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« De sommets en sommets… »

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Le mercredi 8 décembre, c’était la « Journée mondiale de l’environnement. Parcours de restauration des
écosystèmes », n’est-ce pas l’occasion de revenir sur le chemin de la restauration des écosystèmes, au
centre des principaux débats internationaux sur la protection et la gestion rationnelle et durable de
l’environnement, depuis tantôt un demi-siècle ? Ainsi, fort du principe de réalité, je nous invite à passer
en revue les principes adoptés, lors de la première Conférence internationale sur l’environnement, sous
l’égide des Nations Unies, dite Conférence des Nations Unies sur l’Environnement, ou plus
communément appelée Sommet de la Terre, tenue à Stockholm, en Suède, du 5 au 16 juin 1972.
La Déclaration de Stockholm contemple les 26 principes suivants :
Principe 1 : La liberté est un droit fondamental pour l’Homme, l’égalité et des conditions de vie
satisfaisantes aussi, dans un environnement dont la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le bien-
être. Il a le devoir de protéger et d’améliorer l’environnement pour les générations actuelles et futures.
De ce fait, les politiques qui encouragent le racisme, l’apartheid, la discrimination, les formes
coloniales et autres oppression et domination étrangères doivent être éliminées après condamnation.
Principe 2 : Les ressources naturelles du globe, y compris : l’air, l’eau, la terre, la flore et la faune, et
particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels doivent être préservés, dans
l’intérêt des générations présentes et à venir, par une planification ou une gestion attentive, selon que de
besoin.
Principe 3 : La capacité du globe de produire des ressources renouvelables, essentiellement, doit être
préservée et, partout où cela est possible, rétablie ou améliorée.
Principe 4 : L’Homme a une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion du
patrimoine constitué par la flore et la faune sauvages et leur habitat, qui sont aujourd’hui gravement
menacés par un concours de facteurs défavorable. La conservation de la nature, et notamment de la
flore et de la faune sauvages, doit donc tenir une place importante dans la planification pour le
développement économique.
Principe 5 : Les ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de telle façon qu’elles
ne risquent pas de s’épuiser et que les avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toute
l’humanité.
Principe 6 : Les rejets de matières toxiques ou d’autres matières, et les dégagements de chaleur en
qualité ou sous des concentrations telles que l’environnement ne puisse plus en neutraliser les effets,
doivent être interrompus de façon à éviter que les écosystèmes ne subissent des dommages graves ou
irréversibles. La lutte légitime des peuples de tous les pays contre la pollution doit être encouragée.
Principe 7 : Les États devront prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la pollution des
mers par des substances qui risquent de mettre en danger la santé de l’homme, de nuire aux ressources
biologiques et à la vie des organismes marins, de porter atteinte aux agréments naturels ou de nuire à
d’autres utilisations légitimes de la mer.
Principe 8 : Le développement économique et social est indispensable, si l’on veut assurer un
environnement propice à l’existence et au travail de l’homme et créer sur la terre des conditions
nécessaires à l’amélioration de la qualité de la vie.
Principe 9 : Les déficiences de l’environnement, imputables à des conditions de sous-développement et
à des catastrophes naturelles, posent des problèmes graves, et le meilleur moyen d’y remédier est
d’accélérer le développement par le transfert d’une aide financière et technique, substantielle pour
compléter l’effort national des pays en voie de développement et l’assistance fournie en tant que besoin.
Principe 10 : Pour les pays en voie de développement, la stabilité des prix et une rémunération
adéquate pour les produits de base et les matières premières sont essentielles pour la gestion de
l’environnement, les facteurs économiques devant être retenus au même titre que les processus
écologiques.

