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L’accord d’auto-légitimité du pouvoir peine à passer
Après plus de 17 mois au pouvoir, le premier ministre de facto, Ariel Henry, et ses alliés qui
peinent à trouver un accord inclusif faisant l’unanimité aux yeux des acteurs locaux et de
l’international, se sont résolus à signer entre eux un nouvel accord dit inclusif, le 21 décembre
2022, dans le but ultime de créer un climat propice à l’organisation des prochaines compétitions
électorales, puisque, soit dit en passant, 2023 est une année électorale. Dans ce nouvel accord
dont la majorité des signataires font partie de l’équipe du 11 septembre 2021, les signataires ont
convenu de créer un organe dénommé Haut Conseil de la Transition qui aura pour mission
d’accompagner le PM dans la gestion de la chose publique, comme des conseillers.
Voilà maintenant 16 mois depuis la signature de l’Accord du 11 septembre 2021 pour une
Gouvernance apaisée qui n’a visiblement donné aucun résultat. Le chef du Gouvernement
haïtien, le Premier Ministre Ariel Henry, a paraphé le mercredi 21 décembre 2022, à l’Hôtel
Karibe, une nouvelle entente avec de nombreux responsables et représentants de partis politiques
et d’autres secteurs de la vie nationale ayant fait partie de l’Accord du 11 septembre 2021, dont
certains qui avaient délaissé le précédent accord. Ce nouvel accord, dénommé: «Consensus
National pour une transition inclusive», devrait permettre aux acteurs concernés d’organiser les
prochaines élections transparentes, pour un retour à l’ordre constitutionnel. Dans ce nouvel
accord, les signataires ont convenu de créer le Haut Conseil de la Transition (HCT). Cette entité
est composée de Mme Mirlande Hyppolite Manigat, M. Laurent Saint-Cyr et M. Calixte
Fleuridor.
Lors de la signature de cet accord, le chef du Gouvernement, en voulant se montrer de
bonne volonté, a fait savoir que «ce compromis national n’est qu’une première étape, un premier
pas dans la bonne direction. Il nous faut maintenant apporter, à la nation, la preuve de notre
bonne volonté, en mettant rapidement sur pied nos institutions démocratiques, et rendre la
direction des affaires du pays à des élus, choisis en connaissance de cause par le peuple haïtien,
dans le cadre des élections libres, inclusives et transparentes, tout en promettant de mettre les
moyens qu’il faut à la disposition des personnalités du premier plan qui feront partie du Conseil
national de Transition, du Haut Conseil de la transition et de l’organe de contrôle de l’action
gouvernementale, et de tout faire pour leur permettre de réussir dans leur mission».
Néanmoins, depuis la signature de cet accord, des voix ne cessent de se lever pour
critiquer la non-inclusion du document. Même les membres du HCT se plaignent du manque de
pouvoir réel et exigent des modifications significatives au sein du document, afin de leur
attribuer de réel pouvoir décisionnel et non des rôles qui consistent seulement à être un conseiller
pour le premier ministre. Plusieurs rencontres ont d’ailleurs eu lieu entre les trois membres du
HCT avec le chef du gouvernement et certains représentants de la communauté internationale sur
la question. C’est d’ailleurs ce désaccord qui empêche la publication du document dans le journal
le Moniteur.
Réagissant sur ce nouvel accord à travers les medias, l’ancien sénateur de l’Ouest, Jean
René Sénatus, prévient que le HCT n’aura aucune marge de manœuvre au niveau de l’exécutif.
«Le HCT aura pour mission de réfléchir sur les axes stratégiques de développement et donnera
des directives. Pour moi, il y aura un conflit entre le HCT et le gouvernement. On ne sait pas
encore où cette structure va siéger. Il n’y aura aucune relation de subordination entre les deux
parties mais, de l’avis du PM, les décisions du HCT doivent être validées par le Conseil des
ministres. Au cas où une décision n’est pas entérinée, il n’y a aucune structure qui pourra

trancher. Cela dit, le HCT n’aura aucun pouvoir réel», fait remarquer l’ancien sénateur,
soulignant qu’au départ, le HCT devait avoir des attributions présidentielles.
Plus loin, l’ex-commissaire du gouvernement a fait savoir que «le premier ministre a peur
de se faire remplacer par le HCT. Mais, après plus de 17 mois au pouvoir, il faut qu’il arrête de
prioriser ses intérêts mesquins. Je suis prêt à signer l’accord, si le PM accorde plus de pouvoir au
HCT et institue un organe qui peut trancher les conflits, quitte à ce qu’il insère un article dans
l’accord, une clause qui interdit sa révocation. Face à la gravité de l’heure, il est clair que le PM
ne peut pas délivrer, à lui tout seul, la marchandise. Il faut permettre à d’autres personnes de
jouer leur partition», estime Me Sénatus.
Dans l’intervalle, les signataires de l’accord de Montana et l’ex-sénateur Moïse Jean-
Charles continuent de critiquer cet accord, en appelant les personnages du Haut Conseil de la
Transition dont Mirlande H. Manigat à se retirer du Conseil qui, selon eux, n’est que de la poudre
aux yeux.
Altidor Jean Hervé

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