HomeEconomie & FinancesAprès les roses, des grincements de dents pour Gary Bodeau

Après les roses, des grincements de dents pour Gary Bodeau

Published on

Archives

Après l’annonce de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor
américain concernant des sanctions contre l’ancien président de la Chambre des Députés, Gary
Bodeau, conformément à la loi Magnitsky sur la responsabilité en matière de droits de l’homme
pour son implication étendue dans la corruption en Haïti, le département d’État revient à la charge,
pour enfoncer le clou, en faisant état des restrictions de visas à son encontre. «Aujourd’hui, les
États-Unis ont annoncé des restrictions de visa et des sanctions financières à l’encontre de l’ancien
président de la Chambre des Députés haïtienne, Gary Bodeau. Nous continuerons à utiliser tous les
outils à notre disposition pour soutenir le peuple haïtien et promouvoir la responsabilité des acteurs
corrompus», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken sur Twitter.
Les États-Unis, précise l’ambassade dans un communiqué, prennent des mesures pour
soutenir le peuple haïtien et répondre à l’instabilité persistante dans le pays, en imposant des
restrictions de visa et des sanctions financières contre l’ancien président de la Chambre des Députés
du Parlement haïtien, Gary Bodeau, pour son implication dans des actes de corruption. Les
Américains reprochent à Gary Bodeau d’être impliqué dans plusieurs systèmes de corruption, dans
le cadre desquels il s’est efforcé d’influencer le résultat de nominations politiques haïtiennes,
notamment en facilitant et en sollicitant des pots-de-vin de plusieurs millions de dollars. En 2018,
Bodeau a payé des fonctionnaires haïtiens pour s’assurer de leurs votes, alors qu’il cherchait à
obtenir des nominations à des postes ministériels. Il a également sollicité un important paiement de
pots-de-vin évalué à plusieurs centaines de milliers de dollars, auprès de hauts fonctionnaires, en
échange de leur soutien politique, poursuit l’OFAC. En 2019, Bodeau, qui est déjà sur le coup des
sanctions du Canada, a proposé à la Chambre des députés d’Haïti d’assurer le vote d’un candidat à
un poste ministériel, en échange de plusieurs millions de dollars versés sous forme de paiements
individuels à des membres de la Chambre des Députés. Plusieurs hommes d’affaires haïtiens ont
fourni entre 500 et 600 millions de gourdes haïtiennes (environ 6,2 à 7,4 millions de dollars) à des
membres de la Chambre des Députés pour influencer le résultat d’un vote ministériel. Avant la
séance, Bodeau a participé à des discussions sur le vote et les paiements avec plusieurs membres de
la Chambre des députés.
De son côté, l’ancien député Gary Bodeau annonce qu’il va utiliser les procédures légales
disponibles pour laver son nom, après les sanctions du gouvernement américain à son encontre.
Sanctionné par les États-Unis, l’ancien président de la Chambre des Députés, Gary Bodeau , ne
compte pas se laisser faire. L’ancien parlementaire annonce ce jeudi 6 avril qu’il va utiliser tous les
mécanismes légaux disponibles aux États-Unis pour laver son nom. «La loi sur les sanctions aux
États-Unis donnent des procédures que j’entends utiliser dans la sérénité et la discrétion nécessaires.
La loi sur les sanctions au Canada donne des mécanismes. Je les utiliserai dans la paix et la
sérénité», a déclaré l’ancien représentant de Delmas à la Chambre des Députés, dans une vidéo pré-
enregistrée. L’ancien parlementaire, qui promet de ne pas faire de vagues et de garder son sang-
froid, affirme qu’il ne mérite pas ce qui lui arrive. «Je n’ai rien fait pour mériter cela», clame-t-il,
soulignant qu’il ne tient pas rigueur aux fonctionnaires américains et canadiens [qui gèrent ces
dossiers].
Soulignant que ces sanctions ne font pas de lui un criminel ni un fugitif ou encore moins un
délinquant, M. Bodeau dit espérer que le gouvernement haïtien ne va pas le persécuter
politiquement. Il assure toutefois être prêt à se présenter à la justice, s’il le faut. «Je ne suis pas la
première personne à faire l’objet d’accusations sur cette terre ; tout le monde a le droit de se
défendre», soutient-il.
Emmanuel Saintus

Popular articles

CARICOM – Haïti :  Le jugement du cochon 

J’assume que vous avez lu quelque part la fable du Corbeau et du Rossignol. ...

Le déploiement de la force Kenyane en discussion 

La ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète, a représenté...

Tout cela n’est que pour un temps…

Il arrivera un moment où tout ceci sera derrière nous.  Quand exactement, je ne...

Le juge de paix de Carrefour, Jean Frantz Ducasse : kidnappé

Les cas de kidnapping se multiplient dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ces derniers...

Latest News

Adesina critique les prêts opaques liés aux ressources de l’Afrique

Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement à Lagos (Nigeria),  Le directeur de...

Kreyol

Guy Philippe swete bay chèf gang yo amnisti Mwen pa gen « okenn » relasyon ak gang...

Newsreel

In an article that appeared earlier this morning on the BBC, Prime Minister Ariel...