Principe 11 : Les politiques nationales d’environnement devraient renforcer le potentiel de progrès
actuel et futur des pays en voie de développement, et non l’affaiblir ou faire obstacle à l’instauration de
meilleures conditions de vie pour tous. Les États et les organisations internationales devraient prendre
les mesures voulues pour s’entendre sur les moyens de parer aux conséquences économiques que peut
avoir, au niveau national et international, l’application de mesures de protection de l’environnement.
Principe 12 : Il faudrait dégager des ressources pour préserver et améliorer l’environnement, compte
tenu de la situation et des besoins particuliers des pays en voie de développement et des dépenses que
peuvent entraîner l’intégration de mesures de préservation de l’environnement dans la planification de
leur développement et aussi la nécessité de mettre à leur disposition à cette fin, sur leur demande, une
assistance internationale supplémentaire, aussi bien technique que financière.
Principe 13 : Afin de rationaliser la gestion de ressources et ainsi d’améliorer l’environnement, les
États devraient adopter une conception intégrée et coordonnée de leur planification du développement,
de façon que leur développement soit compatible avec la nécessité de protéger et d’améliorer
l’environnement dans l’intérêt de leur population.
Principe 14 : Une planification rationnelle est un instrument essentiel si l’on veut concilier les
impératifs du développement et la nécessité de préserver et d’améliorer l’environnement.
Principe 15 : En planifiant les établissements humains et l’urbanisation, il faut veiller à éviter les
atteintes à l’environnement et à obtenir le maximum d’avantages sociaux, économiques et écologiques
pour tous. À cet égard, les projets conçus pour maintenir la domination du colonialisme et du racisme
doivent être abandonnés.
Principe 16 : Dans les régions ou le taux d’accroissement de la population ou sa concentration
excessive sont de nature à exercer une influence défavorable sur l’environnement ou le développement,
et dans celles ou la faible densité de population risque d’empêcher toute amélioration de
l’environnement et de faire obstacle au développement, il faudrait mettre en œuvre des politiques
démographiques qui respectent les droits fondamentaux de l’homme et qui soient jugées adéquates, par
les gouvernements intéressés.
Principe 17 : Il convient que des institutions nationales appropriées soient chargées de planifier, de
gérer ou de réglementer l’utilisation des ressources de l’environnement dont disposent les États, en vue
d’améliorer la qualité de l’environnement.
Principe 18 : Il convient de recourir à la science et à la technique, dans le cadre de leur contribution au
développement économique et social, pour déceler, éviter ou limiter les dangers qui menacent
l’environnement et pour résoudre les problèmes qu’il pose, et, d’une manière générale, pour le bien de
l’humanité.
Principe 19 : Il est essentiel de dispenser un enseignement sur les questions d’environnement aux
jeunes générations aussi bien qu’aux adultes, tenant dûment compte des moins favorisés, afin de
développer les bases nécessaires pour éclairer l’opinion publique et donner, aux individus, aux
entreprises et aux collectivités, le sens de leurs irresponsabilités en ce qui concerne la protection et
l’amélioration de l’environnement, dans sa dimension humaine. Il est essentiel aussi que les moyens
d’information de masse évitent de contribuer à la dégradation de l’environnement et, au contraire,
diffusent des informations de caractère éducatif sur la nécessité de protéger et d’améliorer
l’environnement, afin de permettre à l’homme de se développer à tous égards.
Principe 20 : On devra encourager, dans tous les pays, notamment dans les pays en voie de
développement, la recherche scientifique et les activités de mise au point technique, dans le contexte
des problèmes d’environnement, nationaux et multinationaux. À cet égard, on devrait encourager et
faciliter la libre circulation des informations les plus récentes et le transfert des données d’expérience,
en vue d’aider à la solution des problèmes d’environnement ; on devra mettre les techniques intéressant
l’environnement à la disposition des pays en voie de développement, à des conditions qui en
encouragent une large diffusion, sans constituer pour eux une charge économique.

Principe 21 : Conformément à la charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les
États ont le droit souverain d’exploiter leurs propres ressources, selon leur politique d’environnement et
ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous
leur contrôle ne causent pas de dommage à l’environnement dans d’autres États ou dans les régions ne
relevant d’aucune juridiction nationale.
Principe 22 : Les États doivent coopérer pour développer encore le droit international, en ce qui
concerne la responsabilité et l’indemnisation des victimes de la pollution et d’autres dommages
écologiques que les activités menées dans les limites de la juridiction de ces États ou sous leur contrôle
causent à des régions situées au-delà des limites de leur juridiction.
Principe 23 : Sans préjudice des critères qui pourront être retenus par la communauté internationale ni
des normes qui devront être définies à l’échelon national, il faudra, dans tous les cas, tenir compte des
échelles de valeurs prévalant dans chaque pays et de l’applicabilité de normes qui sont valables pour les
pays les plus avancés mais qui peuvent ne pas être adaptées aux pays en voie de développement, et être
pour ces pays d’un coût social injustifié.
Principe 24 : Les questions internationales se rapportant à la protection et à l’amélioration de
l’environnement devraient être abordés dans un esprit de coopération par tous les pays, grands ou petits,
sur un pied d’égalité. Une coopération par voie d’accords multilatéraux ou bilatéraux ou par d’autres
moyens appropriés est indispensable pour limiter efficacement, prévenir, réduire et éliminer les
atteintes à l’environnement, résultats d’activités exercées dans tous les domaines, et ce, dans le respect
de la souveraineté et des intérêts de tous les États.
Principe 25 : Les États doivent veiller à ce que les organisations internationales jouent un rôle
coordonné, efficace et dynamique, dans la préservation et l’amélioration de l’environnement.
Principe 26 : Il faut épargner, à l’Homme et à son environnement, les effets des armes nucléaires et de
tout autre moyen de destruction massive. Les États doivent se forcer d’arriver, dans les meilleurs délais,
aux accords pour l’élimination complète de telles armes.
Tout cela est très joli sur le papier. Cependant, il était impossible pour les instigateurs eux-
mêmes de respecter leurs propres paroles, sans la moindre démonstration d’une certaine velléité
pratique et concrète de l’application de ces principes et dispositions, que ce soit dans le cadre des
conventions-cadres, des sommets ou conférences périodiques, organisées par les organes des Nations
Unies, chargés de s’occuper tant de la qualité de vie, du bien-être, de l’intégrité et de la dignité des êtres
humains, de la diversité culturelle et de l’autodétermination des peuples, de la non-ingérence dans la
gestion et la gouvernance internes des États, de la solidarité internationale, des délimitations
territoriales, des établissements spontanés (urbanisation informelle et non contrôlée) et des
déplacements irréguliers des humains (les exodes ruraux et les mouvements migratoires
internationaux), de l’exploitation des ressources naturelles par les États, hors droit de veto des
puissances impérialistes, des conditions d’habitabilité, de la protection, de la conservation, de la
préservation et de la sauvegarde de l’environnement, dans toutes ses dimensions : que ce soit du point
de vue du bien-être des populations humaines, de la flore et de la faune, de la gestion des ressources en
eau, de la pollution de l’air, de l’assainissement, de l’agriculture, des impacts environnementaux négatifs
des modes de production industriels, de la gestion des déchets, de la violation des droits internationaux,
de la pauvreté, de la famine, du sous-développement et des menaces contre la biodiversité en général.
Je conclurai ma réflexion, de manière légèrement sarcastique pour certains et même impolie
pour d’autres. Si la protection de l’environnement consiste à prendre des mesures pour limiter, atténuer,
voire éradiquer, dans la mesure du possible, l’impact négatif des activités humaines sur
l’environnement, d’où viennent alors tant de drames à faire le nécessaire, c’est-à-dire, ce qui est de droit
pour atteindre le résultat souhaité ?
Après environ un demi-siècle de masturbation intellectuelle et de prostitution dialectique,
depuis la première Conférence des Nations Unies sur l’Environnement, à Stockholm (1972), où les
questions écologiques se sont classées au premier rang des préoccupations internationales, à la toute

