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Haïti, risque gros dans ses relations avec les institutions financières régionales et mondiales

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Plusieurs noms sont évoqués, pour occuper le poste de directeur de la Banque Mondiale, mais la personne qui redoute le plus certains syndicats haïtiens est le nom de l’ancien ministre brésilien de l’Éducation Abraham Weintraub. A cet effet la Confédération des Travailleurs Haïtiens (CTH), la Confédération des Travailleurs et Travailleuses des Secteurs Public et Privée (CTSP) qui sont affiliées à la Confédération Syndicale Internationale Syndicale des Travailleurs et Travailleuses des Amériques (SCA), dans une lettre, ont attiré l’attention de Jovenel Moïse sur la candidature de Abraham Weintraub et ont saisi la balle au bond pour demander au Président de tout faire pour éviter l’accession à la Banque Mondiale de ce candidat. Ces confédérations considèrent la candidature d’Abraham Weintraub comme un énorme risque pour Haïti.

Dans cette lettre adressée à Jovenel Moïse, en date du 28 juin 2020, ces syndicats ont mis à nu l’ensemble des zones d’ombre de l’ancien ministre de l’Éducation du Brésil. Pour eux, ce dernier n’est pas digne d’être à la direction de la Banque Mondiale. Tant sur le plan politique qu’au niveau de ses compétences économiques, M. Weintraub n’est nullement, selon ces responsables syndicaux, l’homme qui devrait accéder à une telle fonction. «D’un point de vue politique, Weintraub est connu au Brésil comme une personne Xénophobe, raciste, misogyne, et négrophobe qui déteste les Femmes, les Noirs, les étrangers et les Autochtones ; à plusieurs reprises, il a participé à des manifestations fascistes. Récemment, lors d’une réunion ministérielle, il a même défendu avec le président Bolsonaro et d’autres ministres que des bombes devaient être larguées à Brasilia, que le gouvernement devrait fermer la Cour suprême fédérale qui est la cour suprême du Brésil et d’arrêter les juges», ont dévoilé les membres de ces syndicats.

Parallèlement, en octobre de cette année 2020, un nouveau président de la Banque interaméricaine de développement (BID) entrera en fonction, toutefois la liste complète des candidats pour ce poste n’a pas encore été officiellement définie, mais dans un mouvement tout à fait contraire à l’histoire de la BID, les Etats-Unis ont annoncé la candidature de Mauricio Claver-Carone, un ressortissant américain d’origine cubaine. Ce choix viole l’accord politique historique en vigueur stipulant que le président de la BID doit être un ressortissant de LAC et le vice-président exécutif un ressortissant des Etats-Unis. Cet arrangement, c’est ce que les deux parties avaient négocié tout au long des discussions laborieuses ayant abouti à la création de la Banque interaméricaine de développement en 1959. Dans un discours capital aux Nations-Unies le 13 août 1958, c’est le président Dwight Eisenhower lui-même qui avait défini les critères de réussite pour les banques de développement régionales. Il avait fait valoir que pour assurer le succès de ces institutions, les pays en développement qui en sont membres devront être prêts à les appuyer avec leurs ressources propres et elles devront être dirigées par les ressortissants desdits pays. «J’espère qu’il est clair que je ne propose pas une position de leadership pour mon pays dans la création de ces institutions et que, pour que celles-ci puissent connaître du succès, la fonction de leadership doit appartenir aux pays en développement qui les composent», avait conclu le président Eisenhower. L’idée que les pays membres en développement devaient allouer des ressources importantes et être responsables du leadership reflétait également le point de vue des pays de LAC et ils l’ont acceptée avec enthousiasme.

Outre Mauricio Claver-Carone des Etats-Unis, les autres noms qui circulent sont : M. Augusto –Lopez Claros de la Bolivie, Rodrigo Xavier du Brésil, Gustavo Beliz de l’Argentine, Felipe Larrain du Chili, Laura Chinchilla de Costa-Rica, Ricardo Martinez de l’Equateur, Benito Lopez du Paraguay. Cette liste n’est pas définitive. D’autres noms pourraient y être encore ajoutés. Mais l’Amérique latine n’a jamais été aussi faible et LAC ne parle pas d’une seule voix. Certains, comme le président haïtien Jovenel Moïse, pensent que le candidat américain est déjà président. Il lui a déjà garanti en conséquence le vote d’Haïti. Sans se soucier de se concerter avec ses collègues de la région et particulièrement du Caricom.

Altidor Jean Hervé

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