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Jovenel Moïse : une affaire classée

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Pour ceux et celles parmi des analystes qui se rappellent la dernière sortie de Jovenel Moïse dans la Commune de Fort-Liberté (Nord Est), il y avait en filigrane l’annonce de la menace qu’il ne quittera pas le pouvoir. Toutes ces déclarations recoupées de Jovenel, de ses alliés et de ses amis supporteurs, ne renvoient qu’à une chose: l’impasse politique.

Le pays se divise chaque jour un peu plus et se dirige vers une guerre civile. Ce gouvernement ne parviendra pas à faire grand-chose, au point de vue intérieur, mais il peut agir à l’extérieur avec la complicité du Core Group.

Le samedi 6 février, au lendemain du soutien par Washington à l’ancien Président d’Haïti Jovenel Moïse, six (6) membres du Congrès ont adressé une lettre au secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, dans laquelle il demande de ne plus soutenir Jovenel Moïse. «En tant que membres du Congrès, nous croyons profondément dans la démocratie et le règne de la loi et nous ressentons qu’il est essentiel que les États-Unis rejettent sans ambiguïté toute tentative du président Moïse de se maintenir au pouvoir, en violation de ces principes. Le temps d’une transition démocratique conduite par les Haïtiens, c’est maintenant».

Dans une résolution datée du 6 février, à quelques heures de l’échéance constitutionnelle marquant la fin du mandat du Président de la République, le Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) souligne que l’article 134-2 de la Constitution de 1987 ne souffre d’aucune ambiguïté. Dans ce sens, le CSPJ indique que le Président Jovenel Moïse, en appliquant l’esprit de cet article en 2020, pour les Députés et Sénateurs, doit savoir, en conséquence, que «là où la loi ne distingue, il n’y a pas lieu de distinguer», lit-on dans cette résolution. «Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire lance un appel à toutes les citoyennes et à tous les citoyens pour qu’ils réalisent qu’aucun sacrifice, à l’instar de nos ancêtres, n’est trop grand pour éviter d’offrir d’affreux spectacles au reste du monde», souligne la note qui porte la signature de presque tous les juges, sauf celle du Président Me René Sylvestre.

En plus, le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, M. Bernard Saint-Vil, dément qu’un mandat d’arrêt ait été émis contre le président Jovenel Moïse, contrairement aux allégations du ministre de facto de la Justice, Rockfeller Vincent, faisant croire qu’un mandat d’arrêt avait été lancé contre l’ancien président Moïse. Il soutient qu’il n’a pas pu joindre le juge instructeur au téléphone et son greffier n’était pas disponible. Le dossier existe mais la plainte a été déposée contre inconnu pour assassinat et non contre le président Moïse. Une copie du mandat a circulé hier sur les réseaux sociaux. Le doyen explique que les mentions de référence sur le dossier sont conformes et ont permis de retrouver le document dans le greffe. De plus, il a fait remarquer que le chef de l’État n’est justiciable que par devant la Haute Cour de Justice. Par ailleurs, le juge Saint-Vil révèle que le dossier a été enregistré au TPI et au Parquet de Port-au-Prince en 2019.

L’Armée sort ses griffes…

Depuis le dimanche 7 février, on a observé une paralysie des activités dans la Capitale où la Police Nationale d’Haïti est largement déployée. Le Haut Commandement des Forces armées d’Haïti (FAD’H) a exprimé, dans une note, «ses vives préoccupations face à l’évolution de la situation politique dans le pays, découlant de la tournure dangereuse que prennent les évènements à l’occasion du 7 février 2021». Face aux débordements de certains secteurs de la vie nationale, le Lieutenant-Général des Forces armées, Jodel Lesage, assure que «les Forces armées d’Haïti remobilisées (450 militaires) entendent assumer pleinement leurs responsabilités, en demeurant fidèles à leur mission constitutionnelle qui consiste à assurer la sécurité nationale, à défendre l’intégrité du territoire, l’ordre démocratique et l’État de droit.» Ajoutant que: «dans cette conjoncture troublée, les Forces armées d’Haïti réaffirment leur détermination à respecter la Constitution et les autorités légitimes démocratiquement élues par la population» à qui il demande de rester sereine, tout en gardant confiance dans les institutions républicaines.

Emmanuel Saintus

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