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La France vient au secours de la PNH, face à l’insécurité d’État

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À l’initiative de l’ambassade de la France, des agents de plusieurs unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti (BLTS, SWAT, BRI) ont pris part à un stage de formation, animé par une unité d’élite de la Police nationale française, nommée «RAID», sur les techniques d’intervention dans les zones difficiles et contrôlées par les gangs, dans la lutte contre le crime organisé, le banditisme et le terrorisme. À l’issue de ce stage, un certificat d’aptitude sur le terrain a été décerné à chaque agent, désormais habilité à affronter les caïds qui imposent leur volonté un peu partout dans le pays.

La cérémonie de collation s’est réalisée au siège de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) le lundi 26 septembre, en présence de l’ambassadeur de France en Haïti, Fabrice Mauriès, du directeur général a. i. de la PNH, Frantz Elbé, des membres de la Coopération française, des inspecteurs généraux Joany Canéus et Frédéric Leconte, entre autres.

«La police doit s’adapter pour combattre la criminalité», a reconnu le directeur de la PNH. «On se bat contre tous les bandits, sans tenir compte de leur classe sociale ou de leur appartenance», a lâché Frantz Elbé, lui qui dit miser sur le renforcement des capacités opérationnelles de la police par la formation continue et spécialisée et par l’approvisionnement en équipements appropriés et adéquats pour combattre la criminalité.

Le diplomate français en Haïti, Fabrice Mauriès, en a profité pour renouveler l’engagement de la France afin d’aider l’institution policière haïtienne à être plus efficace dans la lutte contre le banditisme. Un don de matériel informatique a été fait au Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE), entité de la DCPJ. D’après l’ambassadeur de la France en Haïti, la DCPJ et son pays sont liés par une coopération ancienne. Ce stage et la remise d’équipements en sont le témoignage renouvelé, a-t-il soutenu au passage.

Les résidents des quartiers de Pernier, Torcel et Frères sont confrontés à la terreur des bandits qui font la loi dans cette zone au nord de la capitale. Les bandits utilisent des barrages pour bloquer les routes et empêcher toute intervention des forces de l’ordre. Ils entrent dans les résidences, emportant tout ce qu’ils peuvent et enlèvent des individus.

Face à cette interminable insécurité, l’ex-ministre de la Justice, M. Lucmane Delille, ne décolère pas contre la passivité des autorités gouvernementales, face aux exactions des gangs armés. Il déplore que ses initiatives, pour démanteler les gangs, aient été abandonnées, après son limogeage. La résidence de l’ancien ministre, Harry Clinton, et celle d’un policier de la BLTS ont été pillées par des bandits. Il n’y a eu aucune intervention des policiers du sous-commissariat de la zone, qui font valoir qu’ils n’ont pas reçu d’ordre en ce sens.

Les fusillades et les attaques contre les automobilistes sont quotidiennes dans ces quartiers. Au cours des derniers jours, les bandits ont annoncé un assaut contre l’Académie de Police. Dépités par la passivité des policiers, de nombreux résidents ont fui ces quartiers résidentiels. C’est la stratégie de Martissant qui est appliquée à Pernier. Les bandits construisent lentement mais sûrement le second verrou de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

L’ex-ministre de la Justice, M. Lucmane Delille, déplore cette situation et s’exprime ainsi. «J’étais naïf, je n’avais pas compris la connivence entre certaines autorités et les gangs». Il critique les officiels qui ne se soucient que de leurs intérêts personnels, parce qu’ils n’ont qu’une vision jouissive de l’État. M. Delille assure qu’il avait appliqué une stratégie pour isoler les gangs de Martissant, afin de les combattre. «J’ai pu obtenir de bons résultats, parce que je n’ai aucun rapport ni de loin ni de très loin avec les bandits», martèle M. Delille qui fut également chef du Parquet auprès du tribunal de première instance de Port-au-Prince.

Altidor Jean Hervé

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