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L’électricité 24/24 en Haïti, où en est-on ?

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Depuis son arrivée au pouvoir, le locataire du Palais National, Jovenel Moïse, a ajouté une nouvelle promesse, celle d’électrifier tout le pays. La question qui se pose est, où Son Excellence arrivera-t-elle à trouver le financement pour sa promesse d’électrifier le pays en moins de 24 mois, depuis l’annonce ? La réponse semble être en provenance des États-Unis d’Amérique dont un fournisseur monte en puissance et s’apprête désormais à franchir un nouveau palier. Il s’agit de Sigora Haïti, filiale de Sigora International, une « start-up » basée à San Francisco, qui expérimente depuis 2015 un système de compteurs prépayés dans le département du Nord-Ouest. Retour sur cette expérience pionnière avec Andrew Lebowitz, le directeur des opérations de Sigora Haïti. Dans les Caraïbes, Haïti a le taux d’électrification le plus bas et le plus grand nombre de personnes sans accès à l’électricité – plus de 8 millions. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), datant de mai 2017, et intitulé « Investissement dans les énergies renouvelables, prix des carburants fossiles et implications politiques pour l’Amérique latine et les Caraïbes ». Dans l’état actuel des choses, toute augmentation dans la production de mégawatts ne fera que creuser le déficit de (l’Ed’H). Chaque année, l’État haïtien subventionne le déficit de l’Ed’H, à hauteur de 250 millions de dollars américains. Le volet financement du plan du président Jovenel Moïse pour électrifier le pays 24 heures sur 24, en 24 mois, à la suite de sa promesse faite à Miami, en juin dernier, ne constitue plus une zone d’ombre. « Je suis totalement d’accord. Je pense que c’est très courageux de la part du président. Je sais que les différentes compagnies d’énergie n’ont pas été les meilleurs partenaires d’Haïti. Si elles (NDLR : les compagnies) amélioraient les conditions du peuple, elles auraient bien fait. Nous ne sommes pas le seul donateur à évoquer les problèmes du secteur de l’énergie électrique. C’est comme cela que nous aimerions le voir », a poursuivi le président de la BID, Luis Alberto Moreno. En ce qui concerne les fonds de subvention, grâce à Évenson Calixte, conseiller spécial de la présidence en énergie, rencontré le vendredi 21 octobre 2017 en marge de la clôture du 9e Forum caribéen sur les énergies renouvelables (CREF 2017), qui se déroulait au JW Marriott Marquis, à Miami, on en sait un peu plus sur la mobilisation du fonds nécessaire au financement du projet ambitieux de la présidence. Le conseiller en énergie de la présidence a réitéré en confiant exclusivement les tenants et aboutissants des sources de financement envisagées par la présidence. « La première source de revenus dont on dispose, c’est les clients », a révélé le conseiller Calixte, d’entrée de jeu, s’interrogeant toutefois sur l’investissement minimal à consentir pour fournir une énergie de qualité qui permettrait aux gens à leur tour de payer. Ce montant minimal, capable d’inciter les gens à payer, peut provenir des prêts concessionnels que l’État peut faire. « Nous avons reçu des propositions de gens qui veulent investir sur toute la chaîne de production : dans le transport, la distribution, la commercialisation. Les outils financiers aussi sont là. Nous allons bouger avec des prêts concessionnels et avec des gens qui croient dans le pays et qui veulent investir », déclare Évenson Calixte reconnaissant qu’il sera très difficile à l’État de mettre ses ressources propres dans le montage des réseaux dans des zones qui ne sont pas commercialement viables. « C’est la partie la plus difficile », souligne-t-il, avant de préciser que, par contre, dans les zones commercialement viables, les gens veulent faire du business. Donc, selon lui, « le financement ne sera pas un financement public. Ce sera un financement privé ». À Port-au-Prince, par exemple, les gens font de l’autoproduction à 31 cents par kilowatt/heure. « Il y a un marché viable pour n’importe quelle compagnie qui veut passer à 18 cents. Évidemment, il y a un risque que les gens ne paient pas. Une fois qu’on aura changé cette perception que les gens ne payent pas, le taux d’intérêt bancaire pour ces projets-là va diminuer aussi. Par ailleurs, le professeur d’université rappelle la nécessité de s’organiser autour d’un plan cohérent et de faire comprendre aux gens que l’électricité n’est pas une commodité gratuite. « C’est un service public payé et payant comme l’eau, le service téléphonique », signale Évenson Calixte. « L’Ed’H étant en déficit, quel montant minimal faut-il investir au sein de la compagnie pour la rendre rentable, pour arriver à l’équilibre financier », s’interroge le conseiller de la présidence, faisant des investissements, une condition sine qua non pour y arriver ? L’Index Castalia, présenté jeudi matin au CREF, atteste que la région dépend essentiellement de l’énergie fossile pour produire de l’électricité. La dépendance d’Haïti, importation de mazout et de diesel, se chiffre autour de 80% pour une production de 1 105 gigawatt/heure, très loin derrière Cuba, 20 288, et la République dominicaine, 14 970, respectivement premier et deuxième de ce classement. Avec 48,5% de dépendance aux énergies fossiles pour sa production d’énergie, la République dominicaine, selon ce rapport, dispose de la meilleure diversification du mix énergétique de la région et est moins vulnérable à un type d’énergie en particulier, contrairement à Haïti qui dépend de deux sources : l’hydraulique et les produits pétroliers. Grâce à une politique de diversification de son bouquet énergétique, la République dominicaine s’électrifie à partir des produits pétroliers, du charbon, de gaz naturel, du solaire, de l’éolienne et d’une centrale de valorisation de déchets.

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