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Insécurité: Un sénateur et un ex-DG de la PNH livrent leurs quatre vérités

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Le sénateur de l’Ouest, Pierre Paul Patrice Dumont, dit regretter les actes d’insécurité dans les quartiers populaires. L’élu de l’Ouest accuse les différents gouvernements du pays d’avoir financé des groupes de ces quartiers, dans l’objectif de maintenir leur pouvoir. Le sénateur Dumont condamne les derniers évènements survenus dans les quartiers populaires, ces derniers jours, où des gangs armés terrorisent incessamment la population. Pour lui, ce sont les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays qui ont financé ces groupes armés. Pierre Paul Patrice Dumont estime que le pays est actuellement devenu presqu’ingouvernable, à cause de cette situation. «Ingouvernable signifie invivable », a lâché le parlementaire qui a cité les différentes zones du pays qui ont été bloquées par ces gangs, ces derniers jours. « Les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays ont financé des groupes armés des quartiers populaires, dans l’objectif de combattre la pauvreté », prolonge M. Dumont. Ainsi, ces bandes armées se sont mises à s’affronter entre elles, dans l’idée de protéger leur mécène, dit-il. Le sénateur déclare qu’il est temps que ces actes d’insécurité cessent. Mais pour que cela se fasse, il faudra, selon lui, que les différentes autorités du pays s’arment de courage. « Il faut que les conditions de la police changent pour que l’institution fasse correctement son travail. La police doit être en mesure d’appréhender ni les principaux membres des gangs, ni les haut placés qui financent leur arsenal », déclare Patrice Dumont. Il déplore le fait que ces bandits circulent avec toutes ces armes, sans que les autorités de la douane ou de la Direction Générale des Impôts ne soient interrogées sur leur provenance.

De son côté, l’ex-chef de la Police haïtienne, Mario Andrésol, s’est dit lui aussi préoccupé par la détérioration du climat sécuritaire. M. Andrésol a attiré l’attention sur certaines dérives pouvant empêcher une action efficace des forces de l’ordre. Il déplore des tentatives de politisation de la police, assurant que ceci contribuera à intensifier l’insécurité. Par ailleurs, l’ex-chef de la police confirme que des hommes politiques sont complices des chefs de gang, afin de s’assurer du vote des citoyens, lors des élections. M. Andrésol révèle que ces hommes politiques interviennent auprès du système judiciaire, afin d’obtenir la libération de certains criminels appréhendés. De l’avis de M Andrésol, de nombreux parlementaires sont complices des gangs dans les quartiers populeux. Toutefois, il assure n’avoir jamais révélé les liens entre les politiques et des chefs de gang incarcérés. M. Andrésol redoute un scénario catastrophe si les forces de l’ordre ne parviennent pas à démanteler les gangs dans la région métropolitaine. Si les chefs de gang s’allient dans le cadre d’une alliance politique pour perpétrer un coup d’État, il n’est pas sûr que l’État puisse réagir, prévient-il. Cette situation peut se produire, dit-il, faisant valoir que ces criminels veulent obtenir l’immunité. De plus, il insiste sur la nécessité de lutter contre la contrebande pour empêcher l’approvisionnement en armes et en munitions des gangs. D’autre part, l’ex-chef de la Police haïtienne, Mario Andrésol, affirme que l’absence d’un service d’intelligence nationale est la preuve de la défaillance de l’État. Les montants décaissés ne sont pas effectivement utilisés pour le renseignement, révèle l’ex-chef de Police. Il affirme qu’il avait investi les fonds alloués pour obtenir des informations sur le terrain. Selon M. Andrésol, ses informateurs lui avaient permis d’avoir un contrôle des quartiers populeux, au détriment des gangs. Les informateurs sont intégrés dans les structures sociales, afin de prévenir des violences. Un système national dépasse la police et s’évertue à collecter des informations sur tous les domaines, notamment l’économie, ajoute-t-il. Ancien candidat à la présidence, M. Andrésol déplore que ces fonds alloués au renseignement soient une sorte de caisse noire. Notons que, depuis quelque temps, on assiste à une intensification des actes de violences dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince où opèrent des gangs armés.

Altidor Jean Hervé

 

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