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Jovenel Moïse, dans l’attente d’une transition

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Alors que l’opposition se prépare à assener le coup fatal contre le régime en place, trois membres du Congrès américain : Gregory Meeks, le nouveau Président de la commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Représentants; Albio Sires, Président de la sous-commission de l’hémisphère occidental et Andy Levin, membre de la commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Représentants, se disent favorables à une transition politique en Haïti. Dans un communiqué, ils ont fait remarquer, qu’après analyse de la situation en Haïti, ils veulent travailler avec le nouveau Président élu, Joe Biden (qui prendra les commandes des États-Unis le 20 janvier 2021), sur la possibilité d’instaurer une transition politique, pour remplacer Jovenel Moïse qu’ils accusent de prendre une voie de plus en plus autoritaire… «Lorsque le 117e Congrès se réunira, le soutien aux acteurs démocratiques en Haïti sera une préoccupation majeure de cette Commission. Nous travaillerons d’urgence, avec le nouveau Gouvernement Biden, pour développer une politique américaine qui donne la priorité aux droits et aux aspirations du peuple haïtien, et qui soutient une transition crédible, menée par les Haïtiens, vers un retour à l’ordre démocratique», ont écrit les signataires du communiqué. À l’évidence, cela devrait suffire pour que Jovenel Moïse sorte de ses illusions, si largement médiatisées, ces derniers jours, et auxquelles a largement contribué les sous-traitants du pouvoir: illusions, comme quoi l’opposition ne vaut rien. Ce serait une déclaration américaine «dérangeante», selon Bocchit Edmond, l’Ambassadeur d’Haïti à Washington, qui a ainsi qualifié les propos de trois membres démocrates du Congrès américain, appelant à une transition politique crédible en Haïti.

Cerise sur le gâteau, l’ex-maire des Cayes s’est dit pour une transition. En effet, sur les ondes d’une radio de la Capitale, l’ex-maire de la ville des Cayes, Jean Gabriel Fortuné, a estimé que les élections législatives ne seront pas possibles, et se dit favorable à une transition politique d’une durée de 3 ans.

De son côté, Pierre Antoine Louis exhorte Jovenel Moïse à ne pas tenir compte des avertissements du Département d’État Américain. En effet, lors d’une entrevue avec le journaliste Jacquelin Bélizaire, du service créole de la Voix de l’Amérique, Jon Piechowski, le sous-secrétaire adjoint au Département d’État américain pour les questions de l’hémisphère occidental, a émis des réserves sur le projet du président Moïse de doter le pays d’une nouvelle constitution. «Pour nous, il est important que les Haïtiens obtiennent que les institutions démocratiques soient complètes. Ils doivent avoir un Parlement élu. Il est important qu’Haïti puisse examiner les questions constitutionnelles. Mais, pour le moment, les institutions démocratiques ne sont pas complètes. Cela signifie qu’il n’y a pas une démocratie complète», a-t-il jugé. L’ancien diplomate a alors opiné que le responsable américain n’a aucune leçon à donner à Haïti. «En s’exprimant sur les affaires internes d’Haïti, Jon Piechowski outrepasse les droits accordés par la Convention de Genève sur les relations diplomatiques», a dit l’ex-diplomate, Pierre Antoine Louis. Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître que le sous-secrétaire adjoint au Département d’État américain a raison sur le fond. «Même si Jon Pechowski n’a aucun droit de s’exprimer sur ce qui se passe en Haïti, l’opinion qu’il exprime n’est pas choquante. Il ne revient pas à l’Exécutif de mettre en place un Comité Consultatif, chargé de rédiger la Constitution. Cela doit être l’œuvre d’une Assemblée Constituante, issue d’un compromis politique», a déclaré Pierre Antoine Louis. Toutefois, ce qu’il qualifie d’ingérence étrangère grossière, dans les affaires du pays, doit être ignoré par les autorités haïtiennes, insiste-t-il. «Seuls les Haïtiens peuvent opiner sur les affaires internes d’Haïti. Tout comme il serait malvenu, dans le contexte actuel, que les autorités haïtiennes s’expriment sur la situation aux États-Unis». Pierre Antoine Louis attribue le manque de respect par Jon Piechowski, des règles de réserves appliquées habituellement par les diplomates, à un affaiblissement des élites haïtiennes qu’il juge plus enclines à rechercher un gain facile, qu’à faire respecter leur pays.

Emmanuel Saintus

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