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La situation d’Haïti au centre des discussions à l’ONU

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Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, recommande le renouvellement pour 12 mois du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), au terme de son mandat de 9 mois, en juillet prochain. La recommandation est contenue dans le rapport présenté le 16 juin par Guterres, lors d’une réunion tenue au Conseil de sécurité de l’ONU à New York. La Chine a appelé jeudi l’ONU à «intensifier ses efforts de médiation politique» en Haïti, un pays sans président depuis près d’un an, sans parlement depuis deux ans et demi et avec un secteur judiciaire quasiment paralysé. De même, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, Helen La Lime, a informé le Conseil de sécurité de la détérioration rapide de la sécurité dans le pays et de flambées de violence très préoccupantes dans la capitale, Port-au-Prince.

Le Ministre des Affaires étrangères du gouvernement au pouvoir en Haïti a fait le déplacement pour assister à cette rencontre qui entame une série de discussions sur la présence des Nations Unies en Haïti. Les travaux ont été dirigés par l’expert indépendant Mourad Wahba, qui estime que les causes profondes de l’instabilité en Haïti nécessitent «avant tout des solutions politiques».

Selon l’évaluation, «une mission politique spéciale des Nations Unies demeure la structure la plus appropriée et la plus efficace pour relever les principaux défis» du moment. «Le BINUH doit être habilité à mener à bien ses missions de bons offices et à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, qui sont intrinsèquement politiques». Le BINUH devrait également pouvoir «renforcer le soutien apporté à la police pour arrêter la violence des bandes armées et améliorer son travail avec tous les secteurs de la société, y compris les communautés vivant dans les zones contrôlées par les bandes organisées».

Ce bilan n’empêche pas que la question du retour à une mission de maintien de la paix soit évoquée dans certains milieux, et des négociations à cet égard seraient menées, selon des sources diplomatiques.

On dit que les États-Unis auraient entamé des pourparlers avec d’autres partenaires, dont le Mexique, pour envisager des changements en termes de présence des Nations Unies dans cette situation de crise multidimensionnelle qui s’aggrave en Haïti, indiquent ces sources.

«Au cours des 30 dernières années, l’ONU a déployé d’immenses efforts et investi d’énormes ressources pour aider Haïti. Mais la situation humanitaire et sécuritaire dans le pays va de mal en pis, la population continue de souffrir», a dénoncé l’ambassadeur de Chine, Zhang, devant le Conseil de sécurité. «L’accent doit être mis sur le processus politique, pressant Haïti de sortir de l’impasse politique, le plus rapidement possible» et la mission politique de l’ONU appelée BINUH doit «augmenter son sens de l’urgence», a-t-il ajouté.

En octobre, Pékin, exaspéré par l’absence de progrès en Haïti, l’arrière-cour des États-Unis, avait menacé de mettre son veto à un projet de résolution américain, renouvelant pour un an la mission du BINUH. In extremis, un compromis avait permis de prolonger son mandat de neuf mois, jusqu’au 15 juillet. Selon des diplomates occidentaux, la reconnaissance de Taïwan par Haïti explique en partie l’activisme de la diplomatie chinoise envers ce pays.

Sans aller trop loin dans ce qu’il convient de faire, son homologue américaine, Linda Thomas-Greenfield, a rappelé que le secrétaire général de l’ONU s’était prononcé en faveur d’un mandat prolongé et plus efficace d’un an. «Bien que BINUH et une forte présence de l’ONU en Haïti soient essentiels, ils ne remplacent pas des réformes significatives que seuls les dirigeants haïtiens peuvent entreprendre», a déclaré Linda Thomas-Greenfield.

L’envoyée de l’ONU en Haïti, Helen La Lime, ancienne diplomate américaine, a déclaré que «plus que jamais, Haïti a besoin d’une aide immédiate pour développer sa police nationale et lutter contre la montée de la criminalité et de la violence». «La police haïtienne manque actuellement de ressources humaines, matérielles et financières pour remplir efficacement son mandat», a-t-elle ajouté, appelant les États membres de l’ONU à le développer.

Haïti est, depuis des mois, sous le contrôle réglementé de gangs dont l’influence s’est étendue bien au-delà des quartiers défavorisés de Port-au-Prince. L’assassinat de son président Jovenel Moïse, il y a près d’un an, a encore plongé le pays le plus pauvre d’Amérique dans l’incertitude, quant à son avenir.

Altidor Jean Hervé

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