En retraçant mes pas adolescents

J’ai envie d’aller
Décrocher la lune
Pour celle qui a laissé
Son empreinte sur moi
Dans le silence et la naïveté d’enfance.
J’entends, dans le jardin de l’amour candide,
Cueillir un bouton de roses
Dont les pétales parfumés
Te traduiront les mots paisibles
Dans mon coeur
Trop longtemps étouffés!
Et voilà tout un monde jaloux
De nos conversations,
Muettes ou ouvertes,
Se faisant toujours
«Avec tant de plaisir et de complicité
Dont nous deux seuls avons le secret».
Ce mystère pourtant est simple:
Il a sa source
Dans ton sourire ingénu,
Dans ton doux regard qui,
Comme le froufrou des feuilles,
Caresse toujours mon visage,
Assoiffé d’air frais,
Quand nos yeux se rencontrent,
Même de loin,
En route pour l’école
À l’aurore d’un matin de chance.
Cette complicité
Est dans la différence
Que tu as toujours faite à mes yeux
Dans tes «brins de tendresse»
Coulant comme la rosée sur l’herbe aride,
Dans ta démarche imposante,
Pleine de charme,
Et tes pas contrôlés
Avançant sur mesure
Comme la trotteuse d’une pendule.
Et depuis, tant de rêves cachés;
Tant de bourgeons
Qui allaient attendre longtemps
Avant d’éclore,
Laissant l’espace aux étrangers
Venus d’ici et d’ailleurs;
Tant de douces folies étranglées
Dans la naïveté de notre adolescence!
Je te revois,
Malgré toutes les saisons écoulées,
Encore adolescente
Avec tes jolies jambes
Dans les robes de la simplicité
Et de l’élégance!
Oh! Je revois aussi la mie sincère
De mes valeurs et de mes caprices
Vivant toujours,
Comme moi,
Pour la justice sociale
Et rêvant encore
Pour son univers chéri
Qu’on dévore jusqu’à la moelle
Des lendemains qui chantent!
Egbert Personnat, avril 2012