerce et des relations économiques plus larges avec la Chine. Il s’agit particulièrement de la Mongolie, de l’Angola, du Gabon, des Philippines, du Mozambique, du Vietnam, du Cambodge et de la Zambie. Selon l’agence onusienne, ces économies en développement sont «étroitement liées à l’économie chinoise» par leur participation aux chaînes de valeur mondiales, dirigées par les Chinois, et dépendent également des exportations de matières premières vers la Chine. De plus, Beijing est devenue une importante source de financement pour les pays en développement, les prêts aux économies de marché et aux économies frontalières émergentes étant multipliés par dix (de 40 milliards de dollars en 2008 à 400 milliards de dollars en 2017). Pour des pays comme la Zambie, la Mongolie, l’Équateur, le Venezuela, l’Angola, le Kenya, le Pakistan, le Sri Lanka, la Bolivie et la Jamaïque, la Chine est désormais le principal créancier officiel. Dans ces conditions, la CNUCED estime que si ces conditions de prêt se resserrent avec le ralentissement, ceux qui ont les liens financiers les plus forts avec la Chine pourraient être parmi ceux qui auraient plus de mal à se remettre de l’impact économique de la crise de Covid-19. L’agence onusienne souligne, en outre, que la composition de la diminution des prix des actifs, d’une demande globale plus faible, d’une dette accrue et d’une distribution des revenus qui s’aggravent, pourrait aussi «déclencher une spirale descendante plus vicieuse».

Altidor Jean Hervé

 

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