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Justice: quand les autorités étatiques fuient, face aux bandits

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La délocalisation du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince au tribunal de Paix, section sud, est une victoire à la Pyrrhus pour les membres de l’appareil judiciaire. Depuis plus de trois ans, les leaders des syndicats de magistrats et le barreau de Port-au-Prince réclamaient à cor et à cri cette délocalisation.

En fuyant les violences du Bicentenaire, les juges et les avocats ne sont pourtant pas au bout de leur peine. Ils devront relancer l’appareil judiciaire dans la plus grande juridiction du pays. La bâtonnière, Marie Suzy Legros, avait attiré l’attention sur le dysfonctionnement du tribunal, en raison de l’absence des juges. Seuls le doyen et deux autres magistrats fréquentaient les lieux.

Entre temps, la situation s’est fortement détériorée et rien n’indique que les juges obtiendront les matériels nécessaires à leur sécurité. De nombreux spécialistes souhaitent que la délocalisation soit le déclic pour une dynamisation du système judiciaire, considéré comme en faillite.

La paralysie des activités au TPI de la capitale dure depuis plus de trois ans. Outre l’insécurité, le conflit entre l’Exécutif et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), à propos de la présidence de la Cour d’appel, avait également bloqué l’appareil judiciaire. Les syndicats de magistrats avaient donné l’assurance de leur détermination à intensifier les efforts pour répondre aux requêtes des justiciables. Les dossiers en Habeas corpus bénéficieront de la priorité du Doyen Bernard Saint-Vil.

De plus, maître Newton Saint-Juste et M. Stanley Lucas figurent parmi les rares défenseurs du président assassiné, Jovenel Moïse. Neuf (9) mois après ce crime crapuleux, le dossier est au point mort en Haïti. Un mois après sa désignation, le juge Merlan Belabre n’a toujours pas reçu les dossiers. Le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Bernard Saint-Vil, est dans l’attente des conditions de sécurité pour transmettre le dossier.

M. Lucas dénonce un complot d’une partie des élites, pour empêcher l’enquête. Il soutient qu’un juge nommé par le Premier Ministre Ariel Henry ne peut réaliser les investigations. M. Lucas rappelle que M. Henry est soupçonné d’être impliqué dans le crime. Selon M. Lucas, le juge Mathieu Chanlatte, qui avait été contraint de se déporter, avait en fait été effrayé par des élites qui veulent empêcher la poursuite de l’enquête.

De son côté, maître Newton Saint-Juste a déposé une plainte en République Dominicaine. Il veut provoquer, à tout le moins, une enquête de l’unité d’analyse financière de la République Dominicaine. Selon M. Saint-Juste, plusieurs millions de dollars américains, ayant été utilisés par les auteurs du crime, ont transité par la République voisine.

Emmanuel Saintus

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