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Un monde empoisonné

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I

Oui, cet ennemi donne du fil à retordre

Au monde entier; le désarroi est bien total;

L’on essaie à qui mieux mieux de mettre de l’ordre

Pour éviter un enjeu encor plus fatal!

II

D’aucuns, plus discrets, sont restés la bouche bée;

D’autres, toujours plus arrogants, ont beau parler,

Ils n’ont rient dit; vite, ils auraient brandi l’épée

Si c’était un petit pays à marteler.

III

Ah! Ils iraient, si c’était une simple guerre,

Se comporter en maestros de l’univers

Et, pour exploiter les trésors de cette terre,

Déployer leurs engins à tort et à travers.

IV

Mais hélas! très complexe est plutôt cette lutte

Contre un assassin occupant tous les endroits

Du monde; et, au moins, s’il n’entraîne pas la chute

Des dits puissants, il les montre aussi maladroits!

V

Point de temps pour l’orgueil et l’animosité!

L’adversaire est mondial; il faut rapidement

Pour le combattre agir en parfaite unité

Et trouver ensemble un sacré médicament.

VI

Peu importe d’où vient ce remède: l’Afrique,

Les Caraïbes, Cuba, Haïti, la Chine,

L’Asie, l’Océanie, l’Europe ou l’Amérique,

Tous, nous devrons l’accepter et plier l’échine.

VII

Chacun fait sortir de son vaste répertoire

Contre le satané agent un traitement;

Sans même le vérifier au laboratoire,

On sait qu’il guérit le malade en un moment.

VIII

Peut-être, il faut tester de façon scientifique

Contre ces rivaux endiablés et invisibles

Un mélange à base d’acide orthoborique

Qui sait éliminer les insectes nuisibles!

IX

Ce virus est le mal du siècle et de l’année!

Certains, dans leur sagesse et réflexion profonde,

Comme ma maman, voient la prophétie prônée

Depuis longtemps: c’est, d’après eux, la fin du monde

X

De penser ainsi ils ont peut-être raison;

Le glas sonne fort, et l’atmosphère est morose;

Très certainement, ce n’est point chaque saison

Que les pays voient à la fois pareille chose

XI

D’autres maux, comme la typho ou l’ébola,

La tuberculose ou mieux la malnutrition,

Ou le choléra, pour ne citer que ceux-la,

Ont été bien le lot de certaines nations!

XII

Mais quand, l’espace de quelques brèves semaines,

Partout, on laisse autant de personnes mourir

Et on ferme les portes dans tous les domaines,

Nous pouvons penser que tous, nous allons périr!

XIII

Pour essayer d’échapper à ce grand malheur,

Des gens, hier normaux, jouent maintenant au malin:

Croyant que corona a peur de la chaleur,

Ils ont toujours leurs tasses de thé sous la main.

XIV

Si on fait attention, selon un vieil adage,

Cela ne veut pas du tout dire qu’on est lâche,

Et beaucoup de personnes le croient plutôt sage

De prendre leurs magiques potions sans relâche.

XV

Dorénavant, les gens sont tous devenus propres:

A longueur de journée, ils se lavent les mains;

Même ceux qui étaient parmi les plus malpropres,

Pour le présent moment, prennent souvent des bains.

XVI

Oh! prière de ne pas vous brûler la peau

A force de vouloir le virus bien détruire

A l’aide de produits chimiques et de l’eau

Car une peau brûlée peut également nuire!

XVII

Ah non! un mal mondial n’est pas du «jamais-vu»,

Mais cela fait plus de cent ans selon l’histoire;

Et notre génération, prise au dépourvu,

A amplement de mal à gérer ses déboires.

XVIII

Mon poème d’aujourd’hui sera une preuve

Que rien n’est nouveau quand ces moments de cafard

Remettront encor le monde entier à l’épreuve

Cinquante années ou un autre siècle plus tard.

XIX

Le monde restera étrange à tout jamais;

Par désir de garder la distance sociale,

L’on ne se donne plus la main; et, désormais,

L’humanité est devenue anti-sociale!

XX

Parfois, ça a l’air d’un bizarre festival:

Les gens arborent des gants et sont tous masqués,

Comme au temps du Mardi gras et du carnaval,

Pour éviter d’être par le virus traqués.

XXI

Le temps du «hippie», malgré lui, refait surface,

L’époque où les cheveux longs étaient à la mode;

Les coiffeurs, eux-aussi, ont déserté leur place,

Le corona ayant tout rendu incommode.

XXII

Oh! l’homme a maintenant une peur bleue de l’homme:

Afin d’éviter l’autre, on a fait ses valises,

Et, portant un faix comme des bêtes de somme,

On a vidé tous les lieux, même les églises!

XXIII

Ah! s’il y avait un endroit sûr où aller

Se cacher, ils auraient tous montré leurs talons,

Pour partir chercher refuge et s’y installer…

Tous, gens des huttes comme ceux des grands salons!

XXIV

Quand même, après la pluie, c’est toujours le beau temps!

Une lumière balaiera l’obscurité

Des nuits sans étoiles de ce maudit printemps

Pour enfin ressusciter la vie cet été!

XXV

Entre-temps, le monde entier est contaminé;

Le bon choix est de rester, chez soi, confiné.

Qu’on soit un jeune, un adulte ou un nouveau-né,

L’on est tous captif dans un monde empoisonné!

(Texte écrit en mars 2020 par Egbert Personnat)

 

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