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Parlement : de marchandage en chantage

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La rentrée parlementaire s’est ouverte le lundi 14 janvier 2019. La séance a débuté dans un climat d’agitation, à la suite des réactions des députés de l’opposition, exigeant des excuses publiques de la part du sénateur Joseph Lambert, en faveur du député Printemps Bélizaire. Les députés de l’opposition, conduits par le député Printemps Bélizaire (Fanmi Lavalas), doté d’un mégaphone en mode sirène, ont empêché l’ouverture de la séance durant près de 30 minutes, exigeant des excuses du sénateur Lambert, pour avoir fait allusion au nom du député Bélizaire dans la fuite du chef de gang, Arnel Joseph, lors de l’opération policière du 3 novembre dernier au Village de Dieu. De plus, ces députés voulaient que ce soit le député Gary Bodeau qui préside cette Assemblée nationale, à la place du sénateur Lambert. Finalement, une entente a été trouvée, lors d’un huis clos entre les bureaux des deux chambres, qui a permis enfin la reprise de la séance, présidée par le sénateur Lambert. Dans les prises de paroles des autorités, rien de concret, que du blablabla. Dans un discours beaucoup plus rhétorique, le Premier Ministre a commencé par comparer ses 119 jours passés à la tête du Gouvernement au psaume 119. Il se dit satisfait de cette courte période à la tête du Gouvernement, mais qui au fond est très longue, vu le contexte politique auquel il doit faire face au quotidien. Toutefois, il a fait un inventaire de différents points, tels que:

  • les programmes d’apaisement social qu’il a relancé;
  • l’encouragement de l’entreprenariat sur tout le territoire ;
  • les élections législatives de 2019 qui auront lieu, affirme-t-il avec autorité, qu’il grêle ou qu’il tonne.

Dans son allocution de circonstance, le président de l’assemblée nationale, Joseph Lambert, n’a pas manqué de décocher des flèches à l’endroit des dirigeants politiques. Pour sa part, Jovenel Moïse, dans son discours sur l’État de la Nation devant l’Assemblée nationale, a chanté autour des processus démocratiques et de l’année 2019 qu’il a qualifiée d’année électorale. Dans son discours rien de plus, rien de moins que du chantage. «Ce rendez-vous annuel qui consacre l’ouverture solennelle de la rentrée parlementaire, témoigne de l’irréversibilité et de la pérennité de notre processus démocratique. Comme le veut la Constitution, cet exercice républicain est une excellente occasion de faire état, à la Nation, des actions publiques, entreprises au nom du peuple, au cours de l’année 2018. C’est aussi l’occasion de lui présenter les perspectives pour l’année 2019. Tout d’abord, j’aimerais inviter la Nation à une minute de recueillement pour les victimes du tremblement de terre du 6 octobre dernier, qui a endeuillé la Famille nationale, dans les départements du Nord, du Nord-ouest et de l’Artibonite. Cette catastrophe a causé des dégâts matériels importants qui ont affecté l’économie nationale. Je saisis aussi l’occasion pour saluer la mémoire des filles et fils du Pays qui ont perdu la vie de manière tragique et révoltante, particulièrement les policiers qui ont fait l’ultime sacrifice dans l’exercice de leurs fonctions, au cours de l’année 2018. En cette période décisive pour la Nation, la quatrième et dernière année de la cinquantième (50ème) Législature, l’occasion m’est offerte de réitérer mon attachement personnel, en tant que Chef de l’État, à la démocratie, à la continuité institutionnelle et républicaine, ainsi que notre fidélité aux principes fondateurs de la République d’Haïti que sont la Liberté, l’Égalité et la Fraternité. Si l’année 2018 a été caractérisée par des contestations d’ordre économique, politique et social, l’année 2019 doit nous permettre de nous soucier davantage du respect des prescrits constitutionnels, de nous efforcer, dans l’esprit patriotique, de surmonter les crises qui menacent la survie de la Nation. Notre devise: «l’Union fait la force», ne doit pas être une simple expression, mais un guide pour nos actions quotidiennes. 2019 est l’année des grands rendez-vous républicains. C’est une année historique. Nous devons réaliser des élections crédibles, honnêtes, démocratiques et transparentes. Pour réaliser ces joutes, mon Administration et le Gouvernement prendront toutes les dispositions nécessaires. C’est une exigence constitutionnelle et républicaine ! De plus, pour répondre aux revendications du peuple, le Gouvernement doit intensifier ses actions avec le sens requis de l’urgence et de la détermination», a dit Moïse.

Emmanuel Saintus

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