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Un voile noir des policiers face aux bandits

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Dans les affaires d’enlèvement, de kidnapping et de séquestrations qui sévissent en Haïti, un sentiment d’injustice demeure comme une mèche lente et cela, c’est inacceptable.

Des hommes armés, en treillis de police, continus d’enlever de nombreux citoyens et de citoyennes dans la Capitale, Port-au-Prince, et dans certaines villes de provinces, en toute quiétude, sans peur des autorités policières et judiciaires. La population est plus que quiconque révoltée par cette impression d’injustice, de deux poids et deux mesures, de la police et de la justice. Lorsqu’il s’agit de mouvements de protestations contre le pouvoir en place, la police intervient rapidement pour tirer des balles réelles, pour gazer les manifestants, sans répit. Mais quand il s’agit des enlèvements, la police reste bouche bée, sans aucune réaction, même si le ravisseur déclare haut et fort que la personne enlevée est entre ses mains.

L’ONU a affirmé, dans une note, que les bandes criminelles armées sapent de plus en plus l’autorité de l’État. Mais alors que les Haïtiens vivent avec la peur au ventre, avec ce sentiment d’être laissés pour compte, certaines déclarations ou révélations viennent ajouter de la colère sur leur souffrance : la remontée de l’insécurité aujourd’hui serait le fruit d’un règlement de compte entre l’État Haïtien et des bandits. Pierre Espérance, le directeur exécutif du Réseau National de défense des droits humains, a déclaré dans la presse qu’une personne kidnappée a témoigné que son ravisseur lui a avoué qu’elle avait été enlevée parce que le gouvernement n’avait pas encore renfloué les caisses de la bande. Tout en encourageant la population à s’élever contre la recrudescence des actes criminels, le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, exprime ses inquiétudes face à la multiplication des actes de criminalité.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Réginald Delva, consultant et expert en sécurité publique, a révélé que le gouvernement avait pris des engagements envers des groupes armés et que certaines promesses n’étaient pas tenues. De plus, dans une interview accordée à un journaliste sur les réseaux sociaux, un chef de gang, connu sous le nom de «Ti Lapli» (chef de gang à Grand-Ravine), explique qu’il s’était mis d’accord avec le gouvernement sur une série d’actions qui aurait dû être posées dans les Ghettos, pour le répéter, après la mise en place de la fédération des groupes armés par la CNDDR. Et, parce que suite n’a pas été donnée à ses demandes, aujourd’hui, il cherche de l’argent autrement.

Dans la soirée du 20 octobre 2020, Wolf Hall, le propriétaire de « TITI LOTTO borlette », a été kidnappé dans la commune de Carrefour. «Ti Lapli», le chef de gang de Grand-Ravine a revendiqué cet enlèvement sur les ondes, lors d’un entretien accordé à un journaliste. Wolf Hall a été libéré sept (7) jours plus tard, le lundi 26 octobre, après le versement de trois cent mille (300 000) dollars américains et plus un million cinq cent mille (1 500 000) gourdes.

Dans la soirée du mercredi 21 octobre 2020, le footballeur Johnny Descollines et ses amis ont été enlevés à Delmas 33, puis libérés le vendredi 23 octobre 2020, après un versement de 300 000 gourdes.

Depuis quelques temps, une recrudescence des actes de criminalité est enregistrée sur le territoire national, en particulier dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince. Par ailleurs, le vendredi 23 octobre 2020, l’ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Me Lucmanne Délille, a critiqué des complicités au niveau du pouvoir, expliquant cette recrudescence du climat de l’insécurité dans le pays. «Les familles haïtiennes sont en train d’être ruinées par des kidnappings», a déclaré Me Lucmanne Délille, sur un ton émouvant, dénonçant cette terreur orchestrée par des bandits, ces derniers temps. Après quatre (4) mois passé au Ministère de la Justice, Me Lucmanne Délille a fait savoir que sa détermination à enrayer le banditisme dans le pays avait fait des gorges chaudes au sein du pouvoir en place. Lucmanne Délille a exhorté le président Jovenel Moïse, en tant que premier mandataire de la nation, à prendre en main la situation, afin que la paix puisse revenir dans la Cité.

Emmanuel Saintus

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