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Budget 2018-2019 : l’économie haïtienne est en mauvaise santé

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Le Parlement devra recevoir le projet de budget pour l’exercice fiscal 2018/2019, le 31 octobre prochain, selon le ministre de l’Économie et des Finances, M. Ronald Décembre. Le titulaire du MEF a fait ses déclarations en marge d’une rencontre tenue le jeudi 25 octobre 2018, avec la commission Économie et Finances de la Chambre des Députés. Le nouveau budget est évalué à 166 milliards de gourdes. Le projet de budget de cette année fiscale, déposé au Parlement avant les émeutes de juillet dernier, avait été rapatrié, en raison de l’incapacité du gouvernement de revoir à la hausse les prix du carburant. Il était préalablement estimé à 175 milliard de gourdes. Rappelons que le projet de loi de finance rectificative de 2017-2018 a été voté en septembre dernier au Sénat de la République, dans les mêmes termes que la Chambre des Députés, à la fin du mois d’août. Entre temps, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) indique, dans son dernier rapport, que l’Indice Général des Prix à la Consommation affiche une nouvelle fois une hausse de l’inflation de plus de 1,5% en rythme mensuel, en septembre 2018. En glissement annuel, l’inflation était en hausse à 14,6%. Cette hausse est supérieure de 0,2% au taux de 14,4% anticipé par les autorités monétaires. La hausse mensuelle de +1,5% résulte du comportement des indices de consommation : « Alimentation, boissons et tabac » (+1,4%), « Habillement et tissus, chaussures » (+1,6%), et « Loisirs, Spectacles, Enseignement et Culture » (+6,%). Les produits alimentaires, qui représentent plus de 50% du budget des ménages, ont enregistré des hausses importantes au cours de cette période. Le prix du riz, l’aliment le plus consommé par les Haïtiens, a connu une hausse de 2,2%. Le prix de la marmite de riz importé avoisine les 200 gourdes. Le prix du petit mil avoisine celui du riz importé et a enregistré une hausse de 2,2%. Les prix de la viande, en moyenne, du poulet, du poisson frais et des œufs, ont enregistré une hausse moyenne de 2%. D’autres produits ont connu des hausses importantes dont les noix de coco (+1,9%), avocat (+1,4%), pois sec (+1,7%), aubergine (+1,5%), tomate (+1,6%), igname (+1,3%), malanga (+1,9%), patate (+1,5%), pamplemousse (+1,2%), papaye (+2,1%), citron (+1,7%).

 

Par ailleurs, les statistiques font état d’une hausse de 10,8% des frais scolaires. En glissement annuel, les fonctions ont enregistré des hausses avoisinantes les 15%. De son côté, le Collectif Défenseurs Plus appelle tous les secteurs vitaux de la société haïtienne à une prise de conscience nationale de la dégradation des conditions socio-économiques en Haïti. «La mauvaise gouvernance est à la base du marasme économique, de la précarité sociale et l’instabilité politique dans le pays», relève-t-il. Le Collectif souligne une absence de politique publique et un manque de rationalité dans les prises de décisions, ce qui renforce les inégalités en Haïti et la dépréciation de la monnaie nationale (gourde) par rapport aux devises étrangères. Les conditions socio-économiques se dégradent en Haïti, d’année en année, à cause, entre autres, de l’augmentation du taux d’inflation, estimé à plus de 13% durant l’année 2018.’’Le droit du peuple haïtien à une alimentation équilibrée est systématiquement violé, regrette l’organisme de défense des droits humains, qui souhaite des dispositions pour renforcer le secteur agricole. Le Collectif Défenseurs Plus appelle à des actions concrètes et efficaces au profit de la collectivité, pour qu’enfin le pays s’engage sur la voie du développement durable. L’organisme de défense des droits humains invite les autorités à faire preuve de créativité, de responsabilité, afin de redonner espoir à la population qui croupit dans la misère depuis trop longtemps. Par ailleurs, des données communiquées par la BRH font état que la dette externe totale du secteur public est passée de 1 822 620 000 de dollars américains en 2008 à 2 121 800 000 de dollars américains au 30 septembre 2018. En 2010, après le tremblement de terre, l’encours de la dette et aussi le service de la dette avaient drastiquement chuté, à la suite des annulations successives des créanciers bilatéraux (France, Espagne, Italie, Canada et États-Unis) et multilatéraux (Banque Mondiale, FIDA (une partie de la dette). 1 milliard 852 millions de dollars, soit 80% du montant de la dette externe de la République d’Haïti, revient au Venezuela, le principal créancier de l’État haïtien actuellement.

Saintus Emmanuel

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