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Culture-diplomatie : les enjeux de la coopération culturelle internationale

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Aucun État ne peut prétendre vivre en autarcie, s’isoler. Ainsi, chaque État, selon les règles du droit international et de ses lois internes, définit ses propres modes de coopération. En fait, la coopération peut prendre diverses formes. Elle peut être donc scientifique, militaire, éducative, commerciale et culturelle. Parlons donc des enjeux de taille que représente cette dernière.

En effet, la coopération c’est le fait que deux ou plusieurs parties se mettent ensemble, sous la base d’un contrat ou accord verbal/écrit, sur des objectifs communs. Au niveau international, la coopération se formalise soit par un accord écrit, soit par une convention. S’agissant de la coopération culturelle internationale, ce sont des accords culturels, sur les modalités d’échanges culturels, de résidences, de formations artistiques, de mise sur pied d’établissements culturels, etc.

Parce que la culture reste un secteur de grande importance dans la politique étrangère ou de la diplomatie, la coopération culturelle elle-même ne se réalise pas sans enjeux. En effet, certains États accordent une place privilégiée à la culture dans leur politique internationale. C’est ce qu’on appelle une diplomatie culturelle ou le soft power, qui est contraire au hard power, une diplomatie militaire. En fait, ces États investissent beaucoup dans la culture. Ils disposent des fonds culturels, et financent des agences pour la promotion de leur culture, y compris leur langue à l’extérieur. On peut citer la France avec les Instituts Français, l’Allemagne avec les Instituts Goethe, la Chine avec Confucius, et de nombreux autres pays dont la Suisse, le Canada et la Belgique qui financent de multiples projets culturels.

En effet, le financement culturel, faisant partie intégrante de la politique internationale, n’est pas sans conséquence. Même si la logique de toute coopération se base sur le principe gagnant-gagnant, ce principe se révèle insoutenable, car les pays riches utilisent tous les moyens pour étendre leur hégémonie. Aussi, la culture, à travers des formes de coopération, reste un terrain propice pour le faire. Ainsi, dans la coopération culturelle internationale, les pays riches ou développés trouvent un moyen de continuer leur domination par le financement culturel. D’ailleurs, leur objectif c’est de promouvoir leur propre culture à l’extérieur, ces pays vendent un rêve et développent le sentiment de les visiter. C’est devenu même une obsession. Voilà ce qu’on peut dire des enjeux de la coopération culturelle internationale.

En somme, la coopération culturelle ne représente aucun danger, si l’État définit une politique culturelle pouvant faire face aux éventuels enjeux. À défaut de cela, elle devient une épée de Damoclès sur la tête de l’État « bénéficiaire », parce qu’on ne peut pas parler ni de l’amitié ni de la sincérité dans les relations diplomatiques. Ce sont donc les intérêts qui priment.

Job Pierre Louis

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