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Le Bicolore, blasphémé par Jovenel Moïse

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Jovenel Moïse joue aux veuves effarouchées. Son annonce a du mal à aller au-delà d’un coup de pub et à avoir un quelconque effet sur la donne politique. Jovenel sait pertinemment que son discours de pacotille ne fera pas reculer la population et, qu’au contraire, elle consolide les positions de la population qui exige le départ du régime PHTK au pouvoir, l’arrestation et le procès des dilapidateurs des fonds PetroCaribe. À l’occasion de la célébration du 217e anniversaire de la fête du Drapeau et de l’Université, Jovenel Moïse a demandé à la population de respecter les consignes des autorités sanitaires, afin de se protéger contre la pandémie qui a déjà fait plusieurs milliers de morts dans le monde, et au corps médical, de faire un coude à coude, dans la perspective d’affronter le virus. Jovenel Moïse a poursuivi, déclarant que seules l’union et la solidarité peuvent aider efficacement dans la lutte contre la maladie. «Nou pa p pran, nou pa p bay» a dit Jovenel Moïse qui a profité de l’occasion pour accuser ses opposants. «L’unité, c’est ce que je prêche depuis mes discours en tant que président. Mais il y a un petit groupe qui tient le pays en otage. Il empêche la réalisation du plan de développement», a relaté Jovenel. Et de poursuivre: «Il est difficile pour ceux qui sont dans les recoins du pays d’identifier leurs ennemis, leurs oppresseurs. Il faut qu’un jour on puisse (se) regarder l’un l’autre pour finir avec ce système d’oppression. Le drapeau est le symbole de l’union, trop de division à la base. Ouvrez vos yeux. Il faut identifier vos ennemis. Si je suis l’ennemi du peuple pour avoir coupé les contrats énergétiques, je suis d’accord. Mais ils sont coupés définitivement» a continué Jovenel Moïse. Alors que le peuple est dans les rues pour réclamer son départ, Jovenel dit vouloir organiser des élections. Avec qui? «Le pouvoir et l’argent ne peuvent (s’) obtenir que par le travail. Les élections sont l’unique voie qui peuvent amener au pouvoir», a dit Jovenel. Et d’ajouter que son cabinet a écrit, il y a trois semaines, au Conseil Électoral Provisoire pour lui demander de plancher sur la tenue des prochaines compétitions électorales.

 

La police tente d’étouffer le mouvement populaire

À l’initiative du Secteur Démocratique et Populaire, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince, le lundi 18 mai 2020, pour exiger la démission de Jovenel Moïse. Les manifestants ont fait part de la mauvaise gestion du pays par l’équipe en place. Ils ont également réclamé, entre autres, le procès des dilapidateurs qui seraient impliqués dans la mauvaise gestion du fonds PetroCaribe. Des agents de la Police Nationale d’Haïti ont fait un usage abusif de gaz lacrymogène et de balles réelles, pour disperser les deux branches de rassemblement des manifestants, au Champs-de-Mars et au Carrefour de l’aéroport, dit «Carrefour de Resistance», à Delmas. Les agents de la Police Nationale d’Haïti ont fait usage de gaz lacrymogènes dans chacun de ces points de rassemblement, en vue de casser cette initiative de l’opposition politique. Après avoir été visé par plusieurs bonbonnes de gaz lacrymogènes, les militants, rassemblés dans l’aire du Champ-de-Mars, ont toutefois parcouru certaines artères de la capitale. Sur tout leur parcours, ils ont érigé des pneus enflammés. Une patrouille policière, immatriculée 1-00179, a procédé le lundi 18 mai 2020, au niveau de Delmas 31, à l’arrestation de deux militants politiques de l’opposition, identifiés aux noms de Patrice Célestin et Guy Numa Joseph. Ces derniers se trouvaient à bord d’un char qui créait de l’animation avec le spot de l’artiste Jean Jean Roosevelt, portant sur la sensibilisation contre la pandémie du nouveau coronavirus. Patrice Célestin et Guy Numa Joseph, après leurs arrestations, ont été conduits au commissariat de Delmas 33. Le syndicaliste et professeur Josué Mérilien a été aussi arrêté, balayé et frappé par les policiers de la patrouille. Il a été par la suite libéré avec des traces sur son visage. Par ailleurs, le samedi 16 mai, à Cité-Soleil, le militant de l’opposition bien connu, Joseph Ganard alias «Ti Gana», a été abattu de plusieurs balles après avoir participé à une réunion politique, par des inconnus non identifiés.

Emmanuel Saintus

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