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Léon Charles: qui a assassiné Guerby Geffrard?

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Alors qu’il dénonçait toujours qu’il faisait l’objet de menace de mort de la part du directeur général a. i. de la Police Nationale d’Haïti, Guerby Geffrard a finalement été assassiné, le mardi 29 juin, à Delmas 32, dans son quartier natal. Le policier Guerby Geffrard, qui était le délégué du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17), a été froidement abattu de neuf (9) balles, par des individus roulant à moto, après qu’il a été trahi par un autre policier.

Au début du mois de mai, des rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, faisant croire que le délégué du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH – 17), le policier de la 28e promotion de la Police Nationale, Guerby Geffrard, avait été assassiné dans la soirée du samedi 1er mai. Et au même moment, le chef de la police, Léon Charles, avait répliqué en disant: «aucun cadavre n’a été trouvé concernant le policier ayant un mandat à sa recherche, lorsqu’il était vivant; maintenant c’est son cadavre qui est également recherché par la police, suite à une rumeur d’assassinat. Le cadavre de Guerby Geffrard n’est toujours pas retrouvé»

Quelques jours plus tard, Guerby Geffrard a refait surface dans une interview radiophonique déclarant qu’il est bien vivant. Le coordonnateur du SPNH-17, Jean Elder Lundy, a confirmé que Guerby Geffrard a été assassiné, le mardi 29 juin 2021 à Delmas 32, soit près de deux mois après son assassinat fictif, cette fois par deux hommes, circulant à bord d’une motocyclette. «L’assassinat du délégué du Syndicat de la Police nationale d’Haïti s’inscrit dans une démarche d’intimidation, de réduire au silence les membres du syndicat», selon Jean Elder Lundy, coordonnateur du SPNH-17. En effet, moins de vingt-quatre heures après son assassinat, Léon Charles, le directeur général a. i. de la PNH est monté au créneau pour accuser le syndicat de la police nationale SPNH-17 d’être responsable de la tuerie à Delmas 32, où plus d’une vingtaine de personnes ont été assassinées dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin 2021. Guerby Geffrard (35 ans) a été assassiné, mardi par deux hommes circulant à bord d’une motocyclette, a confirmé le coordonnateur général du SPNH-17, Jean Elder Lundy, précisant que la victime a été atteinte de plusieurs projectiles, à Delmas 32. Transporté d’urgence à l’hôpital Bernard Mevs, il a succombé à ses blessures, rapporte Lundy. Criblé de balles, le délégué du SPNH-17 a rendu l’âme aux portes des urgences de l’hôpital, a déploré le coordonnateur. Le numéro 1 du SPNH-17 rappelle que le délégué, agent 2, affecté à la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) visé par des attaques armées à Delmas 40 en début de l’année en cours, avait échappé de justesse à la mort.

Guerby Geffrard était issu de la 28e promotion de la PNH (Promotion Orion). Il militait pour le respect du droit des policiers et supportait la lutte syndicale au sein de l’institution policière. Père de 3 enfants, Guerby Geffrard attendait un quatrième enfant de son épouse, a indiqué Jean Elger Lundy.

De plus, 10 personnes sont tuées par balles chaque jour à Port-au-Prince. Plus d’une soixantaine de personnes sont tombées sous les balles assassines du 25 au 30 juin 2021, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, selon un rapport de Fondasyon Je Klere (FJKL).

Le jeudi 1er juillet 2021, dans son rapport, la «Fondasyon Je Klere» (FJKL), organisation de défense des droits humains, révèle que du 25 au 30 juin, une soixantaine de personnes ont été tuées par balles à Cité-Soleil, à la rue Magloire Ambroise, à Delmas et à Pétion-Ville.

Le jeudi 1er juillet 2021, à la suite du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) spécial, tenu en la résidence officielle du premier ministre autour de l’évolution de la situation sécuritaire dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, accompagné des ministres de l’Intérieur, Gonzague Day, de la Justice, Rockfeller Vincent, de la Défense, Walnard Dorneval; de la Communication, Pradel Henriquez, du secrétaire d’État à la Sécurité publique, Sébastien Jean-Charles ; du directeur général a. i. de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles ; du haut commandement de la PNH et du commissaire du Gouvernement, Me Bed-Ford Claude, le premier ministre a. i., Claude Joseph, a rencontré la presse, principalement au sujet du carnage de Delmas 32 et de Christ-Roi, dans la nuit du 29 au 30 juin 2021.

