Haïti / Société: où sont passés les enfants des rues à Port-au-Prince?

Les enfants des rues à Port-au-Prince, depuis après 1990, se révélaient un phénomène social
complexe en Haïti, spécialement à Port-au-Prince. Dans le temps, on pouvait donner une
explication simple à ce phénomène. Les enfants des rues n’étaient autres que des petits
marrons de la domesticité infantile (Timoun Restavèk) ou bien, les enfants des femmes de
ménage ou en domesticité dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince. Avec le temps, ce
phénomène a évolué considérablement. Les enfants des rues devenaient une entreprise
familiale et institutionnelle, pour dire que, des parents biologiques ou des parents d’accueil, en
période de crise économique, utilisent les enfants pour quémander dans les rues, faire de la
prostitution pour soutirer de l’argent et de quoi à manger pour la famille.
À partir des années 2004, les bandits des quartiers populaires de Port-au-Prince
commençaient à utiliser les enfants des rues comme soldats, dans des actes de braquages,
d’assassinats et de vols à mains armés. A l’époque, les enfants étaient âgés de 8 à 10 ans. De
2004 à nos jours, ça fait presque 20 ans. Les enfants des rues qui avaient 8 ans à l’époque, ont
maintenant 25 à 30 ans. Ce sont eux, en majeure partie, qui deviennent des chefs de gangs
actuellement dans le pays.
Maintenant, puisque les chefs de gangs connaissent bien la réalité des enfants des rues
à Port-au-Prince, ils les recrutent facilement comme soldats dans les différents gangs armés de
la région Métropolitaine de Port-au-Prince et du reste du pays. Aujourd’hui, les enfants des
rues à Port-au-Prince deviennent des denrées rares, ils sont très recherchés par les chefs de
gangs pour recruter comme soldats et comme antennes pour les actes de kidnapping. Donc,
point n’est besoin de chercher trop loin pour savoir où sont passés les enfants des rues à Port-
au-Prince. Il suffit de diagnostiquer les cachettes des gangs armés à Port-au-Prince pour le
savoir.
Et, si vous voyez des enfants encore dans les rues de Port-au-Prince qui font quoi que
ce soit comme activité, méfiez-vous en, il y a danger.
Smith Prinvil