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Jour J -100 pour Jovenel Moïse

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Se faisant l’illusion que la solidarité du peuple allait s’effondrer, la donne a changé en faveur l’opposition qui a su se renforcer chaque jour davantage. Le rassemblement tenu il y a quelques semaines dans la capitale haïtienne et dans diverses villes de provinces, à l’occasion du jour de l’anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines et auquel ont participé des milliers de manifestants, a été un signe d’appui du peuple haïtien au mouvement de protestations de l’opposition.

En ce qui concerne les évolutions sur le terrain, l’opposition a su asseoir rapidement son contrôle et la population en avait assez des exactions du régime Jovenélien.

«À compter du vendredi 30 octobre 2020, il reste exactement 100 jours au président Jovenel Moïse pour laisser le pouvoir, et éviter un chaos en Haïti», a prévenu le parti politique Fusion des socio-démocrates haïtiens (Fusion).

Le 7 février 2021 marquera la fin du mandat de Jovenel Moïse, a poursuivi la Fusion, arguant les articles 134-2 de la Constitution et 239 du décret du 2 mars 2015.

«Cet avis serait partagé par tous les démocrates, toutes celles et tous ceux qui estiment que le pays ne pourrait pas sortir de l’instabilité politique chronique, en bafouant les règles du droit», a écrit le parti politique Fusion.

Dans cette note, le parti politique Fusion des Socio-Démocrates Haïtiens fait appel à Jovenel Moïse de prendre l’engagement solennel et formel, devant la nation et le monde entier, d’affirmer qu’il va quitter le pouvoir, sans discussion, le 7 février 2021, «s’il lui reste encore un peu de patriotisme et de bon sens politique».

La transition reste la voie pour remettre Haïti sur les rails de la démocratie et créer les bonnes conditions pour une relance de l’économie nationale, a examiné le parti politique Fusion.

Entre temps, le secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice, a fait savoir que le régime politique haïtien est sans nom. «Il ne s’agit ni d’un régime parlementaire ni d’un régime présidentiel», a déclaré le docteur Lubérice.

Il a dénoncé l’absence de mécanisme dans la Constitution de 1987 amendée, fixant les responsabilités des parlementaires dans la formation d’un gouvernement. Le parlement est un espace de marchandage, a désapprouvé M. Lubérice. Il condamne le fait que les parlementaires puissent participer à la formation du gouvernement en nommant des ministres et peuvent quelques mois plus tard renvoyer ce gouvernement, sans en subir les conséquences. Il fait remarquer que dans les régimes parlementaires à travers le monde, des élections anticipées sont réalisées si le gouvernement est renvoyé. M. Lubérice a dit plaider en faveur d’une nouvelle Constitution qui permettra de définir clairement les prérogatives de chaque pouvoir. En Haïti, le pouvoir n’arrête pas le pouvoir, regrette-t-il.

Le secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice, a jugé que le président Jovenel Moïse n’agit pas actuellement en dehors de la Constitution, puisque la loi-mère ne prévoit pas de processus pour en adopter une nouvelle. Il plaide en faveur d’un référendum populaire qui permettrait à chacun de s’exprimer sur une nouvelle Constitution. «En 1987, on a permis au peuple de se prononcer sur la Constitution par référendum, puis on lui a interdit à jamais de le faire de nouveau, c’est une aliénation de ses droits. On ne peut empêcher les citoyens d’avoir une influence directe sur le choix d’une nouvelle Constitution». Jovenel Moïse n’a aucun intérêt dans ce changement, a poursuivi le secrétaire général qui a rang de ministre. Il n’est pas un politicien qui veut rester au pouvoir. Il essaie juste de changer les choses dans un contexte difficile, en aucun cas il ne doit profiter d’une nouvelle Constitution, a-t-il ajouté. «La Constitution de 1987 a bloqué l’évolution du pays. Elle a entraîné 20 ans de crise et empêché Haïti de prendre son envol, contrairement à certains de ses voisins», a expliqué Rénald Lubérice.

D’autre part, le responsable se montre hostile au maintien d’un régime parlementaire bicaméral. Comparant le degré de représentation de la population d’un état américain et d’un département haïtien, Rénald Lubérice a estimé le cas d’Haïti disproportionné : «Le maintien dans un petit état unitaire tel qu’Haïti, de deux chambres, où un département comme celui des Nippes a plus de représentant que l’état de Californie tout entier est trop coûteux et inutile.» Il a exigé donc la suppression du Sénat, dans le cas où une nouvelle Constitution serait adoptée.

Par ailleurs, «Avec Biden à la Maison Blanche, le discours changera de manière radicale, mais les orientations resteront les mêmes», a expliqué l’économiste Kesner Pharel. Et il poursuit pour dire que traditionnellement, la politique étrangère américaine varie peu d’un président à l’autre, surtout d’un point de vue économique.

L’économiste a expliqué que le pouvoir du congrès américain est si important qu’il freine les initiatives du président des États-Unis. En outre, la politique haïtienne parait plus basée sur des actions d’éclat et des déclarations, que comme une vraie stratégie visant à obtenir des retombées durables pour l’économie nationale, a-t-il fait savoir.

Emmanuel Saintus

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