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L’économie haïtienne et ses éternels allers et retours

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Jean Baden Dubois, qui est le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), a rencontré la presse le lundi 14 décembre 2020, lors d’un point de presse conjoint avec le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, au centre de convention et de documentation Antonio André, autour de la stabilisation de la gourde. Parallèlement, le Rapport du développement humain 2020, publié le 15 décembre 2020 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sous le thème: «La prochaine frontière: le développement humain et l’anthropocène», relègue Haïti au 170ème rang mondial, parmi 189 pays et territoires, et place le pays dans la catégorie «développement humain faible» avec un indice de développement humain (IDH) qui s’établit à 0,510 sur 1.

Lors de ce point de presse, le gouverneur de la banque centrale a fait savoir que la BRH n’est en faveur ni d’un taux haut ni d’un taux bas. «La banque centrale est pour la stabilité du taux de change», a, d’entrée de jeu, déclaré Baden Dubois, déplorant le fait qu’à chaque fluctuation du taux de change, tous les regards se tournent vers la BRH. Il a annoncé que la banque centrale va continuer à intervenir dans les prochains mois, jusqu’à concurrence de 150 millions de dollars, et ces interventions vont cibler, principalement, les produits de première nécessité, les matériaux de construction, les médicaments et les produits pétroliers.

« Ce n’est pas de l’argent destiné à thésaurisation », a toutefois mis en garde Jean-Baden Dubois, indiquant, en guise de justification aux interventions futures de la banque des banques, une diminution actuelle de l’offre de dollars sur le marché par rapport à la demande.

Par ailleurs, Jean-Baden Dubois a insisté sur les éléments influençant le taux de change. «Il est important de comprendre les facteurs qui influencent le taux de change, avant de pointer du doigt la banque centrale», a poursuivi le gouverneur Dubois, indexant les facteurs sociopolitiques, les déficits jumeaux (déficit de la balance des paiements et déficit budgétaire), mais aussi le désordre ambiant, à la fois dans le marché formel et informel.

D’un autre côté, pour cette année 2020, qui marque le 30e anniversaire du premier rapport sur le développement humain et de la mise au point de l’indice de développement humain (IDH), Haïti a encore enregistré un recul d’une place dans ce classement par rapport à l’année précédente et aussi de l’année antérieure par rapport à l’année d’avant (170e rang sur 189 pays, contre 169e l’année dernière et 168e en 2018).

Avec un IDH de 0,510 sur 1 (plus cette valeur est proche de 1, plus le niveau de développement du pays est élevé), la République d’Haïti maintient son statut de seul pays de la région Amérique latine et Caraïbes à faire partie de la catégorie des pays à «développement humain faible» et éprouve toutes les peines du monde à faire jeu égal avec ses trois principaux voisins de la sous-région, à savoir : Cuba (70e sur 189 pays et territoires avec un IDH de 0,783 qui le place dans la catégorie du développement humain élevé) ; République Dominicaine (88e sur 189 pays et territoires avec un IDH de 0,756 qui le place dans la catégorie du développement humain élevé) ; et Jamaïque (101e sur 189 pays et territoires, avec un IDH de 0,734 qui le place dans la catégorie du développement humain élevé).

La République Dominicaine a gagné une place par rapport au classement de l’an dernier (88e), à l’instar de Cuba qui en a gagné deux (70e), tandis que la Jamaïque a régressé de 5 places (101e).

Selon le rapport, l’IDH d’Haïti, à savoir 0,510, est inférieur à la moyenne des pays du groupe à développement humain faible, établie à 0,513, et inférieur à la moyenne des pays de l’Amérique latine et les Caraïbes, établie à 0,766. «Parmi les pays de l’Amérique latine et les Caraïbes, les données d’Haïti sont comparées avec celles du Guatemala et du Honduras, dont les IDH se situent à la 127e et à la 132e places, respectivement», informe le PNUD.

Haïti affiche un Indice d’Inégalité du Genre (IIG) de 0,636 qui le place au 152e rang sur 162 pays étudiés dans le rapport. «En Haïti, 2,7 % des sièges parlementaires sont occupés par des femmes et 26,9 % des femmes adultes ont atteint un niveau d’éducation secondaire, contre 40,0 % des hommes. Sur 100 000 naissances vivantes, 480 femmes décèdent de causes liées à la grossesse, et le taux de fécondité chez les adolescentes est de 51,7 naissances pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans. Le taux d’activité des femmes est de 61,9 %, contre 72,8 % pour les hommes», a révélé le rapport.

Altidor Jean Hervé

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