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L’EMMUS-VI dévoile les dessous des problèmes du secteur sanitaire

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Sur chaque 100 000 naissances, 646 femmes sont décédées, soit pendant la grossesse ou deux mois après l’accouchement, au cours des sept (7) dernières années ayant précédé l’enquête, a indiqué le rapport de l’enquête qui a été réalisée par l’Institut haïtien de l’enfance (IHE) entre 2016-2017. Par rapport à l’EMMUS III, menée en 2000, ces données sont en augmentation. Entre 1993 et 2000, la mortalité liée à la grossesse a été estimée à 523 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les soins postnatals aident à prévenir des complications après l’accouchement. Mais 63% des mères n’ont pas reçu de soins postnatals dans les deux jours consécutifs à l’accouchement. « Moins d’un tiers des mères, soit 31%, ont reçu des soins postnatals dans les deux jours consécutifs à l’accouchement », selon le rapport de l’EMMUS qui souligne que seulement 42% des naissances ont été assistées par un prestataire formé. Moins de quatre naissances sur dix, soit 39%, se sont déroulées dans un établissement de santé. Par contre, 60% de naissances se sont déroulées à la maison. Les résultats de l’enquête rapportent que plus de trois-quarts des femmes de 15-49 ans, soit 78%, ont déclaré qu’elles rencontraient un problème au moins par rapport à l’accès aux soins de santé. « La disponibilité financière représente le problème le plus fréquemment rencontré pour aller se faire soigner. » L’EMMUS-VI qui a, par ailleurs, mesuré la tendance de la mortalité maternelle a évalué le taux de décès maternels à 16 %. Contrairement aux méthodes de calcul de la mortalité liée à la grossesse, la formule déterminant la mortalité maternelle exclut les décès dus à un accident ou à des actes de violence. « Pour 1 000 naissances vivantes ayant eu lieu au cours des sept dernières années avant l’enquête, plus de cinq femmes sont décédées durant la grossesse, pendant l’accouchement ou dans les 42 jours qui ont suivi », a dévoilé le rapport de 646 pages. Selon l’OMS, dans le monde, 80% environ des décès maternels sont dus à des causes directes. L’EMMUS-VI définit un décès lié à la grossesse comme le décès d’une femme pendant qu’elle est enceinte ou qui se produit dans les deux mois qui suivent la fin de la grossesse, quelle que soit la cause du décès. « Les estimations de mortalité liée à la grossesse, sont donc basées seulement sur le moment où s’est produit le décès en relation avec la grossesse et n’excluent pas les décès consécutifs à des accidents ou des actes de violence ». D’autre part, l’EMMUS-VI, dans son rapport, déclare que 1 enfant sur 12 ne célèbre pas son 5e anniversaire en Haïti. Entre 2012 et 2017, il y a très peu de progrès effectués dans la prise en charge des enfants en Haïti. La mortalité infanto-juvénile reste très élevée au niveau national. En cinq (5) ans, rien n’a changé si l’on se fie aux résultats de la sixième enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS-VI). Le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 81 pour 1 000 naissances vivantes. Ce qui fait du pays l’endroit de la région des Caraïbes et de l’Amérique latine enregistrant le taux de mortalité infantile le plus élevé. « En Haïti, le quotient de mortalité infantile pour la période de cinq (5) ans avant l’enquête est estimé à 59% et celui de la mortalité juvénile à 24%. Ces résultats signifient qu’environ 1 enfant sur 17 meurt avant d’atteindre son premier anniversaire et 1 enfant sur 42 meurt entre le premier et le cinquième anniversaire. Le quotient de mortalité infanto-juvénile est de 81 ‰. En d’autres termes, un enfant sur douze n’atteint pas son cinquième anniversaire. Le taux de mortalité néonatale est de 32%», a indiqué le rapport de la dernière Enquête mortalité, morbidité et utilisation des services (EMMUS-VI) menée entre 2016 et 2017. «Les quotients de mortalité infantile entre 2005-2006 et 2016-2017 ne montrent aucun changement. Estimé à 57% en 2005-2006, le quotient de mortalité infantile se maintient à 59% en 2012 et en 2016-2017. La mortalité néonatale demeure stable également entre les deux dernières enquêtes 2012 et 2016-2017», a souligné le rapport. Selon l’EMMUS-VI, les taux de mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile les plus élevés sont observés dans le département de l’Ouest. En effet, dans ce département, la mortalité infantile s’élève à 84 ‰ et la mortalité infanto-juvénile à 112 ‰. La mortalité infanto-juvénile est aussi élevée dans les départements des Nippes et du Centre (90 ‰), dans l’aire métropolitaine (89 ‰) et dans l’Artibonite (84 ‰). Par contre, les départements de la Grand’Anse (53 ‰), du Nord (54 ‰), du Nord-Ouest (58 ‰) et du Sud (62 ‰) présentent les quotients les plus bas. Les mêmes tendances s’observent pour le quotient de mortalité infantile. Le taux de mortalité est plus élevé chez les filles que chez les garçons. L’enquête qui a étudié les facteurs de risque a estimé que «les enfants dont la mère avait moins de 20 ans à leur naissance courent un risque plus élevé de décéder avant d’atteindre leur 5e anniversaire que ceux dont la mère était âgée de 20-29 ans, soit 106 ‰ contre 74 ‰».

Altidor Jean Hervé

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