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Les bandits aux abois

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Malgré la crise sanitaire qui sévit dans le pays, la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) n’a pas cessé de travailler afin d’apporter un climat sécuritaire dans les régions du pays. Bien que la troisième circonscription reste une zone fragile, les autorités policières ont assuré la population que cette région est toujours sous le contrôle de la police. Le vendredi 9 mai, Joseph Jean Denis, alias Chien méchant, l’un des chefs de gang de Village-de-Dieu, a été arrêté par les forces de l’ordre à Camp-Perin (département du sud). Touché de plusieurs projectiles (22 trous de balles dans son corps) lors d’affrontements avec des unités de la PNH, Joseph Jean Denis avait fui vers le Sud, pour éviter l’étau des forces de l’ordre contre les bandits de Village-de-Dieu. 8 autres bandits ont été arrêtés en compagnie de Jean Denis. Le chef de gang est dans un état critique, a dit le commissaire du gouvernement des Cayes. Les criminels semblent avoir été mis en déroute, lors de leur dernier affrontement avec les forces de l’ordre. Les membres du gang de Village-de-Dieu sont également en guerre avec les bandits de Base Pilate pour le contrôle de territoire dans la zone de Martissant et du Portail Léogâne. En effet, des individus armés ont assassiné le vendredi 8 mai 2020, à la ruelle Rivière, à Port-au-Prince, un homme qui se trouvait à l’intérieur de son véhicule. Selon des résidents, la victime était accompagnée d’une femme, au moment où il a reçu au moins un projectile de ces individus. L’homme abattu était un employé de la DGI. Entre autres, le Premier Ministre haïtien, Joseph Jouthe, a rouvert le mardi 5 mai 2020, les locaux de la Primature, au Bicentenaire. Joseph Jouthe entendait ainsi donner un signal fort, en ce qui a trait à la reprise des activités économiques et administratives dans cette zone contrôlée par des gangs armés de Village-de-Dieu. Dans un premier temps, le chef du gouvernement de facto voulait réhabiliter l’édifice abandonné depuis plusieurs mois. «Le fonctionnement de la Primature sera rendu possible après l’assainissement de la zone. Un nettoyage de l’environnement physique doit être réalisé par le ministère des travaux publics et une prise de contrôle par les autorités sécuritaires», a dit Jouthe. Questionné sur l’impact négatif des gangs armés, le titulaire de la Primature a déclaré que l’État ne peut fuir devant les bandits. Il a fait savoir que son gouvernement entendait exercer ses prérogatives constitutionnelles.

Par ailleurs, un bilan a été dressé par la PNH pour la période allant du 23 avril au 6 mai 2020, le jeudi 7 mai 2020. L’inspecteur divisionnaire, Gary Desrosiers, Porte-parole adjoint de la Police Nationale d’Haïti (PNH), a fait savoir que durant cette période, des unités de la PNH ont procédé à l’arrestation d’une vingtaine individus accusés, entre autres, de vol, vol à main armée, viol sur mineure, enlèvement, assassinat, escroquerie et usage de faux. Parmi les individus appréhendés figurent l’ancien policier, Jean-Baptiste Frantz Paul qui serait impliqué dans l’enlèvement le 27 mars du docteur Jerry Bitar, co-Directeur de l’hôpital Bernard Mevs, ainsi que le policier, Dorilas Ferrer, un Agent 4, issu de la 17e promotion, et sa concubine, pour leur implication présumée dans le kidnapping de Pierre Frantz, le 22 mars 2020. La PNH a aussi présenté aux médias les nommés Evens Joseph et Jeubeson Ladouceur, alias «Jeanjean», arrêtés pour leur implication présumée dans l’assassinat du policier Robenson Marcelin, perpétré à Canaan 50, le 16 septembre 2019. Il a également fait état de la saisie de 4 véhicules, de 10 motocyclettes, 1 pistolet de calibre 38 et des munitions, et de la mise sous scellés de 6 appartements. Concernant la situation dans les zones faisant partie de la troisième circonscription, l’inspecteur Desrosiers a assuré la population que la Direction Centrale de la Police Judiciaire a mis en place une série de mesures passant par une présence permanente de policiers dans les environs, dans des chars blindés, pour arriver à enclaver la route, depuis un certain temps. Selon le porte-parole adjoint de la PNH, la population peut, en toute quiétude, vaquer à ses activités dans ces zones car la police est là pour assurer sa protection et réduire les manœuvres des hommes armés de Gran Ravin, Village-de-Dieu, Ti Bwa et leurs environs. À rappeler que quelques heures avant ces déclarations de l’inspecteur Desrosiers, des hommes armés de Ti Bwa ont ouvert le feu, à hauteur d’homme, faisant plusieurs blessés, dont une journaliste de l’agence en ligne, Maguy News, qui a reçu un projectile à la jambe. Cette attaque a créé une situation de panique et un échange entre les hommes de Ti Bwa et ceux de Village-de-Dieu.

D’autre part, l’inspecteur Desrosiers a affirmé que la Direction Centrale de la Police Judiciaire a entamé une enquête sur le président de la fédération haïtienne de football, le docteur Yves Jean Bart, concernant son implication présumée dans des actes d’abus sexuel sur des mineures du ranch de la Croix-des-Bouquets, via son service de protection des mineures, BPM. Il faut noter que la Police nationale n’a toujours pas intervenu au Village-de-Dieu, depuis le délai du ministre de la Justice aux résidents de la zone, bien que les affrontements quotidiens entre gangs rivaux de la troisième circonscription aient un peu ralenti au cours des derniers jours. En outre, un homme de 64 ans a été malmené par des agents de la police, le mercredi 6 mai. Il s’agit de M. Patrick Benoît qui a été battu dans sa résidence privée, à Pétion-Ville. Le Premier Ministre haïtien, Joseph Jouthe, a dit déplorer les traitements inhumains, infligés à un homme de 64 ans. Il a appelé le ministre de la Justice à diligenter une enquête sur ce dossier. De leur part, les avocats de M. Benoît ont fait savoir que le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, a indiqué avoir pris des dispositions pour l’élargissement de M. Benoît. Il avait été admis à l’hôpital Bernard Mevs dans la soirée. Les avocats ont révélé que M. Benoît avait une côte cassée, un doigt cassé et l’arcade sourcilière déchirée. Ils ont critiqué la complicité du juge titulaire du tribunal de paix de Delmas, qui a assisté aux sévices corporels infligés à M. Benoît. Et de poursuivre que M. Benoît a été tabassé pendant plus de 3 heures et maintenu en garde à vue, en dépit de ses blessures. Les avocats ont fait valoir que l’exequatur viole une disposition de l’État d’urgence, interdisant l’exécution de ces décisions de justice pendant la période de crise du coronavirus. De plus, ils ont fait état de connivence entre le juge de paix et des avocats de la partie adverse.

Emmanuel Saintus

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