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« Donald Trump ou l’incarnation de l’ultranationalisme de l’extrême droite américaine »

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Jusqu’avant l’élection de Donald John Trump, en novembre en 2016, à la plus haute magistrature de l’empire à l’étendard étoilé, on aurait cru que George Walker Bush allait remporter le trophée du président américain le plus impopulaire et déprécié de toute l’histoire des États-Unis d’Amérique, en dépit de ses deux mandats.  Cependant, le destin a voulu qu’il en soit autrement, et ce, pour l’honneur et le bonheur de celui qui allait être considéré comme le chef d’État américain le plus radical, quant à son attachement soi-disant aux plus hauts intérêts nationaux, dans le concert des nations, mais particulièrement vis-à-vis de la Chine qu’il estime avoir bénéficié pendant trop longtemps du savoir-faire, de la technologie ainsi que de la mollesse et/ou protection des échanges commerciaux entre les deux pays, de manière disproportionnelle.  Il n’y a pas mieux que lui pour savoir de quoi il parle, car l’homme en question est un coriace homme d’affaire, bien que pas aussi talentueux et réussi qu’il le prétend.  Cependant, comme par une intervention irrégulière des Dieux, ironiquement, le cours des évènements a tourné en sa faveur.  Désormais, le 45e président des États-Unis entrera dans les annales des présidents américains les plus décriés et ironisés, tant à l’échelle nationale qu’internationale, à tort ou à raison, dans des émissions de télé-réalité et de comédie les plus prisées et de très large audience.

Par ailleurs, si je me suis permis de camper Trump aux côtés de Bush fils, antérieurement, ce n’est certes pas dans un souci d’une analyse comparative, à proprement parler, entre les deux chefs d’État.   C’est juste par simple rapprochement de chronologie et d’analogie d’héritage, car ils sont d’ailleurs complètement aux antipodes l’un de l’autre, à bien des égards, en dépit de leur point commun d’intérêts de parti, de la garantie des intérêts de la classe dominante et de la sécurité nationale, sous couvert d’un nationalisme outrancier et exagéré.  Néanmoins, il faut reconnaître que Donald Trump se distingue par son pseudo-nationalisme, synonyme de la suprématie blanche, prônée par les ultranationalistes, comme une analogie au mythe de la race aryenne ouvertement et cruellement défendue par Adolf Hitler, en Germanie, sous prétexte de garantir et de protéger les plus hauts intérêts des allemands contre la sémitisation ou l’invasion de l’économie nationale par les Juifs.

La vérité c’est que le parti Républicain, très conservateur et fondation sur laquelle se repose l’establishment américain, s’est servi de l’homme en question, en fonction de son tempérament, pour vider des contentieux séculaires avec les Démocrates plus conciliants et libéraux, en ce qui a trait à certaines question comme l’immigration, la sécurité sociale, l’assurance santé, l’avortement, l’orientation sexuelle et le salaire minimum, pour ne citer que ceux-là.  En effet, à l’exception de Ronald Reagan, l’un des rares chefs d’État républicains, dont la présidence est considérée jusqu’à date comme étant l’une des plus florissante pour l’économie américaine ainsi que pour l’unité nationale, aucun autre élu sous la bannière républicaine n’a su redonner à l’économie américaine sa splendeur d’antan.  L’alternance pour le renouvellement du personnel politique n’est autre que le clivage entre le démantèlement économique par les Républicains et le redressement y relatif par le Démocrates, et vice versa, pour la simple et bonne raison que l’agenda politique varie selon le parti au pouvoir.

