La situation en Haïti s’apprête à connaître un tournant majeur, avec l’arrivée imminente d’une force multinationale, destinée à assister la Police Nationale d’Haïti (PNH), dans la lutte contre les gangs armés. Ces groupes criminels, responsables de la terreur, qui règnent dans de nombreux quartiers populaires, notamment à la capitale où ils contrôlent environ 80% du territoire, ont poussé les autorités à faire appel à une intervention internationale.
Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, aux États-Unis, le président kényan, William Ruto, promet que le prochain déploiement de la force multinationale, qui sera dirigée par son pays en Haïti, écrasera les bandes criminelles qui sèment la terreur au sein de la population depuis des mois.
Assurant que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité agira de manière ferme et décisive, dans le cadre des paramètres de la loi, William Ruto a déclaré que les groupes criminels n’ont aucune nationalité ni religion.
Présent lors de cette conférence, le président américain, Joe Biden, a répondu aux journalistes que les policiers kényans seront capables de vaincre les gangs armés en Haïti, en soulignant que son pays se trouve dans une situation dans laquelle il veut contribuer autant que possible, sans que cela n’aboutisse, une fois de plus, au fait que le gouvernement américain aura à décider de ce qui doit être fait.
En outre, à l’issue de son voyage officiel de 3 jours, le Président du Kenya, William Ruto, a déclaré, dans une entrevue exclusive avec la BBC, que les hommes de la Mission en Haïti devraient être déployés en Haïti dans 3 semaines, pour appuyer les forces de police d’Haïti dans leur lutte contre les gangs armés. Ruto a confirmé qu’une équipe de planification de haut niveau était déjà en Haïti et qu’elle avait rencontré la police pour prendre des dispositions avant le déploiement des troupes kényanes. « Cela nous donnera une idée de la situation sur le terrain, des capacités disponibles et de l’infrastructure qui a été mise en place ». Il a dit qu’une fois tout réglé sur le terrain pour démarrer la mission, les forces kényanes pourront se déployer.
« Je soutiens l’arrivée de cette force étrangère. Dans la situation actuelle du pays, les gangs armés contrôlent le territoire et terrorisent les habitants des quartiers populaires. La police nationale est impuissante. Comment peut-on refuser l’intervention de cette force multinationale ? Je dois être honnête, le problème de l’insécurité ne sera pas entièrement résolu, mais nous verrons quelques améliorations, » a déclaré un déplacé qui vivait auparavant à Bel-Air, un quartier contrôlé par des gangs depuis plusieurs années.
Outre les premiers manquements constatés en termes de logistique américaine : manque de véhicules blindés pour déplacer les troupes (un retard dans les livraisons), manque de radios et d’équipements de communication, d’armes et d’autres choses dont la mission a besoin dès le début, la mission doit également disposer d’hélicoptères pour évacuer les blessés potentiels du pays, la plupart des hôpitaux étant dysfonctionnels ou fermés en Haïti. Enfin, les bâtiments devant héberger la Mission et ses effectifs, selon les informations détenues par le Président du Kenya, seraient toujours en cours de construction par les États-Unis et seraient achevés à environ 70 %, contrairement à ce qui avait été affirmé…
À rappeler que le Conseil Présidentiel de Transition, en collaboration avec le Haut commandement de la PNH, a tenu, le mardi 21 mai 2024, une séance de travail dédiée aux préparatifs du déploiement de cette Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité. Il a été clairement indiqué que la composition, les objectifs, les règles d’engagement et le contrôle sanitaire des troupes seront soigneusement coordonnés et supervisés par les autorités policières haïtiennes.
Emmanuel Saintus