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Au cœur de la dictature…

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Le droit de manifester est mis de côté par le régime, mais la politique du kidnapping d’État continue. Il n’est pas question de ne pas faire entendre notre voix, si on veut rester en vie.

Le mouvement de protestation contre le régime PHTK, malgré les violences policières et des groupes armés du pouvoir, se poursuit sur la voie publique, dans diverses régions en Haïti.

Malgré les violences policières, des centaines de milliers de manifestants ont marché sur la voie publique, le dimanche 7 mars 2021. En dépit de la violence d’un pouvoir qui a déjà tué plus d’une centaine de personnes, lors de massacres dans différents quartiers populeux et des manifestations monstres contre le régime, le pouvoir et ses alliés sont en train de perdre le contrôle.

En effet, une délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dirigée par Désiré Nyaruhirira, Conseiller spécial, politique et diplomatique de la Secrétaire générale de la Francophonie, séjourne en Haïti, du 3 au 9 mars 2021. Cette délégation est composée du Professeur Théodore Holo, ancien Ministre des Affaires étrangères du Bénin, du Directeur des Affaires politiques et de la gouvernance démocratique de l’OIF, Antoine Michon, du Représentant de l’OIF pour la Caraïbe et l’Amérique Latine, Emmanuel Adjovi, de Saïdou Kane, également de la Direction des affaires politiques et de la gouvernance démocratique et de Mme Alexandra Lepeltier, consultante.

Dans le cadre de cette mission en Haïti, la délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) chargée d’engager des consultations approfondies avec toutes les parties prenantes de la crise, cherchant à dégager avec tous les acteurs haïtiens des solutions durables à la crise haïtienne multiforme, a été reçu, par le Sénateur Joseph Lambert, Président du Sénat.

Nyaruhirira Désiré, le Chef de délégation, a précisé que l’OIF voulait surtout s’enquérir de la situation globale d’Haïti, en vue de mieux appréhender la nature de l’aide à apporter, dans la perspective d’un dénouement de la crise. Le Sénateur Lambert a d’abord rappelé le rôle de vigie qu’entend assumer le Sénat. Tout en reconnaissant la nécessité d’un retour à l’ordre démocratique et constitutionnel par le renouvellement régulier du personnel politique, au terme d’élections crédibles, il a précisé les éléments irritants qui alimentent la crise, entre autres : un Conseil Électoral Provisoire non assermenté, le processus référendaire engagé sans la consultation du Sénat (réduit), l’article 134.2 de la Constitution, le climat global d’insécurité.

Finalement, le Sénateur Joseph Lambert a réitéré la nécessité d’engager un dialogue franc entre les différents protagonistes, en vue de dépasser les contradictions de l’heure et de conjurer, « in fine », le spectre du chaos. En déployant cette mission, la Francophonie (qui rassemble 88 États membres, sur les 5 continents), marque sa volonté de se tenir aux côtés d’Haïti, membre de l’Organisation depuis sa création en 1970.

Cette mission s’inscrit dans le mandat de l’OIF qui a notamment pour objectifs de contribuer à la consolidation de l’État de Droit, de la démocratie et des Droits de l’Homme ainsi qu’à prévenir les crises et les conflits dans les pays membres, les plus fragilisés. Cette Délégation, est chargée d’engager des consultations approfondies avec toutes les parties prenantes de la crise. C’est une mission d’écoute qui doit permettre de mieux comprendre la situation et d’envisager, avec tous les acteurs haïtiens, les modalités d’un accompagnement par la Francophonie pour favoriser une vie politique apaisée, ainsi que pour préserver la Paix et la démocratie.

Au cours de son séjour, la délégation rencontrera les autorités nationales, les responsables de plusieurs institutions, les représentants des différentes mouvances politiques, ainsi que de nombreux acteurs de la Société civile. De plus, le chef de file du Mouvement pour la Transformation et la Valorisation d’Haïti (MTV Haïti), le docteur Reginald Boulos, prône les négociations pour renverser le président Jovenel Moïse. L’entrepreneur et homme politique se dit confiant que des négociations directes entre l’opposition, d’une part, et le chef de l’État et les partis alliés, d’autre part, permettront de trouver une issue à la crise. L’objectif est de négocier le départ de M. Moïse, explique le leader de MTV, faisant valoir que M. Moïse est un président illégitime. «C’est un président de facto mais un président, tout de même», a-t-il laissé entendre.

Il a dit que de nombreux leaders de l’opposition ont apporté leur appui à sa stratégie. C’est une stratégie à deux volets, souligne M. Boulos, assurant que la mobilisation populaire dans les manifestations se poursuivra.

Il fait entrevoir que la formule de gouvernance pourra être débattue, lors des négociations. Il émet toutefois des réserves sur la transition, préférant une période de gouvernance qui permette de réaliser les élections, de rétablir la sécurité et relancer les enquêtes sur les massacres.

Emmanuel Saintus

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