Ainsi, dès le 2e paragraphe de son discours inaugural du 20 janvier 2017, Donald Trump, avec conviction et ferveur, eut à s’adresser à la nation par ces propos qui ne relevaient que du réconfort pour ses supporteurs, les ultraconservateurs, voire pour une bonne partie de la population de laquelle il a, au fur et à mesure, eu un second vote de confiance, en dépit de sa gestion désastreuse.  Et je cite : « Nous, citoyens d’Amérique, participons maintenant à un grand effort national pour reconstruire notre pays et rétablir sa promesse envers tous ses habitants.  Ensemble, nous allons déterminer l’avenir de notre pays et celui du monde, pour de nombreuses années à venir.  Nous aurons des défis à relever.  Nous aurons des difficultés à surmonter.  Mais nous ferons ce qu’il faut pour réussir».   Ainsi, au peuple il a promis, en vain, monts et merveilles.  « Ceci est votre jour.  Ceci est votre célébration.  Et ces États-Unis d’Amérique sont votre pays.  Ce qui compte vraiment, ce n’est pas de savoir quel parti est au pouvoir ; l’important, c’est de savoir si le gouvernement est aux mains du peuple.  On se souviendra du 20 janvier 2017 comme de la date à laquelle le peuple aura retrouvé le pouvoir dans cette nation.  Les laissés pour compte de notre pays ne seront plus laissés pour compte.  Tout le monde vous écoute.  Vous êtes venus par dizaines de millions pour participer à ce mouvement historique, un mouvement comme le monde n’en avait encore jamais connu », a-t-il renchéri.  Cependant, la réalité a été tout autre.  Le peuple s’est appauvri, comme jamais avant, et n’a vécu que dans l’acrobatie cauchemardesque de rémunération hebdomadaire, sans véritablement pouvoir répondre à ses besoins.  Incapable d’apporter la solution appropriée par lui-même, aux maux auxquels se voit confronter son pays, tout comme il est de sa nature, il culpabilise l’administration de son prédécesseur de tous les maux, y compris ceux relevant de ses choix délibérés, imprégnés de légèreté et d’irresponsabilité et surtout d’un manque de compétence flagrant.  Dans un souci de reconstruire l’économie nationale, il a commencé par s’attaquer à ses rivaux, aux immigrants, surtout mexicains.  Sa grande obsession, c’était de revenir au concept du mur de Berlin ou de la muraille de Chine, entre son pays et son voisin latino-américain.  Il discrimine les pays du Tiers-monde dont Ayiti en particulier.  Il se désiste et met fin aux accords internationaux.  Il sous-estime le changement climatique, discrédite ses propres institutions républicaines et entre dans un bras de fer avec la Chine, dans le but de tirer le maximum d’avantages dans le commerce bilatéral avec le géant asiatique.  Bien que personne n’ait osé le dire, en lui sommeille la version américaine d’Adolf Hitler, que l’éventualité d’un second mandat réveillerait sans aucun doute car, pour lui, la notion de suprématie blanche constitue un passage obligé pour la reconstruction nationale.  Sous son règne, la violence policière contre les minorités noires et latines et le racisme anti-black ont gagné, sans aucun égard, du terrain, sans compter l’augmentation des taxes pour les petites bourses et, paradoxalement, leur réduction pour les gens de sa race et de sa classe. 

À son actif, il compte quelques rares succès presqu’imperceptibles, comme son retrait de l’accord sur le climat de Paris, la relocalisation d’entreprises ou le maintien du taux de chômage en dessous de 4%.  Mais il compte également beaucoup d’échecs et surtout, une impopularité inédite!  L’échec des négociations avec les Démocrates qu’il blâme quant au programme d’aide économique, l’échec cuisant face à la COVID-19, l’échec de son leadership, l’échec de sa politique étrangère constitueront les véritables héritages de son administration.  En dépit de tout, cela n’a fait qu’augmenter l’appréciation et l’obsession  de ses sympathisants qui, de plus en plus, se complaisent dans une politique d’ostracisme de très bas étage, d’exclusion et de marginalisation, au point même de vouloir à tout prix sa réélection.  Il ne fait aucun doute qu’il a su flatter les bas instincts de ce qu’il appelle la majorité silencieuse, au fait, des extrémistes et ultra-conservatistes qui, en lui, ont trouvé le messie, en vue du retour à la case de départ, à savoir : ce pays où la couleur de sa peau et où ses origines sociales sont les critères qui définissent la valeur d’un concitoyen et ce à quoi il peut  aspirer.

Même s’il est impopulaire, Donald Trump arrive à conserver la confiance de ses partisans de la première heure, malgré l’évidence de sa défaite face à Joseph Robinette Biden Jr, plus particulièrement connu comme Joe Biden, aux joutes électorales du 3 novembre dernier.  Tout compte fait, le successeur de Donald Trump aura pour héritage un pays à l’économie aux abords de la récession, polarisé, sectorisé, tiraillé et, de surcroît, incapable de gérer adéquatement une pandémie qui tue déjà trop dans un pays au système de santé public pourtant très bien organisé.  Cependant, on a beau lui reprocher toutes les stupidités et sordidités, il restera rempli de lui-même et égal à lui-même, à savoir : l’étasunien typique, issu directement des colons anglais, fuyant la terreur de l’Empire britannique d’alors, sous prétexte de missions évangéliques, pour mieux s’accaparer des terres fertiles nord-américaines, au prix d’actes de barbarie et génocidaires, pareils au succès de Donald Trump, fils authentique du système qui l’a propulsé, en dépit de son incompétence comme le shérif de cette si grande nation. 

