HomeInsécurité & BanditismeLa crise de l’insécurité frappe de plein fouet la PNH

La crise de l’insécurité frappe de plein fouet la PNH

Published on

Archives

Le directeur de l’Académie nationale de police, le principal centre de formation des policiers haïtiens, et commissaire divisionnaire, Harington Rigaud, a été abattu en milieu d’après-midi, le vendredi 25 novembre 2022 à Frères, commune de Pétion-Ville. Par ailleurs, le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) demande au haut commandement de l’institution policière de retirer les policiers affectés à la sécurité des responsables politiques haïtiens, sanctionnés par les gouvernements des États-Unis d’Amérique et du Canada.

Le commissaire divisionnaire Harington Rigaud, de la 5e promotion de la Police nationale d’Haïti, directeur de l’Académie nationale de police, a été assassiné dans l’après-midi du vendredi 25 novembre 2022. «Il a été tué sur la route de Frères. Les bandits l’ont exécuté et ont volé son véhicule. Ils ont aussi kidnappé son chauffeur, ils ont tiré sur le commissaire dans la tête», a raconté Garry Desrosiers, en état de choc.

«Il se préparait à la cérémonie de remise des diplômes d’une cinquième génération de commissaires. La cérémonie devait avoir lieu prochainement. C’était un entraîneur assidu», a déclaré Garry Desrosiers.

Selon le porte-parole de la PNH, le commissaire divisionnaire Harington Rigaud a passé toute sa vie dans l’enseignement. «Il a été formé à l’École Normale Supérieure. Il a obtenu plusieurs masters à l’étranger, dont un en défense. Il a dirigé l’Académie nationale à deux reprises. Avant de devenir directeur, il a été instructeur et directeur d’études. Il a consacré sa vie à instruire et à enseigner aux autres. Il a plus de 30 ans dans l’enseignement», a décrit Garry Desrosiers.

Le coordonnateur du SPNH-17, Jean Elder Lundi, appelle la justice et la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à mener une enquête sérieuse sur ces personnes répertoriées et à les sanctionner, au cas où les accusations s’avéreraient. La DCPJ doit faire des démarches pour savoir si la PNH devrait avoir l’obligation de les protéger, recommande le SPNH-17.

De plus, les assassinats spectaculaires se sont multipliés en Haïti ces derniers mois, tandis que des gangs resserrent le contrôle de la capitale et de ses environs, embourbés dans la terreur. Parmi les victimes figurent plusieurs membres de la police.

Par ailleurs, le vendredi 25 novembre, un peu avant minuit, des agents du Bureau de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS) et de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ont arrêté le puissant homme d’affaires jacmélien, Joël Khawly, PDG de Khamaco S.A., importateur de ciment dans le grand Sud, qui contrôle également une bonne partie du commerce du carburant. Il serait aussi l’un des propriétaires d’un port privé dans la commune de Carrefour (Thor 14).

Suite à une information concernant une présumée cargaison de drogue débarquée la veille dans la nuit à Marigot, pour le compte de Joël Khawly, des agents du BLTS/DCPJ-Sud ont perquisitionné plusieurs espaces dans la juridiction de Jacmel, dont le Club Ma Folie et la résidence de Joel Khawly, située sur les hauteurs du Cap-des-Maréchaux à Jacmel. Après 6 heures de perquisition dans la résidence de Khawly, en présence du Juge de Paix de Jacmel, Fritz Palanquet, aucune drogue n’a été trouvée mais des armes de guerres et des munitions ont été récupérées. Un Fusil d’assaut Smith et Wesson, de modèle M&P15, de calibre 5.56 mm et 2 chargeurs garnis de 47 cartouches, un pistolet mitrailleur UZI, modèle SMG et 2 chargeurs Uzi garnis de 52 cartouches de calibre 9 mm, un pistolet de calibre 9mm, de série FXL 824, de marque GLOCK 17 et deux chargeurs remplis : un chargeur de 14 cartouches et l’autre de 16 cartouches de calibre 9mm, 3 bombes de gaz lacrymogène dont deux, de marque CS et un autre de Marque 112CN, 2 boîtes de cartouches 12, dont l’une de 17 cartouches et l’autre de 25 cartouches et 1 matraque télescopique. Joël Khawly a été arrêté pour «possession d’armes illégales» et transféré par voie aérienne à la DCPJ à Port-au-Prince où il est en garde-à-vue, pour les suites judiciaires.

Entre temps, le vendredi 25 novembre 2022, le chef de gang, Serge Renel Alectis (ou Serge Junior), alias «Ti Junior», membre de la coalition de gangs «G-9» activement recherché par la police pour assassinats, incendies criminels, vols à mains armées et détention illégale d’armes à feu, a été abattu, ainsi que l’un de ses bras droits, sur son territoire à la Saline.

Selon nos informations, ce serait un autre membre allié de la coalition, un nommé «Chalè», chef du quartier Tokyo, qui l’aurait exécuté, suite à de profonds désaccords sur le contrôle du Wharf où les opérateurs versaient d’importantes sommes d’argent à «Ti Junior» pour laisser passer les containers, et d’autres alliés du «G-9», dont «Chalè», qui souhaitaient détourner et rançonner des camions sortant du port de la Saline, ce à quoi «Ti Junior» s’opposait. L’exécution de «Ti Junior» n’est qu’un exemple de plus des tensions et des divisions qui règnent au sein du «G-9».

Altidor Jean Hervé

Popular articles

CARICOM – Haïti :  Le jugement du cochon 

J’assume que vous avez lu quelque part la fable du Corbeau et du Rossignol. ...

Le déploiement de la force Kenyane en discussion 

La ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète, a représenté...

Tout cela n’est que pour un temps…

Il arrivera un moment où tout ceci sera derrière nous.  Quand exactement, je ne...

Le juge de paix de Carrefour, Jean Frantz Ducasse : kidnappé

Les cas de kidnapping se multiplient dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ces derniers...

Latest News

Adesina critique les prêts opaques liés aux ressources de l’Afrique

Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement à Lagos (Nigeria),  Le directeur de...

Kreyol

Guy Philippe swete bay chèf gang yo amnisti Mwen pa gen « okenn » relasyon ak gang...

Newsreel

In an article that appeared earlier this morning on the BBC, Prime Minister Ariel...