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Emmanuel (Toto) Constant, déporté et emmené par les agents de la DCPJ, puis rien…

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Le jeudi 25 juin 2020, l’ex-leader paramilitaire du Front pour l’Avancement et le Progrès des Haïtiens (FRAPH), Emmanuel Toto Constant a été auditionné au Parquet des Gonaïves puis envoyé à la prison civile de Saint-Marc, dans le département de l’Artibonite, a expliqué le substitut du commissaire du gouvernement, Me Adisson Dirogène.

Au terme de cette audition, le magistrat a laissé entendre que la prison civile des Gonaïves n’est pas en état pour le moment et c’est la raison pour laquelle, le déporté sera transféré dans une prison située dans le département de l’Ouest, à savoir: la prison civile de Port-au-Prince ou celle de Croix-des-Bouquets. Lors de sa prise de parole, le bourreau a expliqué qu’il vient de purger une peine de 15 ans de prison à New-York (USA) et qu’il a été arrêté avant d’être conduit à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), a rapporté le substitut du commissaire du gouvernement, Me Adisson Dirogène. Emmanuel Toto Constant, l’ancien responsable du FRAPH, a déjà été jugé et condamné par contumace, en 2004, dans le cadre du massacre de Raboteau, un quartier populeux des Gonaïves, et des assassinats perpétrés contre de nombreux citoyens, après le coup de force contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide, le 30 septembre 1991. Déporté au pays, le 23 juin 2020, Emmanuel Toto Constant est actuellement placé aux ordres de la justice qui doit statuer sur son sort. Parallèlement, des représentants des familles victimes s’organisent et réclament justice pour les disparus.

Par ailleurs, plusieurs personnalités se sont prononcées sur le sort qui devrait lui être réservé, pour avoir été condamné par contumace pour son implication dans le massacre de Raboteau, aux Gonaïves. L’ancien député du parti Fanmi Lavalas et ex-commissaire du gouvernement, Me Joseph Manès Louis, a dit que l’ancien milicien était un inculpé qui attend son jugement. Il a rejeté d’un revers de main les déclarations faites par l’ex-bâtonnier de Port-au-Prince, Stanley Gaston, selon laquelle rien ne justifierait que Constant soit gardé en prison, évoquant l’expiration du délai de prescription des crimes qui lui sont reprochés et la décision de la Cour de Cassation qui, dit-il, avait annulé le jugement au cours duquel il a été condamné. Constant a été condamné à des travaux forcés à perpétuité et la loi ne reconnaît aucune prescription dans le cas de quelqu’un qui a été condamné par contumace, a dit Me Manès Louis. «Emmanuel Constant sera rejugé, il pourra se faire accompagner d’un avocat. Les victimes de la milice FRAPH, très active après le coup d’État contre Aristide, pourront se constituer partie civile et réclamer justice», a conclu Me Joseph Manès Louis.

Pour sa part, l’ancien ministre de la Justice a dit qu’il est important qu’Emmanuel Constant réponde de ces actes par devant la justice haïtienne, afin d’envoyer un signal à tous ceux qui veulent prendre le chemin de la criminalité. Selon Paul Denis, le groupe FRAPH qui réalisait les sales besognes au cours de la période du coup d’État contre le président Jean-Bertrand Aristide (1991-1994) était de mèche avec les Forces Armées d’Haïti (FADH).

De plus, le Département d’État des États-Unis dit attendre à ce que justice soit rendue aux victimes. «Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a renvoyé Emmanuel Constant en Haïti. Nous attendons des autorités haïtiennes que justice soit rendue aux victimes du massacre de Raboteau et d’autres crimes dont Constant doit être tenu responsable. La justice haïtienne promeut l’État de Droit et la fin à l’impunité » a déclaré Michael G. Kozak, Secrétaire adjoint par intérim du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État américain.

Emmanuel Saintus

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