La Police Nationale d’Haïti (PNH) a présenté un bilan partiel des opérations menées entre septembre et novembre 2022. L’institution policière informe ainsi avoir arrêté plus de 1500 personnes, et tué une dizaine de bandits dans des échanges de tirs. Lors d’une conférence de presse, le mercredi 7 décembre 2022, le porte-parole de la PNH, l’inspecteur divisionnaire, Gary Desrosiers, a présenté le bilan partiel des opérations policières, menées de septembre à novembre, à travers toutes les juridictions de police du pays. Selon l’inspecteur Desrosiers, une dizaine de bandits ont été tués dans des échanges de tirs avec la police, alors que plusieurs munitions et une dizaine d’armes ont été confisquées. Les agents de l’ordre ont également procédé à l’arrestation de plus de 1550 individus, durant ces deux derniers mois, selon le porte-parole de la PNH.
Pendant cette période, le Bureau de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS), une entité de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), a traité sept dossiers de drogue. Pas moins de 27,276 kg de marijuana, 1,2 kg de cocaïne, 30 165 dollars américains et 39 950 gourdes ont été saisis par la Police, selon Gary Desrosiers. Le porte-parole de la PNH a précisé que ces montants sont transférés au Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE), une autre entité de la DCPJ, pour les procédures liées aux investigations concernant ces affaires.
Parallèlement, la police fait état de plusieurs cas d’accidents de la circulation sur tout le territoire national, pendant cette période. Ces accidents ont provoqué le décès de 23 personnes dont 15 dans le département de l’Ouest, et de 43 blessés.
D’autre part, le vendredi 9 décembre 2022, la veille de la Journée Mondiale des Droits de l’Homme, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, lors d’une conférence de presse organisée à Genève, a évoqué notamment la crise en Haïti, qui «ne peut être ignorée», d’autant que c’est un pays où des gangs armés, qui seraient «soutenues par les élites économiques et politiques, contrôlent déjà environ 60% de la capitale » et où quelque 4,7 millions de personnes sont confrontées à la faim dans le pays.
Depuis le début de l’année 2022, 1 448 personnes ont été tuées, 1 145 blessées et 1 005 kidnappées par des gangs. «Et n’oubliez pas que derrière chacun de ces chiffres se cachent des familles et des communautés entières qui sont déchirées par la violence», a souligné Volker Türk. Les membres des gangs utilisent également la violence sexuelle pour provoquer la peur et exercer un contrôle sur la population, comme le souligne un rapport publié en octobre par le Service des droits de l’homme du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). «Il est inadmissible que des personnes profitent de cette insécurité endémique et de la souffrance des Haïtiens», a insisté Türk.
Depuis le début de l’année 2022, toutes les 6 heures, les gangs tuent au moins une personne. Chaque jour, au moins 3 personnes sont kidnappées, et toutes les 8 heures, au moins une personne est blessée. La violence et les agressions sexuelles ont poussé des milliers de personnes à fuir leurs foyers, a rappelé jeudi 8 décembre à New-York, Ulrika Richardson, la Coordinatrice résidente des affaires humanitaires de l’ONU en Haïti, soulignant que près de 20 000 Haïtiens sont confrontés à la famine (IPC 5) en Haïti, une première dans l’histoire du pays, alors qu’une nouvelle épidémie de choléra fait des victimes dans le pays.
Emmanuel Saintus