HomeEconomie & FinancesLes sanctions des USA et du Canada: éventuelle opportunité ou menace …

Les sanctions des USA et du Canada: éventuelle opportunité ou menace …

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Lorsque le 15 mai 2006, l’État vénézuélien et l’État haïtien signèrent l’Accord PetroCaribe,
c’était pour permettre à ce dernier de pouvoir alimenter régulièrement les secteurs de la vie
nationale en produits pétroliers. Mais surtout, selon les conditions de paiement établies, cet
accord entre ces deux États, offrait à Haïti la possibilité, à travers le Fonds PetroCaribe, de
financer des programmes de développement, sans pour autant subir immédiatement les pressions
de la dette. Cependant, les autorités du PHTK, arrivées au pouvoir, auraient, dans un premier
temps, siphonné les réserves de ce fonds à travers des programmes sociaux bidons (Ti manman
cheri, Ede Pèp, 25 stades de football, kouran 24/24, etc…). Selon les rapports de la Cour
Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), la plupart des chantiers liés
aux décaissements n’ont jamais été entamés, ou du moins sont restés à une étape préliminaire.
Dans un second temps, les autorités du PHTK au pouvoir ont tout simplement rompu
unilatéralement l’Accord, rétablissant ainsi les anciens mécanismes d’alimentation du pays en
produits pétroliers, à travers le marché international. Par cette même occasion, ils auraient profité
pour créer un nouveau monopole des produits pétroliers sur le marché haïtien, mais surtout, en
raison de toutes les spéculations autour de ces produits stratégiques, ceci consacrait la reprise des
crises répétitives de la disponibilité des produits pétroliers pour alimenter les activités de
l’ensemble des acteurs nationaux.
Parallèlement, ces mêmes autorités du PHTK auraient mis en place d’autres programmes
de captation de ressources publiques, notamment le Fonds National de l’Éducation (FNE)
financé à travers deux (2) mécanismes : $1.50 sur chaque transfert international, $0,50 sur la
première minute des appels internationaux. Mais, selon des rapports publics rendus disponibles,
ce programme FNE a aussi été l’objet de détournements, à travers des fausses listes d’écoles et
d’écoliers, produites par des directeurs d’écoles privées et pour lesquelles des décaissements de
fonds ont été frauduleusement opérés.
Comme ces deux programmes présentés plus haut, selon de nombreux observateurs,
d’autres programmes publics établis par les autorités du pouvoir PHTK ont été également perçus
comme des stratagèmes pour les proches du pouvoir, de capter les différents fonds publics de
l’État haïtien. Ils auraient, pour ainsi dire, usé de leurs positions politiques de décideurs pour
vider les caisses de l’État. Même si, dans les conditions actuelles de continuité de la gouvernance
publique par le PHTK, il est difficile de déterminer avec précision les montants détournés, leurs
provenances et leurs utilisations, la présomption de détournement d’un volume important des
fonds publics de l’État haïtien demeure une réalité. Ces présomptions de corruption sont
d’ailleurs renforcées avec les sanctions récemment rendues publiques par les administrations des
USA et du Canada, à l’encontre de certains tenants du régime PHTK. Ces sanctions
internationales viennent mettre des noms et des visages sur ces présomptions de détournement de
fonds publics, mentionnées plus haut. En effet, elles touchent essentiellement des biens
constitués par des autorités haïtiennes, durant les douze (12) dernières années sous le régime
PHTK au pouvoir.
Néanmoins, aucune institution haïtienne ne semble prendre en considération ces actes
politiques à portées économiques directes pour les concernés, avec un grand potentiel de
recouvrement de fonds publics qui auraient été détournés en Haïti, ces dernières années. Ceci est
plutôt compréhensible, dans la mesure où la gouvernance de l’État haïtien, avec l’appui du Core
Group et de la Représentation de l’ONU en Haïti, est encore assurée par des autorités du PHTK
et de ses alliés. C’est une situation qui risque de porter préjudice à l’État haïtien, dont les

autorités actuelles, naturellement solidaires des personnalités sanctionnées, n’ont aucun intérêt à
faire valoir les droits du peuple haïtien, en établissant rapidement les liens entre ces biens sous
sanctions et les stratagèmes de détournement de fonds publics en Haïti. Ainsi, dans la mesure où
la gouvernance PHTK est maintenue, ces biens sous sanctions pourraient tout simplement être
nationalisés par les administrations américaines et canadiennes, pour provenances illicites. Ce
serait dommage pour le peuple haïtien, lequel se serait fait appauvrir davantage par des citoyens
haïtiens, alors que, encore une fois, ces fonds iraient grossir les trésors publics des richissimes
voisins du nord de l’État haïtien.
Witchner Orméus
M. Sc Administration sociale
Post-Gradué Économie pour le développement
Conseiller Principal de Jeunesse et d’Animation

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