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Haïti, une République de consommation sans production de richesse

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«La fermeture temporaire des zones franches sur la frontière Haïtiano-dominicaine serait un outil important pour régulariser les relations diplomatiques et commerciales entre ces deux Républiques de l’île d’Haïti, d’après Mouvement Point Final»

Il y a un déséquilibre exagéré entre les deux pays qui partagent l’île d’Haïti. Absolument, il est scientifique de reconnaître que l’instinct de survie des peuples est redoutable. Même durant les périodes antiques, les populations nomades se déplaçaient toujours en fonction de leurs besoins primaires. Il en de même pour les migrants haïtiens du fait qu’Haïti est un pays totalement exploité et appauvri. De plus, les maigres richesses restantes sont mal partagées. Elles sont concentrées entre les mains des oligarques et des autorités gouvernementales du pays, sans oublier la politique étrangère des pays occidentaux envers Haïti. Cela fait du pays, une République de consommation, sans production de richesse. C’est extrêmement grave. Comment peut-on comprendre, une population qui croit aussi rapidement, comme la population haïtienne, et qui ne produit pas de richesse, alors que les maigres ressources du pays sont très mal partagées.

C’est alors tout à fait normal de trouver, à l’intérieur de ce pays, des troubles socio-politiques et une forte migration de sa population vers l’étranger, surtout vers les pays les plus proches et les plus accessibles. Voilà pourquoi la République Dominicaine se trouve confrontée à une explosion massive des migrants haïtiens. Pour résoudre ce problème majeur et extrêmement important pour ces deux pays, il faut revoir la diplomatie et les relations commerciales haïtiano-dominicaines. La République Dominicaine ne peut pas se contenter des profits du commerce entre les deux républiques et agir en dehors des normes internationales par rapport à la question des droits des migrants, surtout par rapport à l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et aussi au respect de l’ensemble des conventions relatives aux droits des migrants. Par exemple, l’arrêté 168-13 de la République Dominicaine sur la question de la dénationalisation des Dominicains d’ascendance haïtienne, est purement de la mascarade. Les ultra-nationalistes dominicains cherchent à se rapprocher plus près de l’Europe, en matière épidermique, c’est-à-dire de la couleur de la peau de la population dominicaine. Cette disposition de la République Dominicaine, aux yeux de l’humanité, le fait passer pour un peuple très arriéré. Et c’est une honte, en Amérique, de trouver la question de la couleur de la peau dans la politique publique d’un pays, spécialement de la République Dominicaine qui est l’une des économies montantes de la Caraïbe.

Néanmoins, les gouvernements haïtiens ont leur part de responsabilité dans la situation des migrants haïtiens à l’étranger et surtout en République Dominicaine. Durant les 10 dernières années, le peuple haïtien est devenu une population nomade qui cherche à se réfugier partout ailleurs, sans tenir compte des ressources des pays d’accueil. Ils partent pour le Chili, le Brésil, le Pérou, le Mexique, dans les Caraïbes, en Europe et en Asie. C’est un signe qui dit que plus rien ne va en Haïti. C’est un pays totalement en faillite. Donc, il faut repenser la diplomatie haïtienne et surtout, repenser la gouvernance du pays, en lançant des projets macro de développement économique et de création d’emplois, pour arriver à stabiliser le pays.

En ce qui a trait aux relations diplomatiques et commerciales haïtiano-dominicaines, il faudrait une réforme en profondeur, et on doit commencer par la fermeture temporaire des zones franches sur la frontière des deux pays, pour renégocier certaines questions diplomatiques, migratoires et commerciales par rapport aux normes internationales et au respect des droits des populations des deux Républiques de l’île d’Haïti.

Ulysse Jean Chenet

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