dernière en date, soit la 26 e Conférence de Glasgow (2021) sur les changements climatiques (COP26),
au Royaume-Uni (2021), en souvenir du piteux échec du Protocole de Kyoto, au Japon (1997), visant à
réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’orgasme d’une gestion rationnelle et durable des terres
semble mettre du temps à arriver, puisque le préservatif de protection de l’Environnement n’est jamais
correctement mis.
Pourtant, malgré le penchant pour la tergiversation, la procrastination, la confusion, la
justification, la tractation et la diversion, la volonté inébranlable de certains de se battre pour un monde
plus juste et diversifié, un écosystème planétaire et finalement protégé, préservé, restauré et conservé,
en vue de garantir le bien-être des générations présentes et futures, n’est pas entièrement perdue. Du
moins, du côté des droits de certains hommes et femmes, selon leur lieu d’origine, la somme de leurs
connaissances et de leur héritage. La preuve en est si grande que des catégories sociales dont les
féministes et les LGBTQ ont obtenu la reconnaissance de leurs droits, après toutes ces années de
recherche de la reconstruction de l’identité, de l’autodétermination de l’orientation sexuelle et du respect
de la dignité et des droits des femmes dans les pays où cette conscience a été créée. Dans les pays
occidentaux, l’abus des droits « humains », disons mieux des hommes, au bénéfice de ceux des
femmes, augmente de façon exponentielle, après des siècles de domination des sociétés patriarcales.
(Ceci est juste un commentaire qui n’a absolument rien à voir avec la misogynie ou le machisme.) Aux
États-Unis, par exemple, être homosexuel est un droit et la polygamie est un crime. Dans certains pays
musulmans, la figure féminine n’est plus perçue comme celle d’un bien meuble ou la propriété privée
des hommes, et ses droits civils et civiques commencent à poindre à l’horizon, dans l’espoir qu’ils seront
un jour pleinement respectés. Ce sont les seuls domaines dans lesquels on a pu véritablement observer
une certaine volonté réelle de progrès, à savoir celui des libertés individuelles, bien sûr, dans les pays
dits avancés, en matière d’orientation sexuelle, d’égalité des genres, manifestée à travers l’émancipation
des femmes et la reconnaissance légale des droits civils des personnes LGBTQ, comme la pax ou le «
mariage » des personnes du même sexe. N’est-ce pas, sans ironie, un grand pas en avant pour
l’humanité ? Pour le reste, de sommets en sommets, « la volonté » de lutter pour la protection de
l’Environnement semble vouée à l’échec, et la terre se rapproche de plus en plus d’un immense dépotoir
incontrôlable. En d’autres termes, une véritable décharge à déchets. Je me permets donc d’affirmer,
comme j’aime à le répéter : « Il ne suffit pas de changer le nom des choses pour les changer. Car, le
changement véritable se fait en profondeur et s’opère, non pas dans les façades, mais plutôt dans
l’essence et la nature première. »
08/12/2021
Jean Camille Étienne, (Kmi-Lingus)
Architecte et Master en Politique et Gestion de l’Environnement

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