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Droits humains: la voix des organisations de droits humains

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Dans une note, Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce plusieurs actes de violation des droits humains, perpétrés par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). Il exige que des mesures nécessaires soient prises contre les policiers fautifs afin de redorer, dit-il, le blason de cette institution fragilisée. Au cours de la période allant du 4 juillet au 9 octobre 2018, seize cas de violation des droits humains, perpétrés par des agents de la PNH, ont été recensés par le Réseau. Six, soit 37,5 % des seize victimes sont des personnalités qui interviennent dans le secteur judiciaire. Parmi les seize cas, des hommes de loi et des hommes politiques n’ont pas été épargnés des abus de certains agents de la PNH. Le RNDDH cite, en exemple, le cas des deux avocats, Jerry Petiote et Reginald Févry, qui ont été battus au commissariat de Delmas 33, après avoir été inculpés dans des conditions extra-juridiques. Luckson Jeune a rendu l’âme après avoir été sévèrement torturé au commissariat de Saint-Michel de l’Attalaye, le 9 septembre 2018. Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2018, Jean Kaïto Casséus, responsable du service de circulation à Delmas, a été touché de seize projectiles, après avoir descendu l’agent II, Jackson Cornet, qui lui reprochait d’avoir mal garé sa voiture qui bloquait le passage à l’avenue Muller. Le RNDDH exhorte le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) à faire cesser les différentes pratiques allant à l’encontre des principes de l’institution policière. Dans une note rendue publique, le Collectif Défenseurs Plus a, lui aussi, alerté les autorités sur l’accroissement des scènes de violences dans le pays. Les auteurs et co-auteurs des actes de violences sont, en maintes occasions, des autorités appelées à les combattre. De telles pratiques rappellent des souvenirs sombres de la dictature des Duvalier et du régime des militaires, dénonce cet organisme de promotion de droits humains. Tout en appelant au respect et à la garantie de la dignité de la personne humaine, le Collectif Défenseurs Plus invite l’État haïtien à prendre des mesures drastiques contre les auteurs et co-auteurs des violences, conformément à la loi. En plus d’affrontements des gangs des rues, notamment ceux de Ti Bwa et Gran-Ravin qui ont occasionné la mort de bon nombre de citoyennes et citoyens, plusieurs actes de violence ont été enregistrés sur des hauts fonctionnaires de l’État, relève le Collectif Défenseurs Plus. Il cite, entre autres, les scènes de violence du mardi 2 octobre 2018, commise sur la mairesse principale de Tabarre, Nice Simon, par son conjoint, Yves Léonard, un proche du pouvoir exécutif, à la suite d’une altercation liée à un dossier de corruption. Dans la même veine, La Fondasyon Je Klere (FJKL) déplore une cascade de violations des droits humains par la Police nationale d’Haïti (PNH). Dans une lettre ouverte en date du 16 octobre, adressée au président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), le Premier Ministre Jean Henry Céant, elle dénonce des cas d’exécution sommaire, des abus d’autorité, ainsi que des menaces de mort et agressions physiques contre des auxiliaires de la justice. Elle évoque le cas de Joseph Mackenson (Mackendy) dit Tiga, criblé de balles vers 11:30 PM, soit moins d’une heure de temps après une supposée libération. La victime a été arrêtée le 18 septembre 2018 vers 7:00 p.m. par une brigade d’intervention du sous-commissariat de Port-au-Prince/Cafétéria, pour son implication dans un accident de la circulation ayant fait une victime. «Peu après son arrestation, Joseph Mackenson (Mackendy) a été identifié par des policiers affectés au dit sous-commissariat comme étant un membre du gang connu sous le nom de «Gang Anel» opérant au village de Dieu, dans la banlieue sud de la capitale». Elle cite également le cas de l’agent Philippe Méritus, affecté à l’Unité de Maintien de l’Ordre (UDMO), qui s’est donné le rôle de percepteur, en collectant, sans droit ni qualité, des taxes auprès des petits et grands commerçants du Boulevard Jean-Jacques Dessalines. «Ses jours de collecte sont le mardi et le jeudi. Si les commerçants-es ne répondent pas aux exigences du policier, ils-elles sont l’objet de toutes formes de menaces et de mauvais traitements. Ce policier dirige un gang spécialisé dans ces forfaits», informe la Fondasyon Je Klere. Les policiers Wagner Thomas et Paulo Yvenel, affectés au Commissariat de Delmas 33, ont insulté et battu, le 4 octobre 2018, Mes Jerry Petiote et Réginald Févry, deux avocats du Barreau de Port-au-Prince, pour un cas de contravention. La Fondasyon Je Klere appelle le président du CSPN à diligenter des enquêtes concernant l’affaire Joseph Mackenson, l’incident au commissariat de Delmas impliquant les policiers Wagner Thomas et Paulo Yvenel et du cas de l’agent de police Philippe Méritus. La fondation indique qu’il y a lieu d’endiguer au plus vite ces cas de graves violations des droits humains «pour que plus tard ne soit trop triste». Ces agissements risquent de provoquer au sein de la population, des remontées de désobéissance civile contre les dispositifs futurs de la police pour maintenir l’ordre et la paix publics dans les communautés, prévient-elle. Elle demande que des sanctions disciplinaires prévues par le règlement de discipline générale de la police soient prononcées contre les policiers fautifs. Par ailleurs, le jeudi 18 octobre 2018, à l’Arcahaie, dans la localité Labarre, la Police Nationale d’Haïti (PNH), après plusieurs tentatives, a mis fin au règne du dangereux Chef de Gang, Manley Ferdinand, lors d’une opération au cours de laquelle l’homme recherché qui semait la terreur dans la région a reçu plusieurs balles au cours d’une fusillade et est mort sur les lieux de l’intervention policière.

Emmanuel Saintus

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