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OEA, le cancer d’Haïti

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Dans une interview accordée à Miami Herald, Luis Almagro suggère le retour de la MINUSTAH et soutient l’idée d’une nouvelle constitution haïtienne.

En effet, le secrétaire général de l’Organisation des États américains, Luis Almagro, a critiqué la Communauté Internationale, dans une déclaration publiée sur le site Web de l’institution, sur la façon dont elle a laissé tomber Haïti. De nombreux internautes en ont été surpris.

Le secrétaire général a déclaré que le retour des casques bleus de l’ONU devrait être une première étape, et il soutient qu’une nouvelle constitution haïtienne est encore «plus impérative» aujourd’hui.

Certains membres, comme M. Ronald Sanders, ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda aux États-Unis, ont salué la déclaration «courageuse et correcte» d’Almagro, à un moment où Haïti est dépassée par les gangs, les élections semblent de plus en plus insaisissables et la nation souffre de pénuries de nourriture et de carburant.

Entre autres choses, M. Almagro a accusé la Communauté Internationale de se retirer d’Haïti et a critiqué les États-Unis et d’autres pour avoir poussé vers sa fin, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, MINUSTAH, après 15 ans. Almagro a déclaré que «cette décision a également été soutenue et poussée par Jovenel Moïse, et ceci simplement a ouvert la voie à une situation comme celle que nous avons aujourd’hui».

D’autres voient dans sa déclaration le signe que le chef de l’OEA, après des années de diplomatie tranquille, en a assez du silence assourdissant de la Communauté Internationale, alors qu’Haïti s’enfonce dans l’anarchie.

Le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, interrogé par Miami Herald, s’est dit favorable au retour des Casques bleus et d’une nouvelle constitution en Haïti. «C’est l’une des lignes d’action à envisager très sérieusement. C’est beaucoup plus difficile aujourd’hui qu’au départ de la MINUSTAH, mais cela montre seulement que la situation d’Haïti devient de plus en plus nécessaire (précaire, ndlr), jour après jour. Les conditions sont aujourd’hui beaucoup plus préoccupantes qu’elles ne l’étaient, et le travail sera beaucoup plus difficile et avec beaucoup plus de complications», a indiqué Luis Almagro.

«Nous sommes ouverts à d’autres propositions pour assurer la sécurité en Haïti, mais je dois dire qu’il est très difficile d’arriver maintenant assez vite, avec la logistique appropriée, si cela ne se fait pas par le biais de procédures et de mécanismes bien établis qui existent déjà avec les missions de maintien de la paix», a souligné le secrétaire général de l’OEA, qui a critiqué les États-Unis et d’autres pays pour avoir poussé à la fin de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, connue sous le nom de MINUSTAH, après 15 ans. Almagro, selon le Miami Herald, a déclaré que cette décision – qui a également été soutenue par le gouvernement Moïse – «a simplement ouvert la voie à une situation comme celle que nous connaissons aujourd’hui».

«Le retrait de la Communauté Internationale nous amène à un point de non-retour, ce qui me conduit à attirer l’attention sur les faits avec un sens élevé de l’urgence. La déclaration est particulièrement claire dans la description de ce point de non-retour où nous nous trouvons aujourd’hui», a déclaré M. Almagro. «L’histoire ne se déroule pas ou ne s’inverse pas de manière linéaire. L’accumulation des échecs a conduit à l’affaiblissement total des institutions de l’État et de la société civile», selon Almagro, cité par Miami Herald, soulignant, à une question sur un «changement de constitution», que M. Almagro a poussé en ce sens, malgré les critiques des universitaires sur les plans de Moïse et qu’il avait continué à faire pression pour l’organisation des élections alors qu’elles étaient impossibles.

«En Haïti, a répondu Luis Almagro, l’État a été affaibli à un point tel que l’anarchie règne et que les bandes criminelles apparaissent comme un “nouvel ordre”, face à cette anarchie. Au cours du premier semestre 2022, 557 personnes sont mortes. Cela porte le taux de décès par violence à 10 personnes pour 100 000 habitants. Pour vous donner une idée de ce chiffre, celui de la Norvège est de 0,5 personne pour 100 000 habitants. Après tout ce que nous avons vu, il est clair qu’il était et qu’il est nécessaire d’avoir de nouveaux arrangements constitutionnels et institutionnels en Haïti. Soutenir une nouvelle constitution est maintenant devenu un impératif et il ne s’agit plus de Jovenel Moïse. (…) Notre “soutien” au président Jovenel Moïse consistait à soutenir un président démocratiquement élu pour qu’il achève démocratiquement son mandat, un président dont la vie était en grand danger. Lorsque nous demandions une réforme de la Constitution, c’était précisément pour dire que les présidents ne devaient pas gouverner par décret, ce qui semblait inévitable en Haïti, parce qu’aucun gouvernement n’a jamais été capable de mettre en œuvre les élections parlementaires de mi-mandat».

Emmanuel Saintus

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