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Des policiers traqués par le pouvoir

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Les mandats d’arrêts, les avis de recherche pleuvent sur les policiers «dissidents». Ceux qui ont mal rempli leur obligation de rester soumis au régime pourri en place, ceux qui ne sont pas dociles au commandant de facto Léon Charles, ceux qui ont l’intention de se syndiquer, risqueraient de respirer au Centre Carcéral Pénitencier national.

Dans une note, datée du jeudi 25 mars, adressée à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), le Commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, demande à la DCPJ de saisir Interpol, en vue de rechercher et d’amener aux autorités compétentes, 13 personnes qui font l’objet d’un AVIS de recherche.

Dans la liste, figurait des membres du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17). Il s’agit de Saintores Carlo, Christa Chancy, Jean Pascal Alexandre, Guerby Geffrard, Jean Elder Lundi (Coordonnateur du syndicat du SPNH-17), Jeanty Angelo, Raphaël Jean, alias Ti Blanc, Jeudi Antonisson, Yanick Joseph, Abelson Gros-Nègre (Porte-Parole du SPNH-17), Gédéon Mombrun, Ribenson AC et Yguens Lamarre.

En plus, le samedi 27 mars, la Police Nationale, en collaboration avec le Parquet de Port-au-Prince, a procédé à l’arrestation de Raphaël Jean, alias « Ti blan », accusé d’être un membre du Groupe « Fantom 509 », qui faisait l’objet d’un mandat d’amener du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude. Raphaël Jean, n’est pas un policier de la PNH, mais c’est dans sa résidence que se tenait les réunions de « Fantom 509 », selon les accusations des autorités judiciaires à la Jovenel.

Par ailleurs, le même jour, le policier Abelson Gros-Nègre, Porte-parole du Syndicat de la police « SPNH-17 » qui faisait l’objet d’un avis de recherche, a été arrêté à son domicile, à Carrefour-Feuille, par des agents de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO).

Assassinat, tentative d’assassinat, actes de vandalisme, actes de terrorisme, incendies criminels, destruction de biens publics et privés, complot contre la sûreté intérieure de l’État et association de malfaiteurs, sont les faits reprochés à ces derniers.

De son côté, l’avocat du SPNH, maître André Michel, a qualifié d’illégal, les avis de recherche émis à l’encontre des dirigeants du syndicat.

L’ambassade américaine à Port-au-Prince a qualifié le groupe d’«organisation criminelle». Dans une note publiée le 22 mars, l’ambassade a invité les membres de son personnel à limiter leurs déplacements non essentiels à travers les communes de Delmas et Pétion-Ville, entre autres. «L’organisation criminelle connue sous le nom de Fantôme 509 est actuellement active dans les quartiers de Delmas et de Pétion-Ville à Port-au-Prince», a écrit l’ambassade qui a poursuivi que «ce groupe est connu pour ses actions violentes et sa capacité à se relocaliser rapidement, nous vous encourageons à limiter les déplacements non essentiels dans ces zones.»

Cependant, des voix se sont élevées pour dénoncer le comportement de l’ambassade américaine à Port-au-Prince qui n’avait rien déclaré, après la tuerie de plusieurs policiers dans l’opération policière foirée au Village-de-Dieu, le 12 mars dernier, où au moins quatre (4) policiers ont été tués par des bandits armés.

Fantôme est reconnu comme une organisation criminelle par l’ambassade des États-Unis. Le chancelier haïtien, M. Claude Joseph, a appelé les autres missions diplomatiques à emboîter le pas. «Nos pays amis doivent reconnaître fantôme comme une organisation criminelle», dit-il, soulignant que les actions de ce groupe sont inacceptables.

Il a soutenu que cette décision sera prise avec toutes les conséquences que cela implique. Il s’agit, entre autres, de restrictions sur les déplacements des membres de ce groupe. Ils ne sont plus des policiers et sont recherchés par les forces de l’ordre.

Le haut commandement de la PNH militarisé…

Plusieurs changements ont été opérés, au niveau du haut commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), par le Directeur Général a. i. de facto, Léon Charles.

En effet, l’Inspecteur Général Monès Auguste a été installé comme nouveau Directeur Central de la Police administrative (DCPA). Auguste était précédemment Directeur de la Direction centrale de la police routière (DCPR). Il a remplacé à ce poste l’Inspecteur Général Marc Justin. L’Inspecteur Général Joseph Jean-Mary Wagnac a été installé comme Directeur des Renseignements Généraux. Il a remplacé à ce poste l’Inspecteur Général Carl Henry Boucher, placé en isolement. De plus, l’inspecteur Général Marc Justin est placé comme Directeur de l’École de Police. Il remplace à ce poste Bernard Elie. Et l’Inspecteur Général Frantz Leurebours a été mis comme Directeur de Cabinet de Direction de Léon Charles. L’Inspecteur Général Jean Marc Wilkens a été placé comme Directeur de l’administration et des services généraux. Le Commissaire Divisionnaire, Max Hilaire revient comme Directeur du Personnel (poste qu’il avait déjà occupé). Le Commissaire Divisionnaire Jean Prévil Castro a été installé comme Directeur de la Direction Centrale de la Police Routière (DCPR). Il a remplacé à ce poste l’Inspecteur Général Monès Auguste.

Emmanuel Saintus

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