HomeEconomie & FinancesSalaires: les ouvriers, malmenés par la police

Salaires: les ouvriers, malmenés par la police

Published on

Archives

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport dans lequel il dénonce les exactions perpétrées par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH), lors des manifestations pacifiques, organisées par les ouvriers du secteur textile, pour exiger la révision du salaire minimum à 1500 gourdes par jour. «Les revendications de la classe ouvrière, qui exige 1500 gourdes comme salaire minimum, sont justes», avait estimé le RNDDH, dans un communiqué en date du 21 février 2022. «Il est inconcevable que des policiers se soient mis aux côtés des patrons pour opprimer la population en proie à une pauvreté extrême, réclamant un salaire juste et équitable pour un travail aux horaires astreignants qu’elle fournit quotidiennement», déclare-t-il. Au moins une quinzaine de personnes ont été victimes de brutalités policières, lors des manifestations pacifiques, organisées par les ouvriers, alerte l’organisme. «Au moins un d’entre eux (manifestants) a été giflé avec beaucoup de violence, alors qu’il n’agressait pas le policier ni ne représentait aucune menace pour lui», rapporte le RNDDH, citant une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, montrant les faits. Dans ce document, le RNDDH avait appelé les autorités concernées à passer des instructions, en vue de porter les agents de la PNH à mettre fin immédiatement aux répressions des manifestations pacifiques des ouvriers.

De plus, le Conseil National de la Société Civile Ayitienne (CNSCA) a condamné avec véhémence l’incident survenu le mercredi 23 février 2022, sur la route de l’Aéroport, où des agents de la Police Nationale d’Haïti ont intervenu avec une brutalité outrancière contre les ouvriers qui réclamaient une augmentation de salaire. En effet, cette intervention brutale, ayant coûté la vie à un journaliste et causé plusieurs blessés, ne correspond pas à la mission de la PNH qui est de «Protéger et servir» la population. De ce fait, devant cet acte non conforme aux règles démocratiques et, le cas échéant, à la formation reçue à l’académie de Police, le CNSCA appelle l’IGPNH à diligenter une enquête rapide, en vue de retracer l’auteur ou les co-auteurs de cet acte, afin de corriger cette bavure. À un moment où le pays est bouleversé par une crise pluridimensionnelle, où la population est aux abois, ne sachant de quel bois faire flèche, tellement la situation socio-économico-politique est agonisante, il est inadmissible que des malheureux ouvriers qui, dans une perspective démocratique, manifestent pour défendre leurs droits, soient ainsi maltraités. Il faut que justice soit rendue aux victimes de cet incident ! Le CNSCA condamne encore une fois la brutalité policière et demande à l’IGPNH de mener une enquête en vue de trouver l’auteur ou les co-auteurs de cet acte afin qu’ils soient jugés et punis.

Par ailleurs, le Conseil National de la Société Civile Ayitienne (CNSCA) appelle les ouvriers à continuer de défendre leurs droits, tout en respectant la règle du jeu démocratique, en évitant le désordre. Aussi, le CNSCA invite-t-il tous les acteurs concernés, en général, et le gouvernement, en particulier, à adresser cette question avec tact, afin de résoudre ce problème et éviter d’autres incidents car le pays n’en peut plus. Encore une fois, le CNSCA invite tous les Ayitiens à éviter la voie du chaos pour emprunter la voie du dialogue, afin de sortir le pays de cette impasse difficile.

Par ailleurs, lors de la manifestation sur la route de l’aéroport, alors que plusieurs centaines de travailleurs manifestaient, plusieurs personnes ont été blessées par des tirs d’individus portant des uniformes de la PNH et circulant à bord d’un véhicule sans plaque, provoquant une vive tension et des mouvements de panique dans la zone.

L’économiste Joseph Harold Pierre estime que le salaire minimum journalier devrait se situer entre 900 et 1700 gourdes, mais il reconnaît que l’État ne peut pas accéder à une telle augmentation qui ferait perdre toute compétitivité à Haïti par rapport à d’autres pays de la région. Un avis partagé par d’autres économistes qui craignent également qu’Haïti soit hors-jeu, avec un salaire minimum de 1500 gourdes par journée de travail de 8 heures, dans le secteur textile.

À rappeler que le gouvernement a augmenté le salaire minimum journalier pour tous les segments d’activités. En ce qui concerne le secteur de la sous-traitance, catégorisé dans le segment F, le salaire est fixé à 685 gourdes contre 500 gourdes auparavant.

Emmanuel Saintus

Popular articles

Instabilite

De l'instabilité sociopolitique dégradante aux ingérences des puissances impérialistes occidentales en Haïti, le peuple...

Mythe ou vérité ? Le peuple haïtien, pour son propre malheur, choisirait-il des bandits comme leaders?

 Les analystes politiques prennent le vilain plaisir de culpabiliser les victimes en guise de...

Un Conseil Présidentiel de 7 membres, à la tête du pays, est-ce pour bientôt?

C’est une démarche boiteuse au mieux, bizarre certainement, mais il fallait bien entreprendre quelque...

La CARICOM recrute 7 nouveaux acteurs haïtiens pour pour une  débauche présidentielle  inédite

Cette organisation qui n’a jamais supporté Haïti dans sa lutte contre ses ennemis internes...

Latest News

Newsreel

News coming from the nations leaders last week offered some hope that things will...

Frankétienne : Un nom qui sonne comme une insolence

Né le 12 Avril 1936 à Ravine Sèche dans le département de l’Artibonite, Jean-Pierre...

La reddition de compte, ultimement, est personnelle : avis en est donné aux concernés

Je sais que la politique est une lutte idéologique qui s’exprime de toute sorte...