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Les diversions de Jovenel Moïse

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Nombreux sont ceux qui n’ont pas caché leurs soucis, sur la volonté de Jovenel Moïse de changer la Constitution du pays, notamment sans un accord avec les secteurs vitaux de la vie nationale. Il n’a pas caché ses intentions de changer la Constitution du pays, de facto, pour implanter ses pouvoirs.

En effet, le samedi 24 octobre 2020, en marge d’une visite d’un chantier du réseau électrique financé par Taïwan, le président Jovenel Moïse a précisé ses propos, lors de son adresse à la Nation, la veille, concernant une nouvelle Constitution avant les élections, affirmant qu’il voulait dire que les élections auront lieu après le référendum sur une nouvelle Constitution. Mais, quelle que soit la décision de la population qui sera respectée, il y aura des élections, comme prévue sous l’ancienne ou la nouvelle Constitution. La veille, soit le vendredi 23 octobre, il avait déclaré qu’il n’y aura pas d’élections, sans une nouvelle Constitution.

En outre, la Direction Politique de l’Opposition dément des négociations avec le pouvoir. Dans une note en date du 26 octobre, la Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD), a apporté un démenti formel à la déclaration du président, laissant croire qu’il négocie depuis trois mois un projet d’accord avec l’opposition. «Aucune négociation, autour d’un quelconque accord n’est actuellement en discussion avec la présidence. Aucun parti membre de la DIRPOD n’a été́ contacté ni n’a pris part à aucune rencontre avec le président de la République», a dit la note.

De son côté, le président du Parti Ayisyen Tèt Kale (PHTK), Liné Balthazar, a fait savoir que la tenue d’élection sera impossible sans un climat de sérénité qui doit découler d’un accord. «Créer un CEP est une bonne chose pour démontrer la volonté du président d’aller vers des élections. Par contre, si cette institution est contestée dès le départ, dans son mandat, dans sa mission et dans sa composition, ce n’est pas la peine d’insister dans ce sens et d’aller vers des joutes électorales dont les résultats seront contestés, dès le départ. Ce CEP n’inspire pas confiance, donc place au dialogue pour trouver une entente minimale, afin que le processus soit inclusif, crédible et apaisé.»

Il a reconnu que des discussions étaient en cours avec des gens raisonnables de l’opposition, qui ont compris que rien ne se fera, dans un sens ou dans l’autre, sans un accord. « Le président Jovenel Moïse n’a pas l’ambition de faire un jour de plus que ne le prévoit son mandat. Des discussions sont ouvertes avec l’opposition depuis l’an dernier pour trouver une solution pacifique, elles sont avancées même si elles se déroulent dans un climat de méfiance réciproque. Depuis des années, le sport favori des politiques haïtiens est de trouver des accords pour contourner la Constitution, afin d’organiser des élections puis d’en contester les résultats. Il faut sortir de ce cercle vicieux», a dit le responsable. Des élections dès que cela sera techniquement possible, mais pas sans un accord, a estimé Liné Balthazar. Et de poursuivre: «Aujourd’hui, le fait que l’opposition ait créé une direction politique est un bon signe et montre sa volonté de négocier. Mais les défis à relever sont nombreux», le responsable cite en premier lieu les problèmes juridico-légaux, liés à la légitimité du CEP, mis en place récemment, ou l’interface entre l’Office National d’Identification et l’institution électorale.

«Quelle liste électorale? Quel cadre technique, légal? Quelle sera la place des partenaires internationaux? La PNH pourra-t-elle sécuriser seule les opérations de vote? Autant de questions qui restent en suspens. Sans une institution électorale dont la composition reflétera un accord politique, il est impossible d’imaginer tenir des élections conformes aux standards internationaux, dans un climat serein», a fait part le président du PHTK.

Il a également déploré l’échec des multiples tentatives de dialogue entre le président Jovenel Moïse et les leaders de l’opposition. Il a appelé à la relance du dialogue faisant valoir que la démocratie est un régime politique qui oblige les secteurs à dialoguer. C’est une contrainte de la démocratie, a-t-il fait savoir.

Emmanuel Saintus

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