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Insécurité: les larmes versées pour les policiers haïtiens

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Les larmes et le sang des Haïtiens ne cessent de se verser. On a l’impression qu’il y a un Dieu, un Loa, un roi ou un animal qui a un appétit démesuré pour ces larmes et ce sang. Ce machin doit être addicté à ces fluides puisqu’il en ingurgite de plus en plus sans en être repu. C’est vrai que ce machin peut prendre plusieurs visages mais il paraît que celui des dirigeants du pays est son préféré.

La PNH, telle qu’elle est aujourd’hui, n’est pas l’effet d’un hasard. En faisant une petite revue de la presse, on peut avoir des visages, des noms, des autorités et des aides de camp qui ont conduit l’institution à cette étape. «Lè mapou tonbe, kabrit gaspiye fèy li.» En fin de règne, l’édition C3 a publié une compilation de commentaires sur le Président Préval. Un de ses obligés a révélé une remarque faite par le feu président qui en dit long sur l’opinion des autorités sur la PNH. En effet, ce chef de l’État fut une des premières autorités à se prononcer publiquement contre la Constitution de 1987. Suivant cette balance, le fait que la Constitution ne lui donnait pas le droit de nommer ou de révoquer à sa guise le directeur général de la Police Nationale, était un des plus gros reproches et sans doute la plus grande entrave au développement du pays, à la stabilité politique, etc. Le président Préval s’en est plaint mais les autres ont agi. Ne pas pouvoir disposer d’une force répressive pouvant faire ses quatre volontés, c’est un manquement inacceptable pour ces autorités. On a vu toutes les manœuvres pour que cette institution ne se professionnalise pas.

À chaque bavure de l’institution, on parlait de sa jeunesse. À un certain moment, on commençait à observer que l’institution, si elle n’avait pas la maturité qu’on attendait, au moins, avait atteint l’âge de raison. La machine à démolir s’est toute de suite activée. La relation entre la population et la police est ambiguë. La PNH avait réalisé quelques performances et les observateurs de bonne foi avaient salué. Ils ont reconnu que l’institution avait des compétences qui pouvaient être utiles à la société. Parmi ces hauts faits, on pourrait en citer deux. Le premier, l’arrestation de Guy Philippe, sans effusion de sang, quand la police spécialisée d’une grande puissance a cumulé plusieurs échecs dans ses efforts pour capturer ce fugitif. On a assisté à une offensive tous azimuts des sénateurs, face à cet exploit de la PNH. A posteriori, on comprend que leur position ne saurait être différente. On s’étonne toujours du manque de soutien des autorités à l’institution à l’époque, pas même une note de félicitation. Les policiers doivent avoir en mémoire la «sulfateuse» utilisée par certains médias. Le deuxième fait, le bandit Arnel Joseph: arrêté. Quel sacrilège! La police arrête un allié du pouvoir. Il faut mettre l’institution à sa place. On se souvient de l’arrêté donnant au CSPN le rôle de l’administration de la PNH. On commence par la tête. Le directeur général est parti, son successeur n’est pas présenté au Sénat pour ratification, les par intérim (A. I.) sont plus conciliants et on connaît tout l’imbroglio qui s’en suivit. Si Après-Dieui savait…

Les gangs sont plus efficaces pour tenir la population en respect. Si vous n’en êtes pas convaincu, demandez à tous les hommes d’affaires et aux politiciens qui sont indexés par le Canada et les USA pourquoi ils ont préféré investir leur argent dans les gangs. N’oubliez pas: ce sont des gens intelligents… Ils ont réussi dans les affaires. Quelle affaire!

Les gangs assassins ont de la famille complice et des alliés criminels. Yon jou l ap jou ou un jour, on saura qui est qui ? Retenez vos larmes.

Guy Craan MD, MSc.

[email protected]

i Après-Dieu, épithète populaire qui fait allusion au feu président Jovenel Moïse.

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