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Helen La Lime, l’avocate du diable

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Les déclarations de l’ancien président, Jovenel Moïse, devant le Conseil de Sécurité, à travers lesquelles il a tenté de défendre son pouvoir, au détriment de la volonté de la majorité du peuple, de la société, de la classe politique et de la majorité des secteurs vitaux de la vie nationale qui exigent le respect de la Constitution haïtienne, ont mis en colère la population haïtienne.

Si les politiques n’ont pas manqué de réagir sur le fond du discours prononcé le lundi 22 février par le président de facto, Jovenel Moïse, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’expert en relations internationales, Fernando Estimé, se montre très critique également sur la forme. «Il est tout à fait inhabituel qu’un chef d’État s’exprime dans une réunion à laquelle participent des diplomates d’un niveau aussi faible. Envoyer un président en première ligne, alors qu’il n’a pas non plus, l’expérience des convenances diplomatiques, est une erreur grossière.» En effet, le rappel à l’ordre du représentant du Royaume-Uni, au bout de 25 minutes de discours, a fait très mauvais effet auprès de l’assistance, explique le spécialiste. «Tout donne l’impression que cette allocution a été préparée à la va-vite et que les enjeux n’ont pas été cernés avec précision par le chef de l’État, avant son intervention.» Le résultat est que ces approximations sont gênantes pour tout le pays. Par ailleurs, les interventions des représentants français et chinois ont mis le président Jovenel Moïse dans une position fâcheuse. Dans ce contexte, Fernando Estimé s’interroge sur l’opportunité de cette intervention face au Conseil de Sécurité et parle d’opération de charme totalement ratée. Lorsque l’on dispose de professionnels de la diplomatie, c’est une très mauvaise idée de jeter un président inexpérimenté dans l’arène, a-t-il conclut.

Helen La Lime, Cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a déclaré au Conseil de Sécurité, réuni par vidéoconférence, que la polarisation, qui a défini la majeure partie du mandat du Président Jovenel Moïse, est devenue encore plus aiguë, car l’espace civique se rétrécit et l’insécurité alimentaire aiguë se développe. Haïti est en proie à une nouvelle crise, depuis que le Parlement a cessé de fonctionner en janvier 2020, laissant le Président reporter les élections et gouverner par décret. En réponse, de grandes foules ont afflué dans les rues, faisant écho aux demandes de l’opposition, réclamant la démission de M. Moïse. «Seul un renouveau démocratique, résultant de la tenue rapide d’élections crédibles, transparentes et participatives, peut donner à Haïti l’occasion de surmonter sa crise politique prolongée», a déclaré Mme La Lime devant les membres du Conseil de sécurité. Cela permettrait à la société et aux dirigeants haïtiens de concentrer leur attention sur la mise en œuvre des réformes économiques et de gouvernance qui sont nécessaires pour remettre le pays sur la voie du développement durable, a-t-elle ajouté. Lors de son intervention au Conseil de Sécurité, réuni par vidéoconférence, l’ancien Président Moïse a défendu son administration, affirmant qu’elle était confrontée non seulement à la pandémie de COVID-19, mais aussi à des «oligarques corrompus» et à une «opposition radicale et violente » qui ont tenté, à plusieurs reprises, un coup d’État. «Cette politique de chaos a fait que le gouvernement a dû enlever les gants», a-t-il dit, ajoutant, cependant, que les élections législatives, qui auraient dû avoir lieu à l’origine en octobre 2019, se dérouleront en septembre 2021, soit deux ans plus tard. Un léger retard, quoi!

Emmanuel Saintus

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