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Entre le marchandage et les élections

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Le pouvoir entend faire la mise en branle de la machine électorale, alors que la situation économique d’Haïti est précaire, que la population continue de plonger dans la misère, que l’insécurité est en hausse, que des quartiers populeux sont de plus en plus sous le contrôle de bandits armés. Le chef de l’État, Jovenel Moïse, dans diverses prises de paroles, a qualifié cette année 2019 : «d’année électorale». Le président de la République et le Premier ministre, Jean Henry Céant, se sont mis d’accord sur l’organisation des élections, cette année. Le Conseil Électoral Permanent « croupion », sans vergogne, se dit prêt. La classe politique, quant à elle, est divisée sur la réalisation de ce scrutin, notamment les partis de l’opposition démocratique qui ont fait savoir qu’il ne peut y avoir d’élections dans le contexte politique actuel. « 2019 est l’année des grands rendez-vous républicains. C’est une année historique. Nous devons réaliser des élections crédibles, honnêtes, démocratiques et transparentes. Pour réaliser ces joutes, mon administration et le gouvernement prendront toutes les dispositions nécessaires. C’est une exigence constitutionnelle et républicaine », a déclaré le chef de l’État, lors de l’Assemblée nationale, le lundi 14 janvier. Même son de cloche de la part de son dauphin, le Premier ministre Jean Henry Céant, qui a déclaré que l’année 2019 est « une année pivot dans la construction démocratique. Le rendez-vous à ne pas manquer pour toutes les compétitions électorales, en perspective. Dès l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, un groupe de travail a été mis en place. Il a analysé le dispositif légal, préparé pour la tenue des élections, et a travaillé avec les principaux acteurs institutionnels qui auront à charge, l’ensemble de la chaîne technique et logistique devant conduire aux élections », a dit Céant. Et de poursuivre, que des séances de travail technique ont été conduites avec le CEP et l’ONI, pour déterminer le calendrier des interventions de chacune de ces institutions. « À l’heure actuelle, les principaux obstacles ont été identifiés et les mesures adéquates sont en train d’être prises pour la tenue de ces élections en octobre 2019, comme prévu. Les ressources à ce noble exercice de la souveraineté populaire sont déjà inscrites au budget de l’année fiscale 2018-2019 », a chanté Céant. En ce qui a trait à la recrudescence du phénomène de l’insécurité qui fait rage dans le pays, notamment dans certaines zones de l’aire métropolitaine, Jean-Henry Céant, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN), a souligné que des progrès sensibles sont enregistrés, en matière de sécurité, « malgré une apparence de dégradation des conditions de sécurité », a-t-il dit. « Des foyers de tension ont pu être éteints. Des gangs sévissant dans les quartiers populaires ont été démantelés, notamment à l’Arcahaie, à Martissant, à Village de Dieu, à Santo et à Petite Place Cazeau », a-t-il conclu. De son côté, le vice-président du Conseil Électoral Provisoire (CEP), Carlos Hercule, a fait savoir que son organisme est prêt, puisqu’il a rempli ses obligations en vue des échéances électorales d’octobre 2019. Il a pris, comme preuve, l’élaboration du budget électoral, inscrit dans la loi de finance 2018-2019, et le projet de loi électorale, soumis aux législateurs. L’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) a rejeté d’un revers de main l’organisation des élections législatives en octobre. Ils jugent que d’autres dossiers prioritaires doivent être pris en considération, avant de s’engager dans les compétitions électorales. «Les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation des élections législatives», a déclaré le dirigeant de l’OPL, l’ex-Sénateur Edgard Leblanc, qui recommande, entre autres, le lancement du procès PetroCaribe. Il a exprimé des réserves, quant au fait que le dialogue engagé par le Premier Ministre puisse préparer la voie aux élections. «La méthodologie utilisée n’est pas la bonne». Il est exaspéré, notamment par le fait que le document sur le pacte de gouvernabilité ait été rédigé unilatéralement par le pouvoir en place.

Emmanuel Saintus

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