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Parlement: Du chantage politique, rien de plus

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La corruption fait rage. La misère, la faim, le chômage, l’insécurité et la vie chère sont en hausse en Haïti. Outre les difficultés économiques, un pays en lambeau, les dirigeants politiques n’arrêtent pas de faire du théâtre politique. La scène se joue autour d’un soi-disant gouvernement avec un soi-disant Premier ministre, un fantoche, un petit dauphin de Jovenel Moïse, qui n’a ni pouvoir, ni autorité. Les metteurs en scène (les Parlementaires) décident de faire la mise en scène autour d’un homme qui ne vaut même pas un pet de lapin, Jack Guy Lafontant. La scène représente l’interpellation du Premier ministre par seize (16) députés. La démarche du groupe des 16 députés a été soutenue par certains membres du bloc majoritaire (APH, l’Alliance parlementaire pour Haïti), proche du Pouvoir. Ces derniers ont exprimé leur mécontentement en raison d’un changement de cinq (5) ministres, effectué au sein du gouvernement, et qu’on qualifie de remaniement ministériel. Après la nomination (bizango-champwèl) de ces cinq ministres au gouvernement, des parlementaires avaient sommé Jack Guy Lafontant de s’expliquer sur ces nominations, dans le cadre du remaniement ministériel. Cette sommation avait été catégoriquement méprisée par le premier ministre. Et l’un des ministres nommés, le ministre de la Culture et de la Communication, Guyler Cius Delva avait fait savoir aux parlementaires « que la nomination des ministres est une prérogative du chef de l’État ». Cette déclaration a soulevé la colère du député Jean Marcel Lumérant qui argue qu’il s’agit des prérogatives des parlementaires, de vérifier la légitimité des ministres.

 

Parlement en lambeaux

La Chambre basse est on ne peut plus divisée sur l’opportunité d’interpeller le premier ministre Jack Guy Lafontant. « L’interpellation est légale », avait fait savoir Gary Bodeau, président de la Chambre basse, ajoutant qu’il va suivre la procédure prévue en la matière. Mais il a poursuivi pour expliquer que la date de l’interpellation doit être décidée par la conférence des présidents des commissions permanentes et des blocs politiques. « Selon les règlements intérieurs, c’est cette instance qui est chargée de proposer les menus des séances plénières », a dit Gary Bodeau. Cette instance (la conférence des présidents) est sous la coupe du bloc majoritaire, farouchement hostile à l’interpellation du premier ministre. La conférence des présidents joue corps et âme pour bloquer et empêcher l’interpellation de Jack Guy Lafontant car ces parlementaires s’apprêtent à boucler la première session ordinaire de cette année législative. En effet, les députés partiront en vacances le lundi 14 mai 2018. Et le mardi 8 mai 2018, la conférence des présidents a rejeté toute possibilité de l’interpellation du premier ministre. Jean Willer Jean, le premier secrétaire de la Chambre basse, avait dit qu’il était contre l’interpellation. Il avait avancé que la procédure correcte n’avait pas été respectée. « Les députés interpellateurs doivent, selon les règlements intérieurs, soumettre la motion d’interpellation lors d’une séance plénière », a dit Jean Willer Jean. Il poursuit pour dire que la seule autre option pour une interpellation est la transformation, séance tenante, d’une convocation en interpellation. Pour conclure, il estime que la conférence des présidents devrait statuer sur la date de la séance d’interpellation, après le dépôt de l’interpellation en séance plénière.

Emmanuel Saintus

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