À la vérité, le pseudo-patriotisme et l’ultranationalisme qu’il scande aux quatre vents ne sont que l’expression voilée de son narcissisme pervers et cruel et de son égocentrisme outrancier.  Ainsi, pour mieux comprendre la personnalité complexe, polémique et variée de celui que les Américains ont choisi de placer comme commandant en chef de la République étoilée, cela vaut le coup de se plonger dans l’univers de la famille Trump, sous la plume désenchantée et bouleversée de Mary Trump, la nièce de l’homme qui a su hisser son échec au sommet du succès, et qui a voulu servir de conscience à tout un peuple, en vue de lui éviter l’imminence du pire.  La version française du bouquin s’intitule : «Trop et jamais assez: Comment ma famille a fabriqué l’homme le plus dangereux du monde», a été éditée et a paru le 7 octobre 2020.  Un « menteur pathologique » : c’est en ces termes que la nièce de Donald Trump parle de son oncle, dans ce portrait au vitriol du président américain.  Témoignage de première main sur le clan Trump, cette plongée au cœur de la névrose d’une famille toute-puissante est un incroyable roman.  Il révèle le vrai visage de Donald Trump, un enfant terrorisé par son père, devenu cet homme instable et manipulateur, à la tête des États-Unis.  Vendu à plus d’un million d’exemplaires, en seulement 48 heures, lors de sa parution aux États-Unis, ce best-seller hors-norme est le livre qui a secoué la campagne présidentielle américaine et qui pourrait empêcher la réélection de Donald Trump.  « Cette captivante saga d’une famille malheureuse, racontée par Mary Trump, n’est pas qu’un simple aperçu de l’univers intime et dérangeant de son oncle.  C’est également un révélateur exceptionnel du fonctionnement chaotique de l’administration Trump»,  selon The Boston Globe.

Il est de tradition d’évaluer les réalisations d’un président, d’après sa performance durant ses 100 premiers jours, depuis 1933 aux États-Unis.  Cependant, dans le cas spécifique de Donald Trump, même à l’approche de la fin de son mandat, la lumière est encore loin de se percevoir à l’autre bout du tunnel.  «Du fait de l’imprévisibilité du président Trump, sa politique étrangère demeure parfois difficile à cerner.  Pourtant, trois lignes directrices existent bel et bien: compétition stratégique, unilatéralisme et nationalisme.  Le « trumpisme » marquerait donc la fin de l’après-guerre froide», a souligné Maya Kandel, docteure en histoire, de Columbia University.  Mais hélas, la plus grande puissance mondiale, depuis plus d’une centaine d’années, est en mal de leadership et utilise le chantage et les manipulations comme stratégies diplomatiques, au niveau géopolitique.  Ainsi, l’aigle a perdu son envol et la diplomatie américaine est à même le sol.  Les Américains reprochent à Donald Trump, notamment, sa collusion avec la Russie, pendant la campagne.

« Pour comprendre ce qui a amené Donald et nous tous, là où nous en sommes, il faut commencer par mon grand-père et son propre besoin de reconnaissance. Un besoin qui l’a poussé à encourager le dangereux penchant de Donald pour l’hyperbole et pour une confiance en soi imméritée, laquelle dissimulait des faiblesses et des complexes pathologiques.  Dès l’enfance, Donald a été forcé d’assurer sa propre promotion.  Premièrement, parce qu’il devait faire croire à son père qu’il était meilleur et plus sûr de lui-même que son fils-ainé, Freddy.  Deuxièmement, parce Fred l’exigeait de lui.  Et enfin, parce qu’il s’est mis à croire à ses propres exagérations, même s’il soupçonnait, paradoxalement, à un niveau très profond, que personne n’était dupe.  Au moment de l’élection, Donald répondait par la colère à toutes contestations de son sentiment de supériorité.  Sa peur et ses vulnérabilités étaient si efficacement enfouies, qu’il n’avait aucune conscience de leur existence».  Voilà ce qui résume, en grande partie, la personnalité de l’homme qui, de peu, aurait conduit la superpuissance centenaire vers la décadence, selon ce que révèle la plume de sa nièce, Mary Trump qui, face à son inquiétude pour l’avenir de son pays, n’a pas hésité à dévoiler au grand public les secrets d’une famille très peu ordinaire : les Trump.

Dieu merci, finalement, le peuple américain a montré, par l’élection de Biden à la présidence pour les 4 prochaines années, qu’il lui reste encore un peu de bon sens.  Le monde sera-t-il meilleur?  Bien sûr que non. Mais au moins, il faut saluer le retour à la normalité.  Car cela nous a manqué à tous, du moins aux plus sensés.  Tout comme le peuple américain vient de le faire, je meurs d’envie que le peuple ayitien prenne en mains son destin, en vue de la consécration du retour à la normalité et à la décence, par les urnes.  Que le pouvoir aille aux plus capables et aux plus doués, au service du plus grand nombre.  Car, l’ère des mensonges, des propagandes et des manipulation politiques, en faveur des intérêts mesquins de classe et de race est bel et bien révolue.

 08/11/2020

Jean Camille ÉTIENNE,

 Arch.Msc.en Politique et Gestion de l’Environnement

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