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Haïti : un pays mal-aimé, sanctionné par tous et partout

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En 1992, l’ex-président, le Dr Jean Bertrand Aristide, avait demandé de sanctionner son peuple, pour retourner au pouvoir. La résolution 875, adoptée à l’unanimité au Conseil de Sécurité de l’ONU, autorisa un embargo économique total contre Haïti. Aujourd’hui encore, pour garder au pouvoir, le premier ministre de facto, les Nations Unies avec sa complicité, condamne la nation à un embargo inutile. Qu’avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter les mesures restrictives imposées sur nos activités quotidiennes par des groupes terroristes ?

Tout le monde nous punit…

La formule des Nations Unies, par la résolution 2653, de faire du chef du G9, l’ennemi public #1 du pays, entre plutôt dans une démarche à la fois diplomatique et démagogique. En annexe, le Conseil de Sécurité de l’ONU décrit le citoyen comme suit.

«Jimmy Chérizier, alias Barbecue, a commis des actes menaçant la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti et a planifié, dirigé ou commis des actes qui constituent des atteintes graves aux droits humains. Jimmy Chérizier est l’un des chefs de bande les plus influents d’Haïti et dirige une fédération de bandes organisées connue sous le nom de Famille G9 et alliés ».

Si le chef du G9 est aussi puissant pour devenir un Ben Laden haïtien, alors pourquoi le combattre uniquement avec des sanctions et non pas militairement ? Il doit se rendre à la justice haïtienne, pour se défendre des lourdes accusations qui pèsent contre lui, en donnant lui-même sa version des faits, devant un juge. Entre-temps, il est l’unique personne ciblée par les mesures de la résolution 2653.

Le gouvernement dominicain, dirigé par Luis Abinader, reproché pour son anti-haïtianisme radical, avait dressé lui-même sa propre liste qui inclut douze chefs de bandes armées. Citons: Jimmy Chérizier alias Barbecue; Innocent Vitel’Homme, alias Vitelòm – gang Vitelòm (Torcelle); Destina Renel, alias Ti Lapli – gang de Grand Ravine; Wilson Joseph alias Lanmò San Jou, du groupe terroriste 400 Mawozo ; Claudy Célestin alias Chen Mechan– gang Chen Mechan (Carrefour-Tabarre); Alexandre Ezéchiel , alias Zebaz Pilat; Kempes Sanon, baz Bel-Air; Chéry Christ-Roi alias Chris-La; Félix Monel alias Mikano – baz Warf Jérémie; Jean-Pierre Gabriel alias Ti Gabriel – G-Pèp; Alexis Serge Renel alias Ti Junior et Orlichen Émile alias Lebren – baz Delmas. Rappelons que les membres du groupe terroriste 400 Mawozo avaient kidnappé 17 citoyens américains et canadiens. Le chef de ce groupe terroriste avait même menacé de mettre une balle dans la nuque de ses otages américains, s’il ne recevait pas la rançon d’un million de dollars par personne. Faut-il rappeler aux philanthropes de l’ONU de prendre des sanctions contre toutes les personnes et entités qui avaient directement ou indirectement participer à l’assassinat de l’ex-Président haïtien, Jovenel Moïse ?

Tous les chefs de gangs, tous les acteurs de la mafia politique haïtienne, tous les membres des organisations terroristes en Haïti doivent rendre des comptes à la justice haïtienne pour leurs crimes. Pareillement, tous ceux, qui auraient aidé à dilapider les fonds de PetroCaribe, doivent être conduits à la justice. La lutte contre le banditisme et le terrorisme doit se faire sans favoritisme. La loi est une pour tous, dit-on. Selon la Police Nationale d’Haïti, nous avons plus de 80 gangs dans les environs de Port-au-Prince, pourquoi sanctionner un seul chef de gang ? Peut-être que la liste va grandir dans les jours qui suivent. Pour l’instant, ce qu’il faut retenir, avec la résolution 2653, c’est qu’il s’agit de toute une nation qui est mise sous sanctions. Vaut-il la peine de punir tout un peuple à cause d’un seul citoyen ? Un simple chef de gang ?

Nous avons besoin d’aide dans presque tous les domaines. Cependant, tout embargo onusien, toutes ces sanctions restrictives contre Haïti, comme dans le passé, vont punir les plus vulnérables de la population. Les bandits et terroristes, en absence d’une force de sécurité imposante sur le sol haïtien, dans le chaos politique et l’anarchie sociale, continueront à décider qui peut faire quoi, quand et comment. Le G9 et ses alliés n’hésitent pas à nous imposer des mesures restrictives. Les Nations Unies viennent ajouter à ces mesures. Nous avons des choix difficiles à faire, en tant que peuple. Nous refusons ces choix obligés par les traîtres nationaux ou imposés par les étrangers, ennemis de notre liberté et autodétermination.

Nous ne voulons aucune cohabitation avec les terroristes ni une invasion des néo-colons onusiens. Nous ne pouvons plus continuer à payer des rançons aux kidnappeurs ni accepter que des puissances impérialistes viennent bloquer nos comptes bancaires et saisir nos biens, sans aucune justification légale. Il est temps de nous défaire du siège terroriste de la mafia politique et criminelle haïtienne communément appelé lock. Et, finalement, nous continuerons à lutter contre toute forme discriminatoire d’interdiction de voyage qui voilent une tentative xénophobe, cherchant à nier notre droit comme peuple à l’émigration, aux demandes d’asile et à être acceptés comme des réfugiés.

Le peuple doit prendre note de tous ces pays qui se disent nos amis. Ces pays pour lesquels nos ancêtres avaient versé leur sang pour les défendre et les aider à être libres, et qui, aujourd’hui, affichent des mesures racistes à nos migrants. Il est inconcevable que tous nos soi-disant pays amis comme : le Mexique, le Canada, le Japon, etc., ferment leurs ambassades en Haïti, pendant qu’elles fonctionnent en Ukraine, sous les bombes et les missiles russes, en Afghanistan, en Russie, en Iraq, etc. On envoie des milliards de dollars en Ukraine, tous les mois, pour se défendre face à l’invasion russe, tandis qu’on nous envoie des sanctions pour combattre l’invasion des terroristes qui nous empêchent de vivre dans la paix et la sécurité dans notre propre pays.

Il est vrai que nous sommes, depuis notre indépendance, un peuple mal-aimé, mais libre. Malgré les sanctions internes des groupes externes et des nations amies, Haïti sera cette nation solidaire et prête à aider, selon nos moyens, tous les peuples dans leurs luttes pour la liberté et leur indépendance. Notre nation souffre, à cause de nos choix de vivre, comme un peuple digne, libre et indépendant. Nous ne cesserons jamais de nous opposer au néo-colonialisme onusien qui cherche à transformer certains pays arabes, des pays noirs et africains, en colonies onusiennes. Malgré notre misère et sous-développement, notre combat pour la justice et le respect de nos valeurs traditionnelles fait de nous un peuple mal-aimé qui est sujet à être sanctionné par tous. Pays amis et voisins ennemis, tous se mettent d’accord quand il s’agit de nous punir, en usant, comme prétextes, les groupes terroristes qui, eux-mêmes, reçoivent leurs armes de guerre et munitions, de ces pays. En effet, le peuple haïtien l’a montré publiquement, devant les caméras du monde entier, dans les récentes manifestations devant les ambassades des États-Unis en Haïti. Il a exprimé son refus catégorique de se plier aux ingérences des puissances impérialistes et néocolonialistes du Conseil de Sécurité de l’ONU.

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