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L’assassinat de Jovenel Moïse serait-il lié au trafic de la drogue?

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Les autorités anti-drogue des États-Unis examinent la possibilité que l’assassinat du président Jovenel Moïse soit lié au trafic de drogue, a rapporté le journal américain New-York Times. Le journal a révélé, dans un article écrit par Maria Abi-Habib et publié le samedi 21 août, que l’homme en charge de la sécurité de l’ex-Chef d’État, Dimitri Hérard, était un suspect dans une importante affaire de trafic de drogue. Le journal poursuit pour dire que des enquêteurs américains ont affirmé que le commandant Dimitri Hérard était déjà un suspect dans une affaire distincte que la Drug Enforcement Administration des États-Unis poursuit depuis des années. Ces enquêteurs ont également mis un bémol sur la thèse officielle d’un meurtre à mobile politique. Hérard, actuellement détenu au Pénitencier National, est accusé de complicité avec Charles Kiko Saint-Rémy, le beau-frère de l’ancien président, Michel Martelly, Bernard Mevs et des membres de la famille Acra.

Hérard n’était pas la seule personne, dans l’orbite du président, soupçonnée ou reconnue coupable de trafic de drogue. En mars, Lissner Mathieu, un trafiquant condamné qui a fourni ce que l’administration Moïse a appelé des «services professionnels» pour le Palais National, a été arrêté en Haïti par la D.E.A. et s’envola pour les États-Unis. Rappelons que le journal El Tiempo avait rapporté que les mercenaires colombiens étaient au courant de l’existence de plusieurs millions de dollars dans la résidence privée du président Jovenel Moïse. Le média Noticias Caracol a publié des extraits vocaux des mercenaires, confiant effectivement qu’ils étaient venus récupérer l’argent et avaient l’ordre de tuer Jovenel Moïse. De plus, à en croire un rapport du RNDDH de vingt-huit (28) pages, dans la nuit du 7 juillet, Ariel Henry était au téléphone avec Joseph Félix Badio, impliqué dans la planification et la coordination de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Avant, pendant et après l’assassinat de Jovenel Moïse, les téléphones des personnes susmentionnées ainsi que ceux des personnes arrêtées, étaient constamment en contact.

La mission initiale, telle que connue par plusieurs personnes rencontrées par le RNDDH, semble avoir été d’arrêter le président de facto, Jovenel Moïse, sur la base d’un mandat d’arrêt émis, en date du 18 février 2019, par le magistrat instructeur Jean Roger Noëlcius, pour des faits d’assassinats perpétrés dans le cadre du massacre de La Saline, survenu les 13 et 14 novembre 2018. Après son arrestation, le président de facto, Jovenel Moïse, aurait dû être remplacé par Christian Emmanuel Sanon ou par la magistrate Wendell Coq Thélot.

De plus, des personnalités politiques connues, ainsi que plusieurs autres individus, ont été présentés au RNDDH comme ayant adhéré au projet d’arrestation. Il s’agit, entre autres, de Ashkard Joseph Pierre, de Maître Gordon Phenil Désir, de l’ancien sénateur de la République, John Joël Joseph, de la magistrate Wendell Coq Thelot et du docteur Harisson Ernest. Ces personnalités devaient aussi vraisemblablement, occuper des postes importants dans le gouvernement de transition qui serait alors mis sur pied.

Selon ce que le RNDDH a appris, quatorze (14) personnes sont principalement impliquées dans la préparation de la mission initiale qui consistait à arrêter Jovenel Moïse. Il s’agit de : James Solages, Christian Emmanuel Sanon, Joseph Félix Badio, Joseph Vincent, Reynaldo Corvington, Dominick Cauvin, Rodolphe Jaar alias Dòdòf, Gilbert Dragon, Angel Navaro, Walter Veintemilla, Duberney Giraldo Capador alias Manuel, Emmanuel Antonio Intriago alias Tony, Archangel Pretel Ortiz alias Gabriel et German Alejandro Rivera Garcia, alias colonel Mike. Ils étaient en constante communication avec Dimitri Hérard, Jean Laguel Civil et John Joël Joseph. Tous les autres ressortissants colombiens, qui n’étaient pas directement impliqués dans la préparation de la mission, devaient par contre y participer activement.

La répartition des tâches dans le groupe était ainsi réalisée.

Christian Emmanuel Sanon était chargé de la coordination générale du coup qui devait aboutir à son accession au pouvoir.

Dimitri Hérard était chargé de fournir des armes et des munitions aux membres du commando dont des fusils d’assaut, des bonbonnes de gaz lacrymogène, des grenades et des scies électriques.

Rodolphe Jaar, alias Dodof, était chargé de recueillir et de garder le matériel de la mission avant de le distribuer aux membres du commando au moment opportun. En ce sens, au moins quatorze (14) armes à feu, et six (6) véhicules, mobilisés pour la perpétration du crime, ont été recelés chez lui.

Gilbert Dragon était chargé de fournir à l’équipe des insignes de la DEA.

John Joël Joseph était chargé de payer au comptant les frais de location des véhicules.

Jean Laguel Civil était chargé de soudoyer des agents affectés à la sécurité du président, en vue de permettre une entrée en douceur du commando dans la résidence de Jovenel Moïse. Il avait en sa possession environ cent mille (100.000) dollars américains.

Joseph Félix Badio était chargé de recevoir en temps réel des informations relatives aux faits et gestes de la victime. Pour cela, il a loué un appartement en face de la maison du président et était en contact permanent avec Marie Jude Gilbert Dragon qui lui fournissait ces informations. Sur ce point, il convient de souligner que l’inspecteur divisionnaire Jude Laurent, agent de l’USP, affecté à la sécurité de la résidence présidentielle était, par le passé, attaché à la sécurité rapprochée de Marie Jude Gilbert Dragon quand celui-ci était commissaire de police. Ils ont gardé des liens étroits et, c’est à l’inspecteur divisionnaire Jude Laurent qu’il revenait d’informer en temps réel, Marie Jude Gilbert Dragon qui lui-même, relayait l’information à Joseph Félix Badio.

Duberney Giraldo Capador et German Alejandro Riviera Garcia alias colonel Mike, étaient chargés de la reconnaissance des lieux. Pour ce faire, ils se sont rendus, à trois (3) reprises au sommet de la montagne qui surplombe la maison du président.

La mission a été financée en grande partie par Walter Veintenilla, un ressortissant étranger à qui promesse avait été faite de lui donner les coudées franches en vue d’implémenter dans le pays une compagnie d’électricité. Il est actuellement à la tête de la Worldwide Capital Lending Group. Il est aussi présenté comme étant un des responsables de la Counter Terrorist Unit (CTU).

Le jour de la mission, des membres du commando, devaient se poster à l’extérieur et seulement quelques membres influents dudit commando dont German Alejandro Riviera Garcia alias Mike avaient la charge de s’introduire dans les locaux et d’appréhender Jovenel Moïse.

Enfin, le RNDDH rappelle que dans la maison du président, de fortes sommes d’argent ont été retrouvées. Les Colombiens ont reconnu en avoir emporté. Des sommes faramineuses ont été retrouvées en possession de ceux qui ont été tués et, selon d’autres informations recueillies, les cinq (5) colombiens qui se sont échappés, ont aussi volé beaucoup d’argent. Une investigation parallèle à l’assassinat de la victime doit donc être menée par les instances appelées à combattre la corruption, en vue d’identifier la provenance de ces fonds.

Emmanuel Saintus

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