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Le kidnapping résume toutes les peurs des Haïtiens

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Le corps sans vie, identifié comme celui de Flora Marine Nerestant, a été retrouvé dans la commune de Tabarre, le lundi 26 avril 2021. Selon ce qu’a fait savoir la famille de la victime, la dépouille a été transportée à la morgue. Portée disparue depuis le jeudi 22 avril 2021, Flora Marine Nerestant, 32 ans, étudiante en sciences infirmières à l’Université Notre-Dame d’Haïti (UNDH), était en stage à l’hôpital La Paix, à Delmas 33.

Si les causes et les circonstances occasionnant cette mort restent jusque-là inconnues, l’on sait toutefois que la jeune femme, résidant à Carrefour, a séjourné chez son fiancé pour pouvoir se rendre plus facilement à l’hôpital. Le jeune homme confirme l’avoir déposée à l’hôpital La Paix, jeudi matin. Revenu pour la récupérer dans l’après-midi, Flora Marine n’a donné aucun signe de vie, selon ses dires.

La Police Nationale d’Haïti ne s’est pas prononcée officiellement sur ce drame. Le flou reste encore entier sur cette affaire mystérieuse. Ce qui est certain, c’est que Flora Marine Nerestant n’est plus. Elle laisse sa famille et ses proches dans une profonde tristesse.

De plus, ce mardi 27 avril marque le 17e jour, depuis que les religieux sont séquestrés par le gang «400 Mawozo». Au moment où nous mettons sous presse, six (6) des dix (10) personnes enlevées sont toujours entre les mains de ses malfrats.

Selon le Père Maisonneuve du Centre Karl Lévesque, le mardi 20 avril, plus de 100 personnes avaient été kidnappées par le gang «400 Mawozo» sur la Route Internationale reliant Haïti et la République Dominicaine, en passant par la Commune de Crois-des-Bouquets.

Même son de cloche, sur la Route Nationale numéro 2, (Sud de la Capitale Port-au-Prince) à Martissant, où pas moins de 11 véhicules avec des passagers à bord avaient été séquestrés par les groupes gangs armés de Grand Ravine et de Village-de-Dieu.

Le jeudi 22 avril 2021, 12 jours après l’enlèvement de 10 personnes par le gang «400 Mawozo», les ravisseurs avaient libéré 3 des 9 personnes séquestrées. Il s’agit de 3 religieux haïtiens (sur 5) : sœur Anne-Marie Dortellus, le père Hugues Baptiste et Lovely Joseph, a confirmé le père Loudger Mazile, porte-parole de la Conférence des Évêques d’Haïti. Les deux religieux français : père Michel Briand (67 ans) et sœur Agnès Bordeau (80 ans) ainsi que 2 religieux haïtiens et 2 laïques sont toujours séquestrés. Rappelons que le 14 avril dernier, les ravisseurs avaient accepté de libérer, contre rançon, l’un de leurs otages (la mère du père Jean Arnel Joseph), après que sa famille ait réussi à réunir la somme de 50 000 dollars. De son côté, l’Église exclut tout paiement de rançon: «une vie ne s’achète pas comme une marchandise», avait déclaré le père Gilbert Peltro, Secrétaire Général de la Conférence Haïtienne des Religieux.

Du 21 au 23 avril, l’Église Catholique avait cessé toutes ses activités dans les écoles catholiques, presbytérales, congréganistes, les universités et autres institutions (sauf les hôpitaux et les centres de santé), pour exiger la libération des 5 prêtres et des 2 religieuses, enlevés le dimanche 11 avril. Les trois (3) jours de fermeture avaient été annoncés par la Conférence Épiscopale d’Haïti (CEH) et la Conférence Haïtienne des Religieux (CHR).

De plus, le mercredi 21 avril, Me Rogavil Boisguéné, Président du Conseil de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) a informé que le mardi 20 avril, M. Normalis Paul, fonctionnaire et vérificateur à la Cour, au volant de son véhicule dans lequel se trouvait son épouse, son fils et Mme Mimose Benoit, une ménagère à la Cour, ont été interceptés et enlevés par des individus non identifiés entre la 4e Avenue Bolosse et Martissant, alors qu’ils regagnaient leur domicile dans la Commune de Carrefour. Cette situation affecte profondément le personnel de l’institution. C’est pourquoi Me Rogavil Boisguéné espère que les dispositions qu’imposent les circonstances seront prises pour que les personnes séquestrées puissent recouvrer leur liberté, regagner leur lieu de travail et rejoindre leurs familles, dans le meilleur délai.

Notons que, ce même mardi 20 avril, vers 9h00 p. m, dans la zone de Brochette et Waney 87, des individus armés ont enlevé Guy Blaise, un employé de l’hôpital Saint-Boniface de Fond-des-Blancs.

Il faut dire que plusieurs cas d’enlèvement ont été signalés, ces derniers jours, dans la capitale haïtienne, à Port-au-Prince. Une pharmacienne et professeure à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP), Marie Josette Malvoisin, un responsable d’une station d’essence, un coordonnateur de CASEC, Wilkens Dicette, figurent parmi les victimes. Dans le cas de Marline Flora Nerestant, la thèse de l’enlèvement a été évoquée mais n’a pas été confirmée.

La liberté de la presse bafouée

Le classement mondial 2021 sur la liberté de la presse, de Reporters Sans Frontières (RSF), publié le mardi 20 avril, révèle qu’Haïti, après un recul de 21 places dans l’Édition 2020, accuse un nouveau recul de 4 places, dans l’Édition 2021, et se retrouve maintenant 87e sur 180 pays. Notre voisin, la République Dominicaine, en revanche, avance de 5 places et se retrouve 50e, (6 places derrière les États-Unis). La Norvège (1er), la Finlande (2e) et la Suède (3e) occupent respectivement les 3 premières places sur le Podium mondial de la liberté de presse.

Par ailleurs, la Société Interaméricaine de Presse (SIP), dans un rapport, présenté lors de sa réunion à Miami, a dénoncé les cas répétés d’attaques à l’arme à feu contre des journalistes en Haïti. Le document indique que plusieurs journalistes ont été agressés ou blessés par balles, entre janvier et février 2021, lors de la couverture de manifestations anti-gouvernementales. Le rapport mentionne qu’en février 2021, 3 journalistes ont été blessés par balle, dans l’exercice de leur profession, alors qu’ils couvraient de violentes manifestations de l’opposition, réprimées par la police. Il s’agit de Davidson Smith, du média numérique Press Info, de Meus Jeanril, de Télé Pam, et Alvares Destine, d’Actualités Locales TV.

En janvier 2021, le rapport mentionne l’agression subie par les journalistes, Réginald Rémy et Ronald Petit-Frère, violemment battus par des agents de sécurité, alors qu’ils participaient pacifiquement à une marche organisée par des journalistes, pour protester contre la répression et les violences policières.

Emmanuel Saintus

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