«Le Gouvernement dans son ensemble et le Président de la République sont consternés par cet attentat terroriste, perpétré par des membres du groupe Fantôme 509 qui a coûté la vie à une bonne quinzaine de citoyens dont le journaliste de Radio Vision 2000, Diego Charles, et Antoinette Duclaire» a expliqué le Premier Ministre de facto a. i, Claude Joseph, qui a promis que les auteurs ne resteront pas impunis.

Il a dit noter que, dans notre pays, «la violence et le mensonge constituent les poumons de ce qui nous reste encore comme valeur politique, évoluant d’ailleurs en marge de tout ce qui existe de fait comme bon sens, comme scrupule et comme morale.»

Dans son intervention, Léon Charles, n’est pas allé par quatre chemins pour retracer les faits. Moins de vingt heures après l’assassinat du policier et le massacre qui s’est perpétré dans la nuit du 29 juin, il a accusé le SPNH-17 d’être l’auteur de ce carnage, pour venger la mort du policier, Guerby Geffrard. Léon Charles, est revenu sur ses paroles et a pointé du doigt, les membres du groupe «Fantôme 509», qui, selon les premiers éléments de l’enquête, auraient perpétré cette attaque terroriste sur les populations de Delmas 32 et de Christ-Roi.

«Certains d’entre eux sont déjà identifiés», a affirmé le numéro 1 de la PNH. Selon lui, les auteurs de ce carnage sont partis de Delmas 33, ont d’abord tué des gens à la rue Dessalines / Delmas 32 et, pendant leur progression, ils ont croisé les deux journalistes, Antoinette Duclaire et Diego Charles qui rentraient chez eux. Ils les ont tout simplement exécutés, affirmant: «j’ai le devoir de stopper ce bain de sang. Quelle que soit leur cachette, nous allons donner une réponse adéquate». Pradel Henriquez, le ministre de la Communication, a souligné que les services de renseignements et les services d’enquêtes policières ont été vigilants et ont intercepté très vite certains éléments et certaines pistes de ce dossier, espérant que ces éléments et ces pistes permettront à l’enquête de se poursuivre et de produire des résultats utiles pour la population.

Le Ministre de la Défense, Dorneval, répondant à la question d’une journaliste lui demandant de définir un acte terroriste, a répondu « […] le terroriste est un ensemble d’actes violents et illégaux commis pour provoquer un climat de terreur au sein de la population, avec une finalité politique souvent pour déstabiliser et frapper massivement.»

En outre, des forces policières avaient été déployées depuis mercredi soir, en vue de renforcer les dispositifs de sécurité mis en place dans certaines zones de la capitale dont Nazon, route de Delmas et le Boulevard Toussaint Louverture où sont logées des entreprises commerciales, faisant l’objet de menace de pillage et de destruction.

Le jeudi 1er juillet, des blindés de la Police Nationale d’Haïti (PNH) avaient parcouru le Centre-ville de Port-au-Prince et le Carrefour de l’aviation où des individus dont certains lourdement armés avec à leur tête le Chef de la coalition de Gangs «G-9» Jimmy Chérizier alias «Barbecue» activement recherché mais toujours libre de ses mouvements, avaient gagné les rues, accompagné de nombreux citoyens sympathisants. «Barbecue» a menacé une fois de plus, de s’en prendre aux commerces, aux banques et à la classe politique.

La PNH, en parlant de «Barbecue» et de ses hommes lourdement armés, a précisé: « vu qu’ils s’étaient fait accompagner de civils comme “boucliers humains”, la PNH a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser et assurer la sécurité des entreprises situées au bas de Delmas.» Aucune personne n’a été interpellée, aucune victime n’est à déplorer. La Police nationale reste en état d’alerte maximale.

Emmanuel Saintus

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