HomeHot News«Ayiti: la parodie de Robin-des-bois et Alibaba»

«Ayiti: la parodie de Robin-des-bois et Alibaba»

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Pour une raison ou pour une autre, par un concours de circonstances, s’est éclatée entre les deux grands patrons d’Ayiti, à savoir les États-Unis et la France, une guerre d’accusation de vols et d’abus infligés au peuple ayitien, le long de son histoire. En effet, les compère et commère qui se disent encore nos amis, et qui pourtant sont nos plus grands ennemis, s’accusent mutuellement et mettent au grand jour des épisodes sinistres et cyniques de dilapidations perpétrées contre Ayiti. Ce pays qui, il y a plus de deux siècles, a osé défier le triple système colonialiste, esclavagiste et raciste mis en place par l’Occident, au prix d’exploitation à outrance, d’extermination et de génocide des peuples amérindiens et noirs africains mis en esclavage. Ces derniers étaient eux-mêmes considérés comme étant des sauvages, et le seul moyen de leur apporter la «civilisation», à savoir de les dompter, c’était de les asservir, les exploiter, les humilier et les exterminer.

À tort ou à raison, les deux puissances colonialistes et impérialistes se revendiquent des extorsions faites au pays. Entre la dette de l’indépendance en 1825, que la France avait imposée au nouvel État issu des horreurs de l’esclavage, et le vol de la réserve en or du pays à la Banque centrale, en décembre 1914, Dieu seul sait quoi d’autres ils nous ont volés au cours des autres occupations, jusqu’à date. Il ne fait donc aucun doute qu’il s’agit là de la première cause identifiable qui a conduit le pays dans cet état d’instabilité, de déstabilisation politique aiguë et de destruction économique dans lequel nous nous trouvons actuellement. Ceci ne doit pas être un prétexte non plus pour dédouaner nos politiciens traîtres et incompétents de la gestion démagogique, rétrograde, obscurantiste et criminelle, en complicité avec la bourgeoisie transnationale syro-libanaise qui, aujourd’hui, est à la dernière étape du coup de grâce.

Notre nation a été le théâtre d’un nouveau chapitre, dans l’histoire des plus grandes escroqueries, au lendemain même de notre indépendance. Il y a donc lieu de baptiser cette politique de culpabilisation entre la France et les États-Unis, au regard des torts qu’ils nous ont infligés, de « France and US’ Haitian robbery challenge », («La compétition d’escroqueries en Ayiti entre la France et les États-Unis»). Qu’ils cessent donc de nous stigmatiser avec l’étiquette du pays le plus pauvre de l’hémisphère nord, et même, par occasion, du monde. Car, si nous sommes aujourd’hui si pauvres, ce n’est pas parce que nous l’avions toujours été ou choisi, mais parce qu’ils nous ont littéralement et systématiquement pillés, jusqu’à nous appauvrir. S’il y a donc une vérité irréfutable par rapport au chaos et à l’anarchie dans lesquels nous nous trouvons à tous les points de vue, c’est que ces pays, qui se sont auto-proclamés nos amis, sont au fait nos pires ennemis.

Entre les confessions du diplomate guatémaltèque, Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, et celles du diplomate américain, Daniel Lewis Foote, envoyé spécial des États-Unis pour Haïti en 2021, autour de l’interférence des États-Unis, et de la Communauté internationale (l’OEA, l’Union Européenne, et l’ONU) en général dans les élections ayitiennes de 2010, pour aboutir à l’ineptie de Michel Joseph Martelly à la plus haute magistrature du pays; ces graves révélations viennent confirmer toute la haine que ces États entretiennent, tout au long de l’histoire, contre Ayiti. En effet, cette flambée d’accusations mutuelles d’extorsions et de dilapidations du trésor public ayitien, entre 1825 sous le gouvernement de Jean-Pierre Boyer et en 1914, en prélude à l’occupation américaine d’Ayiti, ne sont que la confirmation de la vérité que nous avions toujours sue sur les causes réelles du sous-développement, de l’instabilité, de la déstabilisation politique. Et, du coup, notre marasme économique ne constitue plus un mystère pour personne.

Le racisme n’a pas été non plus épargné, quand une personnalité diplomatique française eut à expliquer notre incapacité à diriger et à nous développer par une sorte d’anomalie chromosomique. L’heure a donc sonné pour que nous prenions notre destin commun en main, puisque les ennemis communs ont finalement été démasqués. L’heure est grave, elle est à l’indignation. Sachons que, si on peut encore s’indigner, c’est qu’il nous reste encore une grande partie d’humanité, à savoir des valeurs humaines intrinsèques. Dans le cas contraire, on appartient à une espèce autre que celle des humains. Ne l’oublions jamais, si on ne peut s’indigner comme Ayitiennes et Ayitiens, malgré la situation inhumaine et d’humiliation dans laquelle nous vivons depuis des lustres, on n’est donc pas digne d’exister, ni comme personne humaine, ni encore moins comme peuple.

Un pays se construit sur la base de valeurs cardinales, d’un socle solide qu’aucune turbulence interne ni externe ne peut faire ébranler ou déstabiliser. Un pays se construit sur la base d’unité nationale, d’un projet de société commun qui embrasse tous nos desiderata de peuple, en vue de pallier nos atavismes et discordes intestines et séculaires. Nos ancêtres l’avaient très bien compris et résolu, à travers nos 13 années infatigables, durant les guerres de libération, par l’acte sublime de notre déclaration d’indépendance contre l’empire esclavagiste et colonialiste français, bien au-delà de toute tentative de diversion, pour cacher d’autres vérités qui se révèlent d’actualité. Aujourd’hui encore, les puissances néocolonialistes représentent les premiers obstacles à notre développement économique. Face aux vérités dévoilées dans les articles du New York Times, le peuple haïtien et ses dirigeants doivent entamer les démarches pertinentes pour que les vols et abus de ces deux puissances impérialistes ne restent pas impunis. L’heure est à la réparation et aux restitutions de trésors volés. À nous de prendre notre destin de peuple en main et de chercher la voie de la justice. Faudrait-il savoir ce que dit le Droit international à ce sujet ?

Jean Camille Étienne (Kmi-Lingus),

Architecte Msc. en Politique et Gestion de l’Environnement

24/05